[OHM] -Paimpol In Rock - le 22 juillet 2023
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[OHM] -Paimpol In Rock - samedi 22/07/2023
La pause crêpes, plein vent, décoiffe mais, heureusement, le couple du food truck a autant de bonne humeur que ses clients et d'onctuosité que le caramel au beurre salé!
Michel devait se charger du live report de OHM (crème de la crème) puisque j'avais déjà vanté leurs mérites il y a 2 ans (ici) mais il jette l'éponge... mouillé par quelques gouttes de pluie et rentre se mettre à l'abri.
Du coup, on se dit, que, protégés par le barnum de la régie et les autres spectateurs autour de nous, on devrait pouvoir résister et même mieux, apprécier la chaleur dispensée généreusement par les nantais ou... que, par miracle, le soleil va revenir au moment où il se couche... histoire de nous narguer, on peut rêver!
Sur le quai, on a vu arriver les artistes dans leur van, pas question de partir sans se brancher (gratuitement) sur leur électricité régénérante.
Fin 2022, le groupe sort son premier album ‘Of hymns and mountains’, incandescent, comme le laissait présager l'EP de 2020.
Le show démarre, cheveux au vent, sous les sunlights... tamisés de la scène. 'Hymn for centuries' sonne tout aussi sombrement en clair obscur.
On retrouve, avec plaisir, la voix (pleine) de Neige (aha, on l'a déjà faite!), soul et angoissée, proche de celle de Jay Buchanan des Rival Sons, mais plus fragile.
Autant dire que c'est du high level, mais là où les 'Sons' (ou d'autres influences comme Led Zep ou Dewolf) penchent vers un blues rock, OHM glisse vers un prog-rock teinté parfois de métal ou parfois de psyche.
OHM aime les crescendos qui vous prennent par les intestins pour les faire remonter au cœur (genre grand 8... et moi qui ai le mal de mer!).
'The greener mountain' suit le morceau précédent aussi sur l'album, parcouru en entier ce soir.
Des coups sur le cercle, rayés par un riff autiste, ouvrent la voix légèrement enrouée, juste ce qu'il faut pour émouvoir.
Lorsque la basse s'emporte, elle tonne et entraine les crash de cymbales! Neige semble, lui-même, transporté par son élan épique, brandissant sa basse comme une baïonnette.
Décidément les titres tirent vers le gris, 'Shell' ne nous en protège pas plus. Les vocaux semblent assez désespérés.
La basse gronde, marquée fortement par la batterie, Anton en grimace et la guitare mord avec des dents tranchantes, Théo utilisant fréquemment son boitier d'effets sur un pied (le boitier, pas Théo!).
Quant à Neige, il saute tel un animal évitant les explosions, massives dans le final.
Un fond d'orage tapisse les temps morts entre les morceaux et Théo en profite pour se remémorer leur passage sur l'autre quai en 2021 (Quai des brumes à l'époque!).
'Hate' reste le seul extrait de l'EP Dawning mais quelle éruption! Des accords avec beaucoup de delay, en fumée évanescente, s'envolent au dessus des frappes monolithiques creusées par la basse.
Tellement déprimant ce chant qui insiste sur des 'You are all I hate' avant de se déchirer totalement.
Le réputé 'Carry that gun' nous laisse pantois et le public s'enflamme, quelle intensité!
Le riff sec de Théo, démonte, sous les coups de butoir de son frère. Un moment exceptionnel!
Un autre riff, carrément noisy', allume 'Only the end' avant que la mélodie ne s'installe sur un balancement lancinant.
La voix fragile fait attention où elle pose ses cordes. Quelques chœurs légers nous prennent par surprise sur ce titre explosif où ce n'est pas (encore) la fin!
'3'39'' love', une plage qui parle d'amour? Un amour vache probablement!
La mélodie dégage une grande beauté mais, systématiquement lacérée par des riffs, et des baffes sur les peaux, faisant monter la plainte dans la voix.
Pourquoi 'Golden aspirin'? A cause du rebond maitrisé d'Anton qui vous enfonce le rythme entre les 2 hémisphères?
Le bouillonnement volcanique de la batterie attise les braises de la guitare et le chant se lamente. Final écrasant, et captivant!
Voici venir 'Where water falls down' inauguré par une voix sensible, sur une guitare légèrement frottée et une basse en arrière plan.
Puis le chant célèbre la douleur dans des grondements martiaux. Neige semble immergé dans son monde perturbant. Théo zèbre ses cordes quand il ne les gratte pas délicatement dans l'écho.
L'impact est fort, on se sent bouleversé, tourmenté par les sentiments incontrôlables transmis par Neige dans des tremblements. Morceau d'anthologie!
Conclusion avec une autre chanson marquante 'Fault & onus' débutée par un mid-tempo roulant.
La complainte rampe insidieusement faisant croire à la douceur avant de cracher son venin dans une éruption qui nous emporte.
La guitare alterne entre pointes électrisantes et arpèges caressants. Le refrain gonfle la poitrine dans une émotion particulièrement tendue!
Finalement, les musiciens nous fouettent plus que le vent et... mazette, on en redemande, comme des masos!
Ce power trio tempétueux dégage une puissance phénoménale et un potentiel impressionnant, bientôt rival des 'Sons'!
Theo Brachet (Guitar)
Anton Brachet (Drums)
Neige (Vocals, Bass, synthé)
SETLIST
01-Hymn for centuries
02-The greener mountain
03-Shell
04-Hate
05-Carry that gun
06-Only the end
07-3'39'' love
08-Golden aspirin
09-Where water falls down
10-Fault & onus