Warm Up 2 du festival Attrap’Sons, avec Pepper Beef, à la Brasserie Distoufer, Guingamp, le 7 juin 2024
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Warm Up 2 du festival Attrap’Sons, avec Pepper Beef, à la Brasserie Distoufer, Guingamp, le 7 juin 2024
michel
L'édition 4 du festival Attrap'sons doit se dérouler, du 23 au 25 août sur l' esplanade du château, à Châtelaudren-Plouagat.
Un festival qui avait eu la malchance de voir son édition inaugurale de 2020 annulée suite à la situation sanitaire inquiétante, loin de se décourager, l'équipe de Fest in Leff a remis le couvert en 2021, avec un Cali éblouissant en tête d'affiche.
2024, promet de belles vibrations, la carte annonce Joey Starr, Superbus ou Asian Dub Foundation, pour ne citer que quelques noms.
La tradition veut que le groupe ou l'artiste lauréat du tremplin précédant le festival se retrouve à l'affiche, Morskoul a remporté tous les suffrages, devançant Pepper Beef.
Pepper Beef, invité par les organisateurs pour un second warm-up, se déroulant à la Brasserie Distoufer, à peine remise de son festival WAR RAOK’N ROLL #3.
Un podium est installé sur la terrasse, le soleil est au rendez-vous, Guingamp aussi, les différentes bières proposées par la Brasserie coulent à flot, un fantaisiste a voulu commander une pepper beef pizza en confondant Distoufer et Domino's, le groupe breton ne s'en est pas formalisé et, à 19:30', pile, a entamé son prêche.
D'après les gazettes locales, Pepper Beef se forme à Lamballe en 2020, juste après avoir avalé l'hostie tendue par l'homme d'église, lors de leur communion solennelle.
Les jeunes gens donnent quelques concerts, très peu en 2020 ( va-t-en savoir pourquoi) , un peu plus en 2022 et encore davantage en 2023, année qui voit la sortie d'un premier EP ( Other Self).
En 2024, ça tourne pas mal, merci!
Le line-up: au chant, Maïa Gasnier, alias Maïa pète une corde, aux guitares, Maelan Auvray et Baptiste Wagner, à la basse, Arthur Guinard et aux drums, Quentin ( arrivé en 2024) .
Une guitare, une voix, proche de celle de Sarah ( devenue Sam) Bettens de K's Choice, le midtempo ' Devil in Me' , aux accents vaguement grunge, est sur les rails.
Les guitares s'enflamment, basse et batterie se tendent, la voix de Maïa jouent à l'élastique, du coup on est plus proche de Hole que de Lana Del Rey.
Une entrée en matière âpre et déterminée, ils en ont sous le capot, ces jeunes Bretons, leur steak au poivre arrache salement la gueule., normal, quand on est possédé par le démon.
Une attaque sèche à la gratte amorce 'Frog', Maïa invective un gars assis plus loin, tend un doigt vengeur dans sa direction, I see this man , celui qui porte un manteau noir, elle s'énerve vachement, hurle, les garçons suivent le mouvement , ça mitraille sec... des cuisses de grenouille au menu ce soir, en écoutant RATM?
Tac, tac, tac,.. fait Quentin pour amorcer ' The last clock' , un morceau plus funky décoré d'un solo de guitare incandescent.
Tous à genoux, ( sauf Quentin coincé derrière ses caisses), Arthur a saisi une guitare sèche pour entamer 'Another pill', un comprimé pas si dur à avaler car proposé en mode downtempo.
Baptiste tire quelques effets magnétiques, d'influence Pink Floyd, de sa guitare Tokai, qui ne vient pas de Hongrie mais du Japon, tandis que Maïa se fait implorante. Insensiblement le ton monte car Arthur a repris la basse, pour nous mener vers le terme de cette chanson analgésique.
Dans l'oeil du cyclone: t'es plus au moins protégé, tu t'attendais au pire car autour de toi l'orage gronde, il pleut des câbles, d'effrayantes ondes de tempête sévissent, mais non ' Eye of the hurricane' débute mollo et poursuit sa route paisiblement , on a échappé à un nouvel épisode catastrophe, prédit par les Verts.
Maïa: j'ai écrit ' My Mind' en pensant au mec qui m'a largué, il y a quatre ans.
Encore un titre qui part en sourdine pour monter crescendo.
Distoufer, tu chantes avec moi ou je te filme et envoie la vidéo à ta femme, à laquelle tu as dit que tu te rendais à la messe.
25 gosiers s'époumonent, sans arriver à concurrencer vraiment Maïa, en scandant my mind, my mind, my mind ...
Un tube en puissance, t'as soufflé Frank Black.
Il y a du boeuf, des grenouilles, des pilules, 22, voilà les poulets: ' Chicken balls.
Car les poulets en ont de grosses et de bien dures, le titre mordant et épicé frappe fort, du coup elle prévient...don't try to call the police... ce qui n'était pas notre intention.
Après un passage lyrique à la guitare, ramenant le calme dans le poulailler, soudain, le coq aperçoit Goupil et forcément , une débandade infernale fait place au flegme relatif qui régnait dans la basse-cour.
La suivante se nomme ' Deep Inside' annonce la chanteuse et c'est parti pour une plage tout en saccades et soubresauts, chantée d'un timbre agressif, rappelant le chant hargneux de Sandra Nasić ( Guano Apes).
Après un effort solitaire de Quentin, 'Fly Away' s'élève haut dans les cieux,.
Encore un titre heurté au chant scandé que tu reçois comme une méchante claque en pleine poire.
Comme il fait plus de 7 minutes, les garçons en profitent pour partir en jam, plus percutante que le truc qui dégouline et passe par les trous de la tartine, que s'enfilent tous les Frères Jacques chaque matin, sauf le dimanche, le jour du croissant chaud.
Voilà on est arrivé au bout des 50 minutes d'un concert intense, riche en émotions, donné par un jeune band enthousiaste et qui connait la définition du terme panache.
Après un quizz intellectuel qui te permet de remporter quelques babioles, Pepper Beef revient pour un second set, quasi une copie conforme du premier, si ce n'est qu'ils ont eu la bonne idée de costumer certains morceaux de nippes différentes, en privilégiant l'improvisation, l'usage du fuzz et parsemée, parfois, d'une formule destroy.
La soirée se termine par le tirage de la tombola avec comme gros lot un passe trois jours pour le festival.
PS: t'as décroché un briquet !