The SCANERS au Chaland qui passe, Binic, le 22/10/2024
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The SCANERS au Chaland qui passe, Binic, le 22/10/2024
Dès notre arrivée sur site au beau soleil couchant, on sent l'impact des vacances scolaires.
Beaucoup de chalands installés dans ou vaquant autour du bar, la météo favorise la porte ouverte.
Plus de place sur les terrasses et on entend des voix d'enfants qui s'amusent, un peu comme les Scaners tout à l'heure.
Basés à Lyon, ils en ont bouffé (du lion forcément) mais on va voir que ces êtres étranges viennent vraiment d'ailleurs...
Ils définissent leur musique comme 'Supersonic Gonzo Synth Punk 2077' et ça correspond assez bien :
un croisement entre les fulgurances de Devo, épicées de B52's/A flock of seagulls/Tubeway army, et la concision punk des Ramones (qu'ils ont déjà repris).
L'inspiration de ces derniers va jusqu'à la dénomination de 4 frères sur le même modèle :
Pav Scaner: lead vocals and organ
Dédé Scaner: guitar, theremin and vocals
Tama Scaner: bass and vocals
BX Scaner: Drums and vocals
Pratique, tu changes le musicien, tu gardes le nom pendant qu’une armée de martiens reste prête à prendre la relève en cas de perte!
Ils comptent 3 disques lumineux depuis 2017 : The scaners LP, LP2 et LP3 qui vient d'atterrir en Mars (pas sur Mars... quoique).
Plus simple, tu meurs et surtout si t'as pas compris... fais un scanner!
Leur méthode d'attaque ressemble à la simplicité de leurs noms et titres : tu frappes fort et vite, tel un tir de lance-roquettes, sans trop réfléchir!
Cà donne 18 morceaux en moins d'une heure, impossibles à décortiquer, et pourtant t'en redemandes, c'est comme les crevettes!
7 extraits du 1er album de 2018, 4 de celui de 2019, il en reste 7 pour la coquille de l'année, c'est la fête!
Pas besoin de scanner ton QR Code, la porte grande ouverte laisse passer la musique qui t'appelle comme le Joueur de flûte de Hamelin.
'We are the dries' présentent les humanoïdes, à veste blanche d'équipage, brochée de nombreux pins, en démarrant sur un synthé pompier.
Celui qui chante frénétiquement a chaussé des lunettes noires et un gant de la même teinte.
'Brutal city' porte bien son nom, ça hurle sur l'échelle de Richter, non rien à voir avec celle des pompiers mais n'oublie pas ton casque!
Le clavier virevolte autour d'une basse bourdonnante. Le rythme ralentit... un peu, mais la folie ne descend pas d'un cran avec 'X-RAY glasses on!' checké par des 'Okay-Okay'.
BX tape à fond puis accélère puis rétrograde à peine, tel un robot réglé au max, le radar ne l'a même pas vu passer...
Des bruits synthétiques de décollage d'un véhicule intergalactique et des odeurs de plastique fondu confirment le point de non retour 'No return', un vrai hit UFO, crié en chœurs comme souvent.
Le chanteur en rajoute une couche "Votre village est très joli, on va l'envahir!". Réaction? Les clients se pressent à la porte!
Reviens David Vincent, reviens! Ils sont là "Les envahisseurs... ces êtres étranges venus d'ailleurs!"
Une boucle au clavier évoque 'Are friends electric' de Gary Numan et donne le départ d'une course de cinglés 'Galactic race' avec des paroles de malades 'S.O.S lost in space, S.O.S lost in space'.
Ceci dit, ils s'y connaissent en groove les zinzins, ça danse grave devant le zinc.
Dédé à la guitare, se secoue, pire qu'un canard mouillé.
Il ne met pas longtemps à suer à grosses gouttes (ahaa he's not a dry!) et décide d'aller faire un tour dehors pour se sécher...
et revient aussi vite par peur d'attraper la crève! Plus tard, il se vautrera sur le bar en tirant la langue.
Dernière vidéo 'Le futur' réalisée par Clément Petty, annoncé comme étant de chez nous mais je me méfie des extra-terrestres, disent-ils toute la vérité?
La cadence ne faiblit pas, le futur va vite.
Le clavier tournoyant nous emporte allègrement 'Et le futur... c'est le futur' alors retournons-y car le morceau nous rappelle quelques groupes français excité des années 80 (Oberkampf, Strychnine...)!
Joli motif à la basse, grosse basse, grosse baffe pour introduire 'Zero gravity'. Les croisements, de riffs de guitare et de sinusoïdes au clavier, accaparent l'attention sur une rythmique mid-tempo pour une fois.
'Satellite rain', on ne peut plus pressé, dure tout juste une minute, un côté punk attitude chez les pâles voyageurs.
'Checkpoint planet' circule sur une ligne claviers/guitares franche et sans fioritures.
Ils recherchent le patron pour lui dédier la chanson suivante 'We want to talk to your leader', un truc bien allumé qui fait sourire Arnaud.
"We wanna know, we want to know who is your leader We wanna talk, we wanna know We want to talk to your boss" aux voix robotiques et bloquées dans leur insistance inquiétante.
BX cogne et roule sur le Tom basse comme s'il était sur un ring. Le riff à la gratte joue tout aussi bas pendant que la basse gronde tel un gros chat.
'Kommunication' negative, hurlé et même aboyé. Comprennent rien ces écervelés : 'What planet are you from?' qu'ils chantent.
Et voici un tube avec 'Wipeout' à la ritournelle accrocheuse au clavier. On y entend la guitare en saccades, la basse en cascade et les voix en rappel 'Hey wipeout'.
Un voyage dans le temps à finir exténués sur la piste de danse, ça se bouscule autour de moi. Totalement hypnotique ce truc!
'Wipe out the 80's, wipe out the 80's Survive the 90's, survive the 90's Get back to the 60's, get high in the 70's'.
C'est parti pour un autre voyage temporel, plus court, vers 2018/2019 et leurs premiers albums.
'Pesticide kids' virevolte à vitesse grand 'V' et, citant Lance Armstrong, enfile un maillot jaune et une short life...
'Abduction'/'Space craft', la 1ère aux voix d'androïdes limités, et les 2 titres cumulent tout juste les 2 minutes à vitesse de la lumière...
Avec ces 4 énervés toujours pressés, on a l'impression de vivre une vie en accéléré et ça se confirme...
Ils filent tel Speedy Gonzales à l'étage en grimpant l'escalier sous les hurlements du public... Ils redescendent aussi vite, en prétextant une blague, et repartent pour 3 morceaux éclairs :
- Un ronronnement malsain sur 'There's no place no place to stay'.
- Des roulements tribaux soulevant une guitare punk (qui finira quasiment dans le plafond) et des paroles débiles, teintées d'allemand, éructées ensemble 'Ack ack ack sie haben gesagt Ack ack ack ack Mars attacks'.
- Un bip bip au clavier, baigné de thérémine, sur rythmique effrénée et autres délires soniques 'Levitation Train Welcome aboard Levitation train 2.0.7.7.'
Dédé et Tama ont pêté les neurones à force de se secouer et lâché les commandes mais pas leurs cordes et se sont enfuis, dans la nuit noire, chercher du réconfort auprès d'éventuels congénères.
Un final vécu tel un crash de soucoupe volante dans un bar de village breton, le meilleur endroit pour s'écraser... en sécurité! Une rencontre du 3è type en quelque-sorte.
Les E.T. goûtent à la bonne cervoise au milieu d'indigènes déchainés et accueillants et, sans même téléphoner à la maison, décident de ne plus jamais repartir.
Demain, Arnaud change son enseigne en 'La soucoupe qui reste', le chaland repassera!
01-The dries
02-Brutal city
3-X-RAY glasses on!
04-No return
05-Galactic race
06-Le Futur
07-Zero gravity
08-Sattelite rain
09-Checkpoint planet
10-We want to talk to your leader
11-Kommunication
12-Wipeout
13-Pesticide kids
14-Abduction
15-Spacecraft
16-No place in space
17-Mars attacks
18-Levitation train 2077