The Flynts et Lézard à La Caracole à Falmignoul , le 27 septembre 2024

Reports

About: 
The Flynts et Lézard à La Caracole à Falmignoul , le 27 septembre 2024
Artist: 
The Flynts et Lézard
Date: 
27/09/2024
Venue: 
La Caracole à Falmignoul
Place: 
Falmignoul
Your Reporter on the Spot: 
Mitch ZoSo Duterck - texte photos
Mitch ZoSo Duterck
 
THE FLYNT’S + LEZARD – 2024.09.27 - Brasserie La Caracole, Falmignoul, (Belgium)
 
… 1970 à ma gauche une fois, 1970… deux fois… 1970 trois fois…Plus personne ? J’adjuge la décade estampillée « The Seventies » à The Flynt’s. Bravo messieurs ! C’est le sentiment de fierté que j’ai éprouvé en voyant les étincelles crépiter sur scène. L’instant d’une heure je me suis mué en commissaire priseur, chargé de répartir au mieux l’héritage proposé ce soir-là. Un patrimoine musical d’une richesse et d’une diversité incroyables. Et je suis comblé que mon choix se soit porté sur ce quatuor de jeunes loups. Quatre hybrides issus d’une portée cent pourcent belge que l’amour de la bonne musique a réuni au détour d’une fracture sociale et sanitaire appelée Covid. Vous vous souvenez de ce truc qui devait tous nous faire mourir si on ne se pliait pas à un exode vaccinatoire de masse programmé en trois phases ? Tu parles Charles !
Des profondes forêts de notre belle Wallonie montait une longue plainte qui allait peu à peu se muer en hurlement modulé, un appel lancé aux éléments. Au début, il y eut le Blues, celui de la tradition orale, une mélopée monotone qui rythmait les journées de travail sous le soleil écrasant du Sud profond, implacable, inhumain. Puis vinrent les instruments, tout d’abord acoustiques, comme le piano, les cuivres, le banjo, les percussions et enfin, bien, des années plus tard vint l’électricité ! Traînant derrière elle des possibilités de combinaisons sonores infinies qui devaient leur origine à des musiciens, des passionnés comme Orville Gibson, Leo Fender ou Friedrich Gretsch pour ne citer qu’eux. Ils allaient donner la possibilité à des génies, dieux vivants toujours en quête de nouveauté, de s’exprimer selon leur inspiration. Ils s’appellent Jimmy Page, Jeff Beck, Jimi Hendrix, Stevie Ray Vaughan, Edward Van Halen, David Gilmour ou encore B.B. King, impossible d’en faire la liste. Tous vont laisser leur empreinte indélébile dans l’histoire d’une musique qui deviendra le Rock, une appellation incontrôlée et incontrôlable qui va se voir bientôt affublée d’un tas d’appellations. Rock ’n’ Roll, Hard Rock, Rock Progressif, Eurock, Rock Sudiste, Heavy Metal, Black Metal, Glam Rock, Speed, Trash, Punk, et j’en passe. Toutes ont leurs codes et bien souvent leur dress code, leur coupe capillaire, leur vocabulaire, leurs groupements parfois très violents et racistes, nés de la contestation. Souvent ils sont les précurseurs de bouleversements qui soulignent le malaise d’une société qui s’est lentement endormie sur le legs devenu obsolète de sa léthargie, fascinée par l’image théâtrale de son propre suicide.
C’est de tout ce bagage culturel, économique et social qu’héritent maintenant The Flynt’s, légataires universels qui, tels Pierre Terrail, mieux connu sous le pseudonyme de « Bayard », le chevalier sans peur et sans reproche,que  vont se servir nos quatre artistes. Car il leur faudra grandir, tester, évoluer, expérimenter et souvent recommencer, construisant demain sur les fondations d’hier. Ils feront sortir de terre les cités d’un nouveau monde façonné à leur image. A leur tour, ils graveront à jamais leur propre expérience sur la portée du temps, leur Histoire avec un grand « H. »
Quand vous les côtoyez, vous saisissez d’emblée que ces « gamins » ne font pas semblant, tels des Obélix (de la Concorde) ils sont tombés dans les Seventies bien avant leur naissance, et en plus, ils sont respectueux, à l’écoute de tout ce qu’on peut leur dire, ils sont aptes à faire le tri. Nous ne sommes pas en face de petits merdeux, des m’as-tu vu du genre ….. … ….. (remplissez les espaces vides qui précédent.) Non, les nôtres sont cools, posés, mâtures. Ils savent déjà que c’est du travail que viendra l’expérience qui les fera progresser car stagner, c’est mourir.
Alors, une fois sur scène, c’est tout cela qu’ils démontrent, sans complexes, sans forfanteries aucunes. Tout est vrai, assimilé, jamais pompé. Le répertoire s’enrichit (Blackmore) de quelques reprises telles que « Mississipi Queen » du Mountain de Leslie West ou encore de « Good Times Bad Times » de Led Zeppelin.
Parmi leurs influences majeures directes, on peut encore ajouter Bad Company ou Humble Pie. Le concert de ce soir est un triomphe absolu pour The Flynts. Je vous encourage vivement d’acheter « First Spark, » leur EP auto produit dont les éclats de métal brûlants s’écoutent en boucle. Comme ce « White Lava » par exemple. Quel bel hommage à Jay Buchanan et ses Rival Sons! Que dire encore du titre « Sacred Flint’s » et son riff à la Scorpions », période « Animal Magnétism » ou encore « Black Leather » et sa ligne intemporelle de guitare estampillée Rolling Stones… rien que du bon je vous dis !
Bravo Messieurs, vous avez tout pour faire partie des grands Je suis vraiment impatient de vous revoir en tout cas. Nous aussi on pourrait bien avoir en nos vertes contrées un successeur à Rival Sons mais si je veux vous voir 50 fois comme les Sons faudra vous dépécher les gars ! Boris, Luca, Raphaël, Gaël, du fond du cœur je vous dis bravo ou « Hats Off to (Flynts) » si vous préférez…
Mitch « ZoSo » Duterck (Part 1)
 
La deuxième très bonne surprise de la soirée viendra de LEZARD, un groupe gantois, de Genteneers comme on dit là-bas. C’est le premier concert en Wallonie pour les marins de la lys, et à mon humble avis, ce ne sera certainement pas le dernier. Au niveau linguistique on se débrouille. L’anglais et le néerlandais mélangés donnent parfois des résultats cocasses mais avec de la bonne volonté et un sourire, tout s’arrange. Lorsque le claviériste passe devant moi, je lui adresse quelques mots dans la langue d’Henri Conscience, auteur du « Lion de Flandres ». Et puis j’évoque aussi un café en son temps très populaire parmi les contestataires de tout bord: « De Spinnekop », (l’araignée en francais) » haut lieu de discussions politiques et sociales où je rejoignais mes amis et collègues gantois et nous refaisions le monde. C’était au début des années ’80, j’étais encore très « Anarchiste » à cette époque. On discutait de Lech Walesa et du général Jaruzelski, le dernier dirigeant du régime communiste Polonais. Et comment oublier le syndicat « Solidarnosc », prononcez « Solidarnoche » selon certains. Après quelques bières, le ton montait tandis que la pression faisait le trajet inverse. Comme des clandestins, on était fins prêts à embarquer de nuit dans des camions en direction des chantiers navals de Gdansk ! Ca ne nous rajeunit pas tout ça !
Bref, revenons à nos moutons comme disait Rabelais. Ne connaissant pas Lezard ni d’Eve ni d’Adam, j’ai fait comme tout le monde, un petit tour informatif via Youtube qui ne m’a pas convaincu du tout et j’étais fin prêt à battre en retraite, mais ce bref rappel de souvenirs a tout changé. Comme le dit si bien l’« homoriste » Jarry, au lieu de m’énerver je prends mon mâle en patience, position peu confortable parait-il » et je reste assis au premier rang. Bien m’en a pris car, Lezard va me donner une claque au niveau de la qualité de sa prestation. C’est très Rock Alternatif comme on disait dans les années ’80 quand on arrivait plus à classifier un nouveau genre musical. Ici on est en plein dans le trip.
A certains moments les compos très bien ficelées flirtent avec Talking Heads, B 52’s ou encore Devo, c’est bien balancé et l’ambiance s’en ressent grandement. Même si cette musique plus déstructurée, plus froide ne fera jamais partie de mon répertoire de chevet, je me dois d’être honnête en disant que ça m’a beaucoup plu. Donc, je dis bravo. Bravo les musiciens et bravo à ECHOES OF THE SUN et à sa colonne vertébrale composée de Pierre, Jack, Albin, Thierry et Benoît. Merci de cet éclectisme qui nous permet de sortir des sentiers battus et de découvrir d’autres styles. A Mon humble avis, il est grand temps de faire venir Rosalie Cunningham, vous aller aimer, c’est garanti. Coucou et merci à tous les bénévoles. A très bientôt.
Mitch « ZoSo » Duterck (Part 2)