TOTO + CHRISTOPHER CROSS – Rockhal, Esch-sur-Alzette (LUX) 2025.02.10

Dazed and Confused !

Oui, vraiment, désorienté par la prestation de Christopher Cross. Et pourtant j’attendais ce moment depuis des années. J’allais enfin voir et surtout entendre la voix inimitable, presque fragile de ce grand Texan né à San Antonio (Go Spurs Go !) le 3 mai 1951.

Christopher est donc musicien de « Soft Rock », puisqu’on a même trouvé le besoin de mettre un nom sur ce genre musical là-aussi. Décidément l’étiquette est probablement la plus belle invention dont disposent ceux qui sont en mal de repères, en mal de compartimenter la musique, comme si elle ne se suffisait pas à elle-même. A un point tel que chez eux, c’est devenu un besoin viscéral, ils surfent sur une portée qui leur permet de se situer dans l’espace sidéral et intemporel où l’on emprunte indifféremment, tanttôt un escalier vers le ciel, quand ce n’est pas une autoroute vers l’enfer. En tout cas, quelque part, tout là-bas, il y a un carrefour où, paraît-il, tout aurait commencé, un jour. Où était-ce peut-être un soir d’orage, qui sait.

C’est en 1979 que Christopher, agé de 28 ans, réalise un véritable un coup de maître avec la sortie de son premier album, celui avec un « flamingo » tout rose sur un font vert. La galette, porte modestement le nom de l'artiste : « Christopher Cross » sur lequel le talentueux producteur-compositeur-guitariste-chanteur-pianiste, rien que ça mais pas que, fait montre de son immense talent, mais sans l’étaler comme ont trop souvent tendance à le faire ceux qui n’en ont aucun. A ses côtés, on retrouve de véritables requins des studios de la West Coast, des musiciens tels que Michael McDonald (Doobie Brothers), Larry Carlton (Steely Dan), Don Henley (Eagles) ou encore Nicolette Larson (Neil Young) , la crème quoi. Résultat, au cours des années, l’artiste va écrire une kyrielle de titres inoubliables, rythmés par cette voix unique, tellement belle.

Ce sont donc les intemporels « All Right », « Sailing », Think of Laura », Arthur’s Theme » et autres « Ride Like the Wind » que je suis venu chercher en principauté Grand-Ducale mais dès les premières notes, on se rend compte que quelque chose ne va pas, mais alors pas du tout. La voix, ou plutôt, ce qui en reste n’est plus qu’un filet qui n’arrive qu’à évoquer, par moments ce qu’était la magie passée. Les morceaux ont été bricolés pour permettre à Christopher de les interpréter mais la sauce ne prend pas, c’est même faux à certains moments. La réponse du public est à la hauteur, applaudissements polis, sans plus.

« Ride Like The Wind » sera le seul titre à sortir un peu du lot car on l’attendait comme le messie, on ne demandait qu'à se lâcher mais il n’atteindra pas non plus les sommets où on était en droit d'attendre un artiste de ce calibre. Par contre, cétait un sans faute en ce qui concerne le groupe dont il s'était entouré pour la tournée : un must, des bêtes de scène. Après 50 minutes qui m’ont paru le double, Christopher quitte la scène, une esquisse de sourire presque forcé aux lèvres car il n’est pas dupe. Ce soir, il s’en est allé en portant sa Crosse vers d’autres horizons que nous lui souhaitons plus cléments. Dommage, vraiment. A revoir donc.

 

 

ToTo set list :

01.Child’s Anthem.

02.Carmen.

03.Rosanna.

04.Mindfields.

05.I Will Remember.

06.Pamela.

07.Keyboard Solo.

08.I Won’t Hold You Back.

09.Angel Don’t Cry.

10.Georgy Porgy.

11.Drum Solo.

12.Whie Sister.

13.I’ll Be Over You.

14.I’ll Supply The Love.

15.Drum Solo.

16.Don’t Chain My Heart / Band Introduction.

17.Stop Loving You.

18.Hold The Line.

19.Africa.

Le temps de déménager le superflu de la scène nous voilà derechef plongés dans l’ambiance de Los Angeles en 1976, date de naissance du groupe ToTo venu nous rendre une visite de courtoisie. La tournée « Dogz of Oz » connait un véritable succès et je vous assure que c’est amplement mérité.

Le nom ToTo qui signifie « universel » puise son origine dans la série d’animation le Magicien d’Oz. Du groupe d’origine qu’il intègre alors qu’il n’a que 19 ans, Steve « Luke » Lukather, guitariste et chanteur est le seul membre encore actif. Après bien des boires et déboires, c’est avec l’album « IV » qui paraîtra le 8 avril 1982 que le groupe va connaitre la consécration. En effet, pas moins de cinq singles dont les mondialement célèbres « Rosanna » et « Africa» connaîtront le succès dans les charts. Un véritable déluge de grammies, d'awards et autres récompenses pleuvent sur le groupe qui resserre les rangs et fait front, uni face aux problèmes de santé de certains des musiciens, problèmes qui impliquent autant de changements de personnel voire de rupture qui entrainent parfois la dissolution, heureusement non définitive, du groupe. A chaque fois ToTo revient.

Tous des musiciens au sommet de leur art c’est ce qu’ils sont restés. Les années de gloire sont loin mais le groupe continue à tourner et à sortir des albums dont quatre « Live ». C’est de tout cela que la bande à Luke est venu nous parler avec ce concert en forme de rétrospective. Plus de deux heures de show qui a débuté, comme l’histoire du groupe, par « Child’s Anthem » et s’est terminé avec les monstres « Hold The Line » et « Africa » non sans avoir auparavant sorti la légendaire Fender Stratocaster du défunt Jeff Beck pour un hommage au plus grand de tous, mais ceci n’engage que moi…

Alors, à bienToTo ?

 

Mitch Duterck