MOTHERS FINEST - 2024.04.20 - Muziekgieterij, Maastricht (NED)

Line up:

John « Red Devil » HAYES: Guitar

Joyce "Baby Face" KENNEDY: Vocals

Gary "MOOSES MO MOORE":Guitar

Dion Derel MURDOCK: Drums

Glen "Doc" MURDOCK: Vocals

Jerry: « Wyzard » SEAY: Bass Guitar

Setlist:

01.Funk Intro.

02.Burning Love.

03.Love'll Set You Free.

04.Can't Fight The Feeling.

05.Don't Wanna Come Back.

06.I Believe.

07.Mickey's Monkey.

08.Do Me Right.

09.Think About Me.

10.My Badd

11.Get It Up.(incl.Drums solo.

12.Interludes.

13.Baby Love.

14.Don't Stop.

15.Piece of the Rock.

Groupe atypique s'il en est un, voici que nous revient Mother's Finest. Fondé en 1972 alors que l'Amérique est toujours en proie aux tourments de la guerre du Vietnam dans laquelle le pays s'enlise tant et plus depuis 1955, sans oublier une ségrégation raciale sans arrêt mise en exergue par les médias, Mother's Finest voit le jour à Atlanta, Georgia en 1972. Monter un groupe mixte dans un des États les plus durs, les plus puritains et conservateurs des Etats (Dé)sunis d'Amérique, il fallait avoir une sacré paire de "cojones" pour oser. A l'époque, les problèmes raciaux sont toujours bien présent à tous les niveaux de la société, de l’adminisration et du pouvoir dans une Amérique qui essaye de faire croire à la face du monde que tout est sous contrôle.

Personne n’aurait parié un dollar, même Sudiste, sur eux. Et pourtant, ce groupe de mâles emmenés par Joyce "Baby Face" Kennedy, une jeune chanteuse-panthère noire agée de 24 ans à peine, va d'emblée s'imposer comme une influence majeure dans un genre musical encore mal connu que l'on qualifie aujourd'hui de Funk Métal, un style dans lequel le groupe mélange avec subtilité et talent les rythmiques afro-américaines aux clés du hard-rock et du blues, un domaine dans lequel le groupe n'hésite pas à plonger pour y intégrer des passages qui sont plus qu'un clin d'oeil à une de leurs références majeures : Led Zeppelin, sans oublier Jimi Hendrix et The Beatles, The Rolling Stones et The Who! Ce n'est pas moi qui les en blâmerai. C'est ainsi qu'on retrouve le riff de "Custard Pie" dans "Mickey's Monkee" mais aussi celui de "Rock And Roll" par exemple. Tant et si bien que Mother's Finest deviendra l'influence majeure de groupes encore à venir tels que Extreme, Living Colour, Fishbone, Red Hot Chili Peppers ou encore Faith No More qui s'en revendiquent encore.

A ce jour, l'album le plus "heavy" de Mother's Finest reste sans conteste "Iron Age" paru en 1981, c'est avec cette galette que j'ai fait la connaissance du band. A l'heure actuelle il reste quatre des six musiciens du line up original toujours en activité au sein du groupe, seuls le claviériste Mike Keck et le bateur Sanford "Pepe" Daniels aujourd’hui décédé, ne font plus partie de l'aventure.

Après des fortunes diverses et quelques albums de qualité très inégale dans la première moitié des années '80, certains des membres du "Finest" s'en iront rejoindre d'autres musiciens, et intégrer des formations connues qui les verront se produire et enregistrer avec des artistes tels que Stevie Nicks, Molly Hatchet ou encore Rick Medlocke & Blackfoot. Mother's Finest, se verra impacté par  tous ces mouvements de personnels dont le plus préjudiciable sera le départ de Joyce Kennedy, la figure de proue du vaisseau, qui va entamer une carrière solo de quatre ans entre 1983 et 1987. Le band va pourtant survivre et le 16 septembre 2011 Mother's Finest est intronisé au Georgia Music Hall of Fame.

En 2014, le groupe signe un contrat avec le label SPV / Steamhammer qui annonce un retour du groupe en Europe où, si on fait exception de l'Allemagne, il ne s'est fait que trop rare. Jusque là, le « Finest n’a jamais donné de concerts en Belgique ni en France. Quoiqu'il en soit, 22 albums et un DVD plus tard, Mother's Finest est toujours bien là.

"D'accord, c'est bien beau tout çà" me direz-vous "mais sur scène, qu'est-ce que çà vaut encore?". Je te répondrai fidèle lecteur qu'il faut avoir eu la chance des les voir au Golden Age of Rock Festival au Palais des congrès à Liège le 20 août 2022. Les sceptiques les attendaient pied-ferme en proclamant haut et fort qu'un groupe conduit par une chanteuse de plus de 70 balais devait faire pitié. Grosse erreur mes amis Ils ont mis la patée à tous les autres groupes présents. Pendant plus d'une heure, ils ont enchaîné les titres comme si leur vie en dépendait. Aucun temps mort à friser les cinq secondes, une véritable avalanche de titres nous sont tout bonnement tombés dessus, pareils à une tempête de grêle. On a été pris d'emblée et personne n'a pu rattraper le convoi de notes déversées par Mother's Finest. C'est une des raisons pour lesquelles j'avais promis d'aller les revoir dès qu'ils passeraient dans le coin. Ce fut chose faite dès ce 20 avril. Même énergie, même folie scénique contagieuse qui s'est propagée dans la salle en quelques secondes à peine.

C'est le genre de concert d'où tu ne ressort pas indemne! Un truc pareil, ça n'arrive pas tous les jours, crois moi. A tel point que jusqu'à ce vendredi d'Avril, j'avais complètement oublié que je pouvais encore danser et même sauter! Depuis, je fais une petite cure de Mother's Finest, qu'est-ce-que ça fait du bien.

Voilà, pour une fois, j'ai fait attention à ne pas me laisser cueillir par mes traditionnelles envolées lyriques, en espérant que la lecture de ce récit vous aura donné l'envie irrépressible de découvrir un groupe de dingues, mais aussi un groupe génial. Merci à Marc pour cette nouvelle escapade en terres mosanes.

Mitch "ZoSo Duterck