FALLEN ALIEN pour le label charrues à Bonjour Minuit le 13/06/2025

On retrouve avec bonheur les Fallen Alien qu'on avait découverts l'année dernière dans le cadre d'Art Rock (ici). Des gens bien élevés, à Fréhel, qui ont passé pas mal de temps à Bonjour Minuit en résidence mais pas que, ayant accompagné, sur une dizaine d’ateliers, des élèves de CE2, ils finissent de nouveau à la résidence mais, cette fois, celle des anciens (EHPAD) pour débriefing et concert le 27 Juin.

Bref! Fallen Alien a sorti, en Mars de cette année, l'EP Baco sessions avec 4 titres et on va entendre une belle collection de morceaux ce soir.

Les tombés du ciel :
Lead singer : Coline LE MOINE VEILLON, Guitar & Synths : Clément LE MOINE VEILLON, Bass & Synths : Clément LE GOFF, Drums : Nicolas COSTE

Comme tu l'as remarqué si tu es un peu attentif, il y a, non pas le père et la fille mais le frère et la sœur, des autodidactes... Chapeau, moi j'ai même du mal à respirer en autodidacte (mais à vélo, ça va!).

Les voilà sur scène, avec des sourires qui en disent long sur leur satisfaction dans leur engagement avec Bonjour Minuit et une assurance plus grande par rapport à l'année dernière. Coline le confirme "On est tellement contents de finir devant un public après cette magnifique résidence".

Le duo se réclame d'influence shoegaze britonne des nineties et, plus récemment, de FKA Twigs et encore plus particulièrement son 'Fallen Alien' justement en 2019. Des synthés post dubstep mélancoliques, une espèce de trip-hop un peu tripant et parfois des spoken words développent un groove vraiment prenant.

Dès le début avec l'évanescent 'Spaceless', j'ai cru entendre le souffle de Kate BUSH.

Coline alterne un genre de slam, déclamé en poésie avec force et gravité, et un chant aérien du plus bel effet comme sur "A curious day".  Musicalement les morceaux sillonnent des paysages oniriques changeants dans la même compo. Par exemple, le morceau cité démarre dans une ambiance sans ride avant de basculer à 2 synthés, avec des arabesques dopés par des rebonds rythmiques propices au dancefloor. 

"Same faults different scales" (vidéo, l'une de mes préférées), s'évapore sur une pulsation séquenceur. On passe de passages très dansants avec batterie carrée à d'autres aux volutes cosmiques uniquement portés par les synthés. Le synthé et la guitare légère s'entremêlent pendant que Coline pousse au bout son phrasé envoûtant.

Le titre suivant, très marqué à la batterie, me fait penser à Japan avec son gimmick louvoyant. Coline reste très charismatique dans sa diction, ses bras caressant l'air lorsqu'ils ne s'accrochent pas au micro.

Le développement s'aventure sur des terrains orientaux au clavier réverbérant et aux baguettes agiles. Nicolas m'impressionne, par instants, avec une cadence pleine de variations et qui peut s'apparenter parfois au jazz. 

Un clavier monte une boucle, chevauchée ensuite par des roulements écumants et une basse dodue, Clément lance des arcs. Les flèches sont décochées par le ton de Coline. Les 2 Clément mettent en place une toile dans laquelle on se trouve scotché. On peut se perdre dans leurs sons toujours inventifs.

Les 2 guitaristes n'ont aucune difficulté à passer de la guitare au synthé, Clément (le frère) actionnant même, à la main, des boutons d'effets fixés au clavier. Il se dirige aussi en fond de scène, régler un gros appareil à diodes. Colline se colle de temps à autre derrière les touches.

Un morceau installe une percussion sur la cowbell marquant un profond rythme. Les guitares s'accordent entre elles par petites touches. Des breaks séparent la plage en plusieurs parties.

Le chant exulte sur la mélodie de "Porosity" carillonnante au synthé et parcourue de geysers.  Susurrée, caressante, évaporée, la voix captive à tous moments. Le morceau se pose alors sur une couche enveloppante et douillette de laquelle, tu ne peux plus t'extraire. 

Bonjour minuit, dépassé de quelques minutes et emporté par la soucoupe musicale, j'ai très envie de retourner voler avec les aliens en anticipant mon contact avec l'EHPAD.