DR GREEN DUB SOUNDSYSTEM et FIONA P. Session Live Radioactiv' le jeudi 6 Mars 2025 à Bonjour Minuit

Le Dub? Du remix live reggae mettant en avant la rythmique basse/batterie, le plus souvent sur un sound system.
Dubitatif? Négatif!
Le sound system? Une sono démocratisée, à l'origine dans les ghettos en Jamaïque.
Anti système? Affirmatif!

Le green dub n'est pas du 'reggae washing' mais le médicament du bon Docteur qui te fait chalouper sans que tu ne t'en aperçoives.
Le barbu, au pigment breizh, derrière le sound system, Vincent Jezequel vient de Berhet, mini village du Trégor, à l'Ouest.
Après un joli EP avec la rennaise Matilda Bruch, il regarde plus à l'Est.
Fiona P., pour Pastor, vient du même endroit que la Dame, en Haute Savoie, où elle secouait déjà la branche rasta.

La Bretagne aime le reggae... ce n'est pas Bonjour Minuit qui le contredira vu le taux de remplissage des concerts de ce style.
Cette fin d'après-midi, le Club grouille de jeunes gens, plus qu'à l'accoutumée. Deux écoles de Saint-Brieuc ont autorisé la sortie musicale dont certain(e)s vont garder beaucoup de souvenirs selfies-nalisés.
Les statistiques indiquent une jauge dépassant les cent et pas que des passants...

Le gars sous les sunlights, à la casquette Guiness, commence tout seul comme un grand, et prend moins de place que ses machines.
On y entend des instruments enregistrés dans leur son d'origine, genre melodica, touches de clavier, basse dodue, cocotte de guitares et boite à rythmes.
Il aime l'écho (-logie pas seulement) et sans doute un peu les bruits de fête foraine.
Un bon échauffement de 10 minutes, en 2 exercices, pour la mise en jambes. Quant à la mise en voix, c'est Fiona qui s'y colle.
Encore une brune qui ne compte pas pour des prunes, tant sa tessiture, légèrement enrouée, va nous régaler les esgourdes.

'Capsize' au tempo profond, obtient le résultat escompté en faisant chavirer d'entrée. Le son effervescent au clavier, mêlé au chant langoureux, capte facilement l'attention de l'auditoire.

Voici le come-back du mélodica sur une reprise ondulée qui s'évapore en dub.

Puis le riddim conserve le trot sur un titre prévu sur le prochain EP ('Protect my ego'?). Sur un fond synthétique en zébrure cadencée et léger souffle de flûte, le motif au clavier, en 4 notes, te repeint le tympan.
"Quel accueil chaleureux pour ce prochain EP!" se réjouit Fiona.

Allez zou, ça file sur une 'compo à nous' plus sautillante et qui donne des fourmis dans les jambes. Claquements réverbérants et grosse caisse profonde viennent booster, avec effets, la voix au débit plus rapide et qui s'essaie doucement au raggamuffin. 'Tu me dubes ça?' propose Fiona. Ca figurera sur le futur EP qui fait, ce soir, un tabac (ganja?). 'Vous êtes des oufs, j'adore!' s'esclaffe Fiona.

Puis ça redémarre sur un son de basse élastique, des envolées flutesques et des sinusoïdes au clavier. Le refrain laisse tomber les basses pour libérer une voix angélique qui monte en écho.

Et puis, un petit standard il parait...
Compte-tenu de ma culture limitée dans le domaine du reggae, j'ai fait appel à un ami (merci oncle Marcus!) pour les classiques de ce set :
Dennis Brown, Lee Scratch Perry, Skatalites sont dans la place...
Ici ça balance superbement en alternant rythmique caoutchouteuse et instants suspendus aux vocaux tout juste bordés de discrets claviers. ça ressemble à Bob, ça doit être du Lee Perry vu le 'Fire' sacré!

Conseils du Dr : "C'est sympa d'être venus! Faites pas trop de bruit, on est en direct!" "Une nouvelle compo!" Fiona s'excuse : "Je vous dis pas les noms de morceaux parce-que... j'aime bien les changer!"
Le tempo chill s'impose, le clavier sonne comme une vieille console vidéo. Fiona se déhanche et module "You are my double" qui se termine sur un rebond de clavier.

Puis voilà une reprise des Resonators "Sweet love affair", un morceau hyper-cool, introduit au mélodica. Le chant, doucement soufflé, s'entend, plus soul, avec des vibrations.

Enchainement avec une compo... 'rigolotte' à la trame de clavier sautillante, sonnant, par instant, comme le clavier de 'Superstition' de Stevie Wonder. Qu'on ne s'y trompe pas, c'est toujours du reggae hein!

Le duo se présente à l'interview pour parler de son disque qui sortira en vinyle.
Leurs influences? Un vivier de sons qui confortent leurs bases, puis de l'improvisation dub jusqu'à l'enregistrement, retravaillé ensuite pour se transformer en faces B. Ils partageront des sessions à la maison.

Il faut aller jusqu'à 20h ordonne Marcus! On y retourne donc...

Une recette que le duo maitrise, ce sont ces leitmotivs synthétiques.
Les 5 notes (3+2) au clavier sur 'Worth it' posé sur un son évanescent, ressemblant à une flûte, te transportent rapidement sur un tapis volant. Le chant, caressant et parfois minaudant, augmente la température tellement agréable. Le docteur s'amuse avec ses machines et chambre d'échos, se laissant encore aller sur une version FaceB pour conclure.

Une chose sûre, beaucoup ont trouvé chaussure à leur pied ou miel à leurs oreilles.
Si tu bosses, voilà le genre d'after-work qui fait décompresser tranquillement.
Si t'es à l'école, les devoirs vont se faire (reg)gaiement.
Si t'es au chômage, t'es pas vert, t'as juste l'impression de retrouver un peu de soleil dans la grisaille.
Et si t'es retraité, ben le Docteur, tu commences à connaitre mais celui-là t'envoie les bonnes vibes.
En tous cas, ce soir, différentes générations se sont croisées sur des ondes meilleures.