THE STRAINS AU CHALAND QUI PASSE (BINIC 22) - Dimanche 21/01/2024
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THE STRAINS AU CHALAND QUI PASSE (BINIC 22) - Dimanche 21/01/2024
Le vent nous portera au port de Binic et jusqu'au Chaland, bar où le chaland passe et même repasse car y'a quasi foule dans la cité balnéaire (je rappelle que nous sommes en hiver!)
Bonne idée d'avoir anticipé l'heure du concert car ça bouchonne rapidement à la porte et ce n'est pas à cause d'une bouteille de vin!
On reconnait des habitués et quelques branchés au bon goût!
Arnaud, le pointu tenancier (qui nous gâte de trouvailles musicales), nous rappelle que 'The Strains' passait déjà par là à l'hiver 2022 et que la neige avait rendu le concert confidentiel!
Mais les américains sont tenaces et aiment certainement la cuisine française (peut-être maxwellaise) et l'accueil binicais.
On pressent que ça va bouger un max avec ce groupe, originaire de Detroit, et dont bon nombre de membres, a fleurté avec la scène locale des 70's Stooges, MC5, Ted Nugent, Bob Seger, Mitch Ryder etc etc etc
Il faut dire que des membres... il y en a eu! Seul Paul Grace Smith, Guitar and Lead Vocals, reste enraciné depuis les origines.
Aujourd'hui, tout de noir vêtu, du blouson de cuir aux lunettes en passant par la casquette et la barbe, il est accompagné pour la tournée en cours par :
- Gretta Smak guitare Fender Mustang rouge et backing vocals, la tatouée aux boucles d'oreilles plus grandes que les lunettes, joli chemisier noir et pantalon à rayures verticales,
- Steven Van der Werff lead guitar Gibson, sobre et concentré, poil court et tee-shirt noir,
- Illi Grizzly Vassiliadis basse, le tatoué, mèche rebelle et marcel noir,
- Lionn van der Horst grosse caisse, caisse claire et 2 toms, Charley et 2 cymbales, le chef de gare, casquette noire, aux lettres d'or, vissée, tee-shirt noir.
Visez bien, ça fait 3 guitares en frontal ('ça va canarder!' nous crie Clint Eastwood, planqué derrière le comptoir)!
Steven, pointilleux, indique qu'il est 17H et Paul décide 'No sound check!'... faut voir la tête de certains!
C'est parti pour 50 minutes de Detroit R&R, bien rêche, avec les amplis à 11, genre si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux...
Les bouchons d'oreilles, proposés sur le bar, s'arrachent.
Trop tard pour moi, je me suis déjà calé dans l'escalier du fond qui commence à trembler... impossible de revenir à couvert...
'Fuck rock, let's kill' quelle devise d'entrée!
Les présentations au placard, démarrage, pied au plancher, avec 2 morceaux enchainés.
'New world order' sur le dernier disque y va de son riff ébouriffant mais la voix de Paul reste à peine perceptible au départ, faut dire que les musiciens et surtout les enceintes me font pile... pas face quoi!
Une fois partis, sans retours, et dans une pièce à l'acoustique ahem... mastic, je dirais même mastoc, les musiciens s'en sortent, habitués à rouler leur bosse du rock!
Grace à la setlist au sol, déjà bien massacrée, on fait les comptes, je pose 8 et je retiens 1...
Pour un set de 50 minutes avec quelques mots, respirations, gorgées et accordages, ça fait 3 minutes max par titre!
01-Fuck rock, let's kill
02-New world order
03-Hard on you
04-Vindictive
05-Another star
06-Last train to Vaudeville
07-Lifetime
08-Ride away
09-Spy satellite
10-Back it up
11-Blinded
12-Detroit city
13-No fucking way
14-Life in the city
15-Don't care about nothing
16-League by herself
Le choix s'effectue parmi les plages les plus 'garage', ça suffit pour embarquer le chaland déchainé d'entrée de jeu!
Madame rêve, Madame danse, Madame a chaud, Madame rêve d'atomiseurs...
Monsieur crie, Monsieur lève les bras, d'autres aimeraient lever la jambe mais s'accrochent à leur tabouret comme ils peuvent.
Hé hé, moi, je peux taper du pied et secouer la tête, en espérant que l'escalier tienne la rampe!
Je perçois mieux les voix, Paul se dit que c'est un peu faible et en profite pour monter le son de son ampli orange.
La 5è salve 'Another star' délivre une belle mélodie que Gretta semble apprécier, se trémoussant avec le sourire.
La complicité de Paul et Gretta pétille à tous moments, regards, sourires moqueurs, percussion de l'arrière train, plus tard, simulation de béco avec la langue et autres singeries diverses.
Paul court après 'Last train to Vaudeville' et il commence à avoir chaud, il réclame 'la eau' et partage son verre avec Gretta. Il ira même trinquer, à travers la fenêtre, avec les malchanceux restés à quai sur la terrasse...
Steven se jette aussi sur un verre d'eau.
Illi intercepte une bière en précisant à propos de Lionn : 'He don't drink... I drink!'
Il insistera plus tard 'No alcohol for him!'
Faut dire qu'on atteint, au moins, les 25 personnes dans un bar de 20m² tout mouillé (faisant concurrence aux sardines de Patrick sébastien) et qu'on dépasse, en degrés, le nombre de bipèdes!
Je rappelle que nous sommes en Janvier et que, pour une fois, le réchauffement climatique n'y est pour rien.
Paul, quasi collé au premier rang s'excuse : "Je pue" ce à quoi un blouson noir répond 'Pas grave, tu prends la douche après!'.
S'en suit, une mitraille de morceaux plus nerveux les uns que les autres.
Ils signent du nom de leur ville 'Detroit city', en toute conscience 'No love no pity', un brûlot.
On arrive presqu'au bout, on passe en phase négociation 'One more song?', un furieux rétorque 'Two songs!'.
Pas de problème, la set-list, bien piétinée, s'arrêtait après la suivante mais on aura droit à un bonus.
Paul explique qu'ils terminent leur tournée, passée par Amsterdam et l'Allemagne (il y a eu Paris aussi et le Fût chantant à St Brieuc hier).
'Fly Home' indique-t-il avec les bras en forme d'ailes déployées, puis "this song is called 'jai men fous'"... 'I don't care about nothing' qu'on peut chanter avec eux en ponctuant par 'Anymore'!
Roulis à la batterie métronome, riff tendu comme un slip (théoriquement), l'affaire est dans le sac, en à peine plus de 2 minutes.
Fabuleux instant de folie! Les sourires fleurissent, les gouttes de sueur glissent... Oui, ça pue mais c'est tellement bon! Long Live R&R!!
Je me souviens d'un sentiment similaire aux concerts des australiens The Hits en 2016 au Binic folk Blues festival, on avait craqué en y prenant 4 doses (4 concerts carrément!!).
Malgré mon anglais prononcé comme avec une patate dans la bouche, je me risque à un 'Thank you, that's great R&R' en mettant le bon doigt (le pouce) dans le bon sens!! Heureusement car mon 'Thank' ressemblait à un 'Fuck'!
Avec beaucoup d'humilité, Illi Grizzly, nous désignant (j'ai failli défaillir, vu qu'il est sorti avec son marcel et qu'on voit ses biscoteaux tressaillants et ses tatouages!), il nous répond avec le sourire 'Oh, thank youou for coming!'.
Voilà, je le confirme 'That's great R&R'!