Park Rock Festival, Baudour, 15,1 6, 17 août 2024

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About: 
Park Rock Festival, Baudour, 15,1 6, 17 août 2024
Artist: 
Park Rock Festival,
Date: 
15/08/2024
Venue: 
parc communal de Baudour
Place: 
Baudour
Your Reporter on the Spot: 
Mitch ZoSo Duterck - texte photos
Mitch ZoSo Duterck
 
PARK ROCK FESTIVAL_Baudour (BEL)_15, 16 & 17 Août 2024.
C’est à un tryptique résolument placé sous le signe des “tribute bands” d’une part et des groupes de “compo” d’autre part, qu’ Annick et Nicolas, en ce aidés par une fourmilière de sympathiques bénévoles toujours en mouvement, nous conviaient en ce weekend de l’Assomption.
Oui, je continue à dire Assomption parce que c’est la tradition dans mon pays et que je l’aime tel que je l’ai reçu de mes ancêtres dont certains se sont sacrifiés pour que je puisse y vive libre à mon tour.
Le prix des entrées aurait fait rougir de honte tous les organisateurs des plus grands événements musicaux du pays, oui ceux à qui vous pensez, ceux qui veulent juste une chose: votre fric et c’est tout! Mais ceci est un autre débat.
Cette édition aura une fois de plus permis au public présent, mais qui aurait encore pu être encore un peu plus étoffé, de découvrir des artistes parfois très surprenants. Nous en reparlerons le moment venu si vous le voulez bien.
JOUR 1: Gallows Pole et F.L.O.Y.D.
Après un Apéro-rock animé par le DJ local Mighty Dan suivi d’un show humoristique d’Air Guitar, les organisateurs avaient décider d’entrée de frapper très fort en ce qui concerne la soirée de jeudi. Pour ce faire, Ils avaient placé la barre très haut avec deux monstres sacrés, les deux plus grands groupes de l’époque, à savoir, Led Zeppelin et Pink Floyd qui revivaient soudain sous nos yeux ébahis et nos oreilles grandes ouvertes grâce au talent de Gallows Pole qui fête ses trente ans de carrière déjà et aussi grâce au travail accompli par F.L.O.Y.D. qui célèbrent ce qu’ils veulent, leur jeunesse leur offrant un choix plus large. Pendant près de quatre heures, les deux formations ont donné le meilleur d’elles-mêmes pour nous transporter en plein coeur de ces glorieuses années 60-70, les plus riches au niveau créativité et qualité. Une ambiance de folie qui a permis au public de revivre plusieurs chapitres essentiels de la grande et captivante histoire du Rock.
 
JOUR 2:
La deuxième journée proposait pas moins de huit groupes de cover au répertoire plus jeune, à laquelle Marc “Mr. Cabdriver” et moi n’avons pu assister. En écoutant distraitement les bruits de couloir, il semblerait que la palme revienne sans conteste au groupe Orion avec ses reprises de Metallica et sa fabuleuse ceinture qui aligne les trois étoiles que sont Mintaka, Alnilam et Alnitak. Comme çà, vous ne direz pas que je ne vous ai rien appris.
JOUR 3: Skapilsburger, Thomas Frank Hopper, Knuckle Head, Sun.
Et voici que point déjà l’aube blafarde du troisième jour! “Cocher lugubre et bossu, déposez-moi au manoir et lâchez ce Crucifix (*) ”! Dis-je à mon valet qui s’empressa de clopiner jusqu’aux écuries pour y sangler notre noir équipage. Dix minutes plus tard, un carrosse s’ébranlait à toute vitesse direction Baudour (Ay senor, il y en a qui ont dé la chance) comme disait mon palefrenier espagnol. Soyons honnètes, c’est uniquement pour Thomas Frank Hopper que nous sommes revenus, ce qui ne nous empèche aucunement d’assister au concert de Skapilsburger,un groupe composé d’excellents musiciens qui ne se prennent aucunement au sérieux. Et c’est tant mieux. N’étant pas amateur du genre j’attends poliment la fin du concert et je rejoins les barrières séparant le premier rang du bord de scène. Le timing étant très bien respecté, celui qui rate un concert, c’est qu’il l’a bien voulu.
Voila donc celui pour qui nous sommes venus, Thomas Frank Hopper. D’après la rumeur, une mauvaise bourrasque déguisée en grippe aurait essayé d’emporter les précieuses cordes vocales de Thomas. L’intéressé nous confirme plutôt l’option “Angine” et c’est le grand point d’interrogation quant au fait qu’il soit en mesure d’assurer la tenue d’un répertoire relativement exigeant. On croise les doigts mais dès le premier titre, nous sommes pleinement rassurés, Thomas est un frontman, une bête de scène et il va faire beaucoup mieux que de chauffer le parc pour les suivants avec un show de plus en plus rock. Ce groupe vous capture d’un geste de la main et ne vous lâche plus jusqu’à la fin de ses concerts, dont acte! On a pris un plaisir de bêtes et on va rejoindre le band pour décompresser de tout ça et discuter entre potes.
A suivre, un duo de type “stoner” répondant au doux nom de “Knuckle Head” peut-être est-ce là une référence à un passé ludique pas encore très lointain, lorsqu’il n’y avait pas de téléphones mobiles ni de jeux électroniques et qu’on s’amusait pourtant bien. On aurait pu vivre plus d’un million d’années.(**). Ça cogne bien et une belle panoplie de riffs retiennent mon attention. Je sens qu’il va se passer quelque chose, une belle découverte à laquelle nous ne nous attendions certes pas.
Étant donné que les horaires sont bien respectés (je tiens à le rappeler), ce ne sera pas nécessaire de repartir à l’espace presse avant d’avoir pris quelques photos.
Quelques notes surgissent tout à coup de la scène, c’est tellement métal, tellement puissant que je lève la tête, absorbé par cette beauté blonde d’origine allemande costumée en une espece de mariée d’un autre temps.Sous sa robe d’épousailles, elle porte un ersatz d’uniforme d’infirmière. Elle s’appelle SUN : Karoline Rose Sun pour être exact. Cette compositrice-auteur-interprète native de Karlsruhe revendique le droit de jouer du Brutal Pop et croyez-moi, elle fait çà magnifiquement ! La jeune femme possède d’autres cordes à son arc puisqu'elle est aussi actrice. En 2021, elle joue le rôle d'une maréchale-ferrante et chanteuse-guitariste dans le film Tom Medina de Tony Gatlif, projeté pour la première fois en sélection officielle au Festival de Cannes 2021. Elle compose cinq titres de la bande originale du film. La belle n’aurait sans aucun doute problème pour revendiquer sa place en première ligne dans le spectacle d’Alice Cooper !!!
Sun, c’est la grosse surprise de ce weekend, une artiste vraie qui ne frime pas, une femme qui n’a peur de rien, même pas de reprendre « Jezabel », un classique d’Edith Piaf. Sun c’est le genre de fille qui fait certainement sourire les gros machos du Metal mais qui va mettre les choses au point d’emblée. C’est l’artiste qui va surprendre tout le monde et je plains le groupe qui va devoir lui succéder sur scène.
J’ai adoré le concert, c’est vraiment le truc qui m’a mis K.O. La surprise du weekend et je ne regrette pas d’être resté là, devant la scène, comme poussé par mon instinct et les conseils d’Annick. Bravo à Rock Nation pour ses choix éclectiques et son organisation sans failles. A revoir assurément. Petite discussion avec l’artiste en backstage, Sun est une amoureuse de son job. On sent la sincérité, la passion, le besoin, l’envie et le bonheur d’être là, sur scène, de partager, de tout donner.
Sa voix est magnifique, que ce soit dans sa tessiture normale qui n’est pas sans rappeler celle de Julianne Regan de All About Eve, ou bien lorsqu’elle passe au « growl », cet espèce de grognement produit par les cordes vocales sans aucune transition. On m’a diagnostiqué cette anomalie physique lorsque j’étais encore enfant me dit-elle mais contrairement à d’autres personnes dans le cas, çà n’a jamais constitué un handicap pour moi. Dommage qu’il faille se quitter, je resterais bien quelques heures de plus moi.
Vielen Dank für deine Freundlichkeit Karoline, ich hoffe, dich bald wiederzusehen.
 
(*) « Champagne » Jacques Higelin. (1979)
(**) « Le Sud » Nino Ferrer. (1975)
Mitch « ZoSo » Duterck Run Radio Namur 88.1FM web radio