DION LUNADON au bistrot de la poste de Saint-Brieuc, dimanche 22 Juin, 18H

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About: 
DION LUNADON au bistrot de la poste de Saint-Brieuc, dimanche 22 Juin, 18H
Artist: 
DION LUNADON
Date: 
22/06/2025
Venue: 
LE BISTROT DE LA POSTE
Place: 
SAINT-BRIEUC
Your Reporter on the Spot: 
NOPO

DION LUNADON au bistrot de la poste de Saint-Brieuc, dimanche 22 Juin, 18H

La nef D fous a pris la bonne habitude de programmer, dans ce bar rock, des artistes du Binic Folk Blues Festival, juste après ou beaucoup plus tard, comme Clamm passé 2 fois ici (30 Juillet 2024 avec Gentle Ben + 14 Juin 2025 sans Gentle Ben) et Dion à l'affiche du BFBF 2024 lorsqu'il faisait la marée monter plus vite que dans l'annuaire. En assistant à ce genre de concerts, on peut tout de suite deviner la relation avec le festival au pouls plein de secousses. 

DION, au masculin (si Céline, c l'autre), ressemble un peu à des Ramones qui auraient confondu l'aspirine et le Guronsan, en l'avalant avec le contenu de la cafetière italienne! D'ailleurs, la cafetière en prend un sacré coup, si tu la branche sur cette multiprise(4) électrique.

Dion (Palmer) Lunadon, un mec de Nouvelle-Zélande, monte D4 sur son ile (après The Snitches et avant The True Lovers) puis intègre New-York et A Place To Bury Strangers pendant 10 ans. Indisposé par l'odeur fétide, il décide DION par lui-même. 
3 LPs et 2 EPs (6 titres en 2024) plus tard, le voilà en Bretagne avec 3 gamins turbulents.

Sur leur route : Lille, Manchester, Nottingham, Londres... Saint-Brieuc... rock city!

Arrivant sur place, on repère facilement le bassiste et le guitariste en pleine séance selfie avant de rejoindre la salle.

From left to right, mesdames et messieurs (le patron ne présente personne) : T le juvénile bassiste, Dion, chant, guitare et chaine, Blaze Bateh des baguettes, le cogneur de peaux et le grand escogriffe Craig Bonich à tout faire, gratte et claviers.

Comme ils nous aiment bien, ils démarrent avec "Hate", un lance-flammes. Dion finit déjà par une glissade à mes pieds.
On apprécie la lumière (pas éteinte), avec des spotlights tirant sur le jaune et mettant en valeur les musiciens.

La basse dégaine son gros son mais ce sont les guitares qui crachent le feu. 'Shot down', lâché comme un vomissement incontrôlable, nous fait reconnaitre "Speed", forcément au final en accélération. 
Si tu voulais un lait fraise, la pilule devient difficile à avaler. Fallait pas venir! La gorgée abrasive descend te brûler les intestins...

Puis ils enchainent sur "Howl', une attirance pour les hululements, déclarée dès 2017. Craig, (l’échalas à blouson et lunettes noires, genre Joey Ramone en très classe), joue sans les mains qu'il frappe l'une contre l'autre avant de se mettre au clavier puis de revenir à la guitare. La rythmique binaire enfonce le clou qui explique de nombreux cris de douleur, au son trafiqué. Plutôt qu'elle lui reste sur l'estomac, Dion s'offre une tablette à effets sur le haut du pied de micro avec laquelle il s'amuse.  
  
"Living And Dying With You " un rock nerveux, à la basse dérapante, rappelle les Stooges. Mais pour l'attitude de T, l'évocation provient de Dee Dee Ramone avec les jambes écartées, buste en arrière et les cheveux dans les yeux. Des chœurs en 'ouhouhouhouh' viennent adoucir les mœurs de Detroit.

Les jeux de lumière donnent à plein, un gamin réclame les mêmes à la maison. On n’arrête pas de les voir passer (les gamins), pressés d'aller au petit coin au fond à gauche (où il faut que nous nous ren'dions). T n'a pas le temps de le prendre (le tea), il tourne la tête d'un côté et de l'autre, peut-être incommodé par les émanations (ahaa je rigole!).

Le classique 'Reduction agent' ne fait pas dans la dentelle avec des vagues de guitares réverbérantes, traversées par une voix déformée. Le feu couve, Dion commence à s'impatienter, on le sent au bord du craquage de slip.

Le motif, bien claqué à la batterie, introduit "It’s the Truth" par une voix de tête qui ne calme rien. Voilà l'artiste brandissant sa guitare en baïonnette. Le morceau parait durer une éternité, sans doute un peu plus de 3 minutes, alors que l'urgence les maintient souvent sous la barre des 2 minutes.

Il sollicite l'aide d'un spectateur à rouflaquettes, un gars qu'on a déjà vu dans l'orga du BFBF. Il s'agit d'appuyer sur une touche du clavier. "No control", lancinant et répétitif, menace dans sa noirceur. La cadence brute pèse à la grosse caisse et au tambourin.
Aux dernières nouvelles, un nouveau claviériste vient d'être intégré au lineup.

"Com / Broke" dévale la piste sans freiner. Les guitares jouent les dérapages à peine contrôlés dans des crissements et la batterie cogne, vivement, en déboulées, sans faiblir. Comment il fait Blaze? Il respire quand? Ah on le voit pas, caché par sa moustache!

Ça fait un moment que le front man a trainé une petite table ronde au milieu de la salle. Voici l'heure de péter un plomb, "Eliminator" lui en donne l'occasion.
Le morceau démarre sur un riff en boucle et une rythmique monolithique, mêlant des coups répétés sur caisse claire, tom basse, grosse caisse, tout en même temps. Dion hurle avant d'avoir mal et le voilà qui se lance dans l'escalade de la table, chaine en main. On comprend mieux l'état de sa guitare lorsqu'on le voit frotter la grosse chaine sur ses cordes et le bois déjà bien écaillé.  Quelle invention! Scions du bois scions avec Dion ahaa. Au bout du titre, l'artiste canarde en direction du public avec son arme musicale, la chute ne se fait pas de la table...

Le motif carré de la puissante batterie permet à l'orgue de s'exprimer en couches épaisses amortissant les zébrures de gratte. Dion y va avec ses effets sur la voix. Clavier et guitare déclenchent la sonnette d'alarme et ça hurle sur une basse grondante. Faut dire que, cette fois, l'incendie s'est déclaré pour de bon! T'as envie de crier "Fire" sans t'arrêter...

Et le feu, tu ne l'arrêteras plus non plus...
Dion se lance sur les accords de "Jumping Jack Flash" mais 'It's a gaz gaz gaz' rapidement abandonné pour un dernier titre "1976" sur le single de 2016 avec "Com / Broke". Le riff part en rafales et Dion renverse son vinyle sur la table avec sa guitare en baïonnette. C'est 'Systems Edge' de 2023 qui trinque, il l'aime pas? Aucun titre cet après-midi... ni de son dernier EP d'ailleurs, le répertoire reste cantonné à du classic Live en privilégiant l'album de 2017. Allez, on se refait une grimpette et cette fois, le forcené donne du fil à retordre à sa guitare pétant les cordes une à une.
 
 

Des gars pressés qui font des dégâts! On n'a à peine le temps de s'en rendre compte et d'applaudir que la bataille a pris fin...  Un set ramassé et intense qui donne tout sans se poser de questions! Une seule intention avec Dion 'Incendions!'.