PURRS - Samedi 25/05/2024 - La Grande Ourse - War R&R anniversaire Distoufer
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PURRS - Samedi 25/05/2024 - La Grande Ourse - War R&R anniversaire Distoufer
Un peu d'émoi pour les angoulémois (ah merde on dit 'angoumoisins' c'est moisi!) nommés Purrs qui voient le ciel se décider à la purge.
Rassuré par la persévérance du public, Elliot Selwood (le chanteur guitariste) remarque "Chez nous, il resterait un seul spectateur bien bourré!".
Plein de bon sens et de réparti, un de nos voisins répond "On est tous bourrés!". Logique!
Sur scène, le front-man s'entoure de :
Charly Maitre à la batterie, Guillaume Genoud à la basse et Yassine Maman à la guitare.
Copains de lycée depuis 2011, Purrs a quand même 9 ans mais vient seulement de sortir son premier album 'Goodbye Black Dog' après 2 EPs.
Le groupe n'a pas eu la chance de profiter de l'intérieur de la Grande Ourse, bien plus confortable.
Mais bon, on arrive à s'abriter un peu sous les barnums et les nuages finiront par s'en aller, écœurés de ne pas provoquer plus d'effet.
On peut dire que les musiciens, même pas douchés, mettent du baume au coeur par leur enthousiasme suintant de tous leurs pores.
Pourtant, les conditions d'écoute n'atteignent pas le meilleur et on boit le calice jusqu'à la lie puisque la photo de la set-list disparait noyée dans la carte mémoire.
Après tout, cette atmosphère chaotique correspond bien à la puissante musique post-punk de Purrs, très imprégnée d'un climat anglais en commençant par l'accent hargneux de leur chanteur explosif.
On pense Idles, Sleaford Mods, Shame. Suffit d'écouter 'Serotonine' tellurique, à la guitare saignante, batterie boxeuse et chant emporté.
Donc, les paroles sont scandées, hurlées devant des guitares tendues sur une basse énorme pendant que la batterie claque comme un fouet et roule rugueusement.
Des textes aussi engagés qu'intelligents et clamés en slogans avec fierté et les arrangements s'arrangent avec leur rage.
Lorsque les morceaux démarrent lentement, c'est dans la douleur qui s'exprime ensuite par des cris.
Quant aux riffs, ils brillent en éclairs lorsqu'ils ne se retournent pas dans la plaie.
Tempétueuses, les mélodies soufflent le chaud et le froid. Les refrains s'entonnent avec vigueur.
'Badlands' à la basse aux airs d'enterrement et claquements lugubres, frappe plus méchamment que le boss. Après une retenue quelques secondes, la composition fait les comptes en additionnant toute ses douleurs. Fascinant!
'Wallflowers' monte des parpaings aux guitares exaltantes. La basse vrombit, la voix déprime. La batterie cogne, cogne, cogne. On laisse entrer...
Des saccades à la guitare saturée pour 'Brutal Round Here' soufflent l'émotion.
Un balancement plombé secoue 'To be enjoyed', du plomb transformé en or par l'alchimie de Purrs.
Au bout du compte, on s'installe devant un plateau plus consistant que celui de la télé.
Fabien, survolté, nous rejoint pour un final épique qui voit Elliot casser une corde et annoncer, qu'ayant oublié son matos de backup, il peut réparer en 20 secondes chrono.
Les paris sont ouverts comme les vannes tout à l'heure. Le prétentieux concédera une minute au meilleur chrono.
Après tout ça, l'eau de PURRs lave la scène comme le ponton d'un bateau sous les vagues démontées.
L'orage passe avec la fougue des charentais remontés qui n'ont pas enfilé leurs charentaises (oups, j'ai glissé chef!) alors que 'To purr' signifie 'ronronner. Bravo!
Un moment incroyable qui fera l'histoire, à peine romancée, de Distoufer à raconter dans les chaumières le soir au coin du feu (tu délires? Tout est filmé, plus rien à raconter et encore moins à romancer!).
On vit une époque formidable!