Les Jeudis en Fête - Sharpers - Sista Zabou and Breizh Dissidents - Bord'All - au bourg - Plouha, le 18 juillet 2024

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About: 
Les Jeudis en Fête - Sharpers - Sista Zabou and Breizh Dissidents - Bord'All - au bourg - Plouha, le 18 juillet 2024
Artist: 
- Sharpers - Sista Zabou and Breizh Dissidents - Bord'All
Date: 
18/07/2024
Venue: 
bourg
Place: 
Plouha
Your Reporter on the Spot: 
Michel Preumont ( texte & photos)

Les Jeudis en Fête - Sharpers - Sista Zabou and Breizh Dissidents - Bord'All - au bourg - Plouha, le 18 juillet 2024

 

michel 

Nouvelle édition des Jeudis en Fête à Plouha, avec toujours à la barre l'Agence Tous Risk.

Au menu de ces 6 jeudis de festivités: des concerts gratuits, des deejays, des animations pour enfants, un  marché artisanal, des buvettes ,  de la restauration en mode street food, , du soleil, de la bonne humeur, tout ça avec la bénédiction de la mairie.

Trois groupes se partagent l'affiche du premier soir: Sharpers - Sista Zabou and Breizh Dissidents - Bord'All,  le duo Vendange Tardive a dépoussiéré ses plus beaux 45 tours pour ouvrir la soirée,  combler les entractes  et terminer la fiesta.

Ce n'est pas ton premier rencart avec Bord'All, des mousses du Jaudy ayant débauché des matelots débutants du côté de la Moselle.

Ils avaient fait la pluie et le beau temps lors d'une fête maritime à Plouézec en juillet 2023 ( cf compte-rendu).

Depuis l'équipage est réduit à cinq unités, sont toujours d'attaque:  Christian Kaczmarek, contrebasse électrique, backings/  le disert Yvon Jézéquel au  chant/ Loïc Gautier, guitare, backings et  Sylvain Wack, accordéon chromatique et backings, , à la batterie, ils ont débauché Gérard Blotteau, vu avec Les Trimarantes, les Lucky Bums et Coast ar Jazz.

Le chef de file du renouveau du chant de marin se nomme Hervé Guillemer, c'est avec le mélancolique  ' Lettre d'Islande' que Bord'All entame son aubade, à tes côtés, Pierre Loti a versé une larme.

A Kerbors, il y avait un petit gars qui n'avait pas le pied marin, mais il avait bon coeur, quand  les morutiers prenaient le large, il s'occupaient de leurs conjugales, qu'elles se nomment Maryvonne, Marie Louise, ou Marie-Ange, aucune importance, elles passaient à la casserole, tel est le thème du chant breton, avec une pointe d'humour marseillais,  'Paotr Marivon' .

La seconde étoile du chant de marin a pour nom Michel Tonnerre, son célèbre ' Le vieux' repris en choeur par les  plouhatins  authentiques est précédé par la valse d'Attila.

Attila  n'est pas un barbare, mais un ancien accordéoniste de la confrérie du Jaudy.

Deux valseuses ( non, ni Depardieu, ni Dewaere, ni Miou Miou) ont tournoyé sur le macadam, laissant  leurs hommes écluser une mousse.

 C'est le local de l'étape, Sylvain Wack qui entame la chanson de Michel   Tonnerre, qui t'a permis de revoir des flashes de Jean Gabin, Pierre Fresnay et Noël-Noël faire un sort à la piquette servie par Louise.

Plouha au féminin ( + un perdu)  en piste pour un plinn!

Un plinn  musclé, avec un guitariste nous assénant des riffs très rock.  

Pline ( Caius Plinius Secundus) en a perdu son latin.

En parlant de latin, Hervé Guillemer  n'était pas positivement un copain des curés, il le chante dans 'Dernière marée'.

Des effluves  Brassens,   émanant de Gwin Zegal, viennent chatouiller les narines, tandis que l'accordéon nous la joue Marcel Azzola, un copain de Jacques Brel.

Après une séquence pub vantant le fest - noz de la chapelle Saint-Jean, on reprend la large avec ' Dans le port de Tacoma' , Hugues Aufray a siffloté en mesure, suivi par  '15 marins',  en mode Celtic rock, à la 3 Daft Monkeys.

La méchante giclée  à la guitare a plu au fantôme de Gary Moore, à l'époque où il s'ébattait avec Thin Lizzy.

'Aka' c'est le récit d'un marin du Morbihan qui a déniché une vieille coque en Gironde, l'a retapée, et depuis sillonne les mers de Bretagne. 

L'andro se danse sous forme de ronde, on a dénombré plus de quinze androïdes ( ballerines et voltigeurs) sur le pavé pendant 'Awen' .

'La femme poisson' a un rire ensorcelant, elle est aussi dangereuse que les sirènes croisées par Ulysse, sirènes, qui d'ailleurs, n'avaient rien de la sole, ni du merlan.

Bord'All termine son set par une valse pour marins d'eau douce,' Les dames' chantent pour les gabarres naviguant sur la Loire, la Garonne ou la Dordogne, cette  valse se fond sur le reel énergique 'Peat Fire Flame', afin de permettre aux amateurs de se préparer pour le fest- noz du lendemain.

Fin d'un  set qui a enthousiasmé l'assistance.

Sista Zabou and Breizh Dissidents

Le 21 juillet 2023: les vendredis de l'été à Pontrieux ( cf chronique) ,  Sista Zabou et Breizh Dissidents clôturent la soirée. Ils étaient cinq à l'époque, le groupe est réduit à trois unités en 2024: Isabelle Jacquez ( alias Sista Zabou) au chant, Audrey au synthé et keys, et Mat à la guitare.

Adieu la basse et la batterie, ce qui ne va pas raffermir le son.

Si la setlist est calquée sur celle de 2023, l'usage de bandes est loin d'être un plus, ainsi, on aura droit à près de 90' de reggae flasque, manquant singulièrement de jus et de saveur.

Après les premières salves,  'Unissons-nous' , 'Dure France' ( Trenet tique) , suivi par une adaptation spongieuse de ( You make me fell like a ) 'Natural woman ' d'Aretha Frankin, baptisée 'Naturel romance ', et encore   'L'amour'...  tu décroches, ce reggae ne décolle pas!

    T'as choisi de continuer  à écouter d'une oreille distraite , attablé à la terrasse du Barbe, où t'as encore reconnu ' Jardin divers',  qui a perdu toute la grâce de l'interprétation proposée par  Henri Salvador, t'as aussi  vu Miss Drey jouer du melodica, t'as pas trop  supporté Brassens passé à la moulinette, ni la révolution en chaussettes  et  du coup  t'as recommandé une Tuborg!

 

 

A quelle heure les Sharpers?

22:00, sont pas très sharp à Blois, le trio se présente à 22:10.

Les Blésois existent depuis 1991( une paye), ils écoutaient Dr Feelgood, The Inmates, Kursaal Flyers, les Count Bishops  ou Eddie ( non pas Mitchell), Eddie and The Hot Rods.

Après une pause carrière, ils se reforment en 2013 et depuis sillonnent le pays pour distiller leur pub rock, sans boire du vin de Touraine mais plutôt de la Kilkenny ou de la Newcastle Brown Ale. 

Zont de la gueule, Simon Jeangirard ( alias BassMachine) à la basse, Patrice Wallet  ( alias Pat Wallet) à la batterie et Stéphane Jopek ( alias Joe Pekman) aux guitares. Pas de fringues BCBG, mais un veston noir  élimé  pour le frontman , à l'allure Garçon Boucher  à qui  on ne  la fait pas, un marcel et une  casquette  noirs pour le frappeur et un T-shirt The Hard-Ons pour la basse.

Cinq rondelles dans le magasin et une énergie  débordante.

Mise sur orbite avec ' Till the end of my life', ça frappe très sec, la basse grogne, les riffs tranchent dans le gras et le chant, hargneux, te rappelle au bon souvenir d'une époque bénie  ou les groupes produisaient du son sans tripoter des tas de petits boutons pour envoyer une soupe mise en conserve, puis insérée dans une clé USB.

Merde, le bus a oublié l'arrêt,   'Bastard Boogie' est balancé dans nos gencives, tandis que tu penses à un petit gars du Havre prénommé Bob, non,  pas une éponge.

'Doctor, Doctor' ,   Robert, tu oublies give me the news, ... I 'd like to tell you something...

Raconte, petit!

Je  vois: guitare crasseuse, voix rauque, tendance à l'agressivité et comportement irascible,  un seul remède, jouer du rock.

Depuis le début du set Fernand, un sexagénaire, légèrement pris de boisson, se démène comme un étalon en rut et vient se coller à toutes les ex- gamines  gigotant comme à l'époque où elles jouaient aux groupies en assistant aux concerts des Dogs.

Sur le podium, Joe, narquois,  sourit  et continue d'enfiler des titres qui nous rappellent l'époque où les Kinks nous assénaient des perles telles que 'You really got me'  ou 'Come on now'.

'All night long' , 'Nobody knows', et le catchy  'Second hand man'  se succèdent, le rythme n'a pas faibli d'un iota,  le set, déjà dru et opiniâtre,  a même gagné en intensité, Plouha vibre et savoure.  

Un message à la table, peux-tu couper la guitare dans mon retour, signale la basse.

Un bref blanc survient et il a fallu que le starter lâche deux coups pour lancer la balade nocturne,  'Walking tonight'.

Une attaque féroce ébauche 'Squeeze me'  suivi par 'The devil and me'  un titre idéal joué face à l'église, Jésus a failli descendre  de la croix pour les sermonner.

C'est l'heure de la promenade du clebs, il faut soulager sa vessie, 'Walking the dog' précède 'Information man'  joué à 150 à l'heure.

Après 'Yes I am' , Pat se dit que c'est le moment  de griller une sèche, les copains s'accordent, puis le trio attaque avec quelques mois d'avance 'Happy new year ' .

'Monkey', comme la plage précédente,  s'entend sur leur dernier méfait ' Just in the nick of time' .

Après avoir admiré les chimpanzés,  on se paie une visite à la cage des sauriens, ' Alligator Moona', un garage rock présentant de légers relents  blues rock.

Alors que la playlist n'indique plus qu'un titre, les Sharpers  gonflent encore leur set et lâchent,  e a, ' Situation' scandé à 2 voix,  pour terminer avec le bien à propos ' I'm gone'.

 

Les Sharpers ne roulent pas à l'électricité, avec ces gars le moteur vrombit et bouffe des litres de gasoil, pour le plus grand plaisir des fans d'un  rock  qui ignore les compromis.