Dear John - La Morue en fête , place Le Pommelec, Binic, le 10 mai 2024
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Dear John - La Morue en fête , place Le Pommelec, Binic, le 10 mai 2024
michel
Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa... Joe, t'exagères, de la Place de la Cloche à la place Le Pommelec, tu comptes au maximum 5', même si les quais sont encombrés!
Le temps de boire un truc, de saluer un dandy monkey à la sono, et Dear John est sur scène.
Non, pas Taylor Swift, Binic n'est pas la Défense Arena, le cachet de la superstar devrait permettre d'organiser le festival pendant au moins 20 ans.
Chose étrange, Dear John, ce sont quatre filles, qui ont décidé de faire du bluegrass, comme dans les Appalaches, il y a un siècle.
Anaëlle Trumka (fiddle, vocals) - Morgane Labbe (double bass vocals) - Léna Rongione (banjo, vocals, flatfoot dancing) - Valentine Lambert (guitar, vocals), sont les membres actuelles d'un combo créé il y a quatre ans.
Anaëlle Trumka ( ou Anahïta Trumka) de Paris, sévit au sein de Iko Iko Blues et se produit sous son nom, Morgane Labbe de Rennes est citée chez Les Bubby Mayse et Les Pieds dans le Bal, Valentine Lambert, de Chartres, émigrée à La Rochelle , se produit sous son nom et l'émule de Fred Astaire, Léna Rongione, de Rennes, joue avec The Sugar Family, Naowel et Bow Knee and Claw.
Bonsoir Binic, on commence avec une histoire de cowboy ( elles n'ont pas mentionné John Wayne), ' Something Above Our Head' , le fiddle caracole, la contrebasse et l'acoustique assurent le tempo, Anaëlle s'occupent des lead vocals, les copines se chargent des backings.
Tout baigne, puis quand le banjo se lâche, ta voisine, déjà corrompue, bat le sol du talon, un mouvement brusque la voit déverser sa mousse sur ses dancing shoes du vendredi.
Elle a émis un 'Shit' qui n'a rien à voir avec la weed.
Les voix entonnent un bourdon, puis Valentine entame ' Good Ol' way' au chant.
Les premiers yeehaws fusent quand la mutine Léna se paye une séquence de tap dancing fougueuse.
'Dear Maggie' is a poor little girl souffrant d'un chagrin d'amour, qu'il faudra noyer dans la boisson.
Tu le sais l'alcool réduit l'inhibition, visiblement les filles sur le podium ne sont pas coincées.
Face à la scène, l'ambiance est montée d'un cran.
Le 'Boll Weevil' (anthonomus grandis) cause des ravages dans les champs de coton, même Eddie Cochran a chanté les méfaits de cet insecte, à Binic c'est Anaëlle qui a fait impression en entamant une séquence de yodel, à faire pâlir toutes les Tyroliennes du coin.
On quitte la Virginie, John Steinbeck et Bernard-Marie Koltès, pour s'entretenir de sororité, un sujet pas vraiment actuel aux USA dans les années 30. Voilà, 'Sisters' , une romance country.
Les ( fausses) soeurs abandonnent leurs instruments, se placent à quatre derrière un micro vintage et proposent, a capella, une suite de gospels, 'When I wake up' ( to sleep no more) et ' Bring Me Little Water, Silvy', attribué à Leadbelly.
Les filles ont fait grosse impression en battant des mains et en se frappant les cuisses et la poitrine, pour chanter en harmonies divines.
'Four Spirits' et son fiddle fougueux n'a pas calmé l'enthousiasme de l'assistance, ' Greasy coat' , déniché dans les Appalaches , a mis le feu.
Morgane amorce ' Cumberland gap' , un col célèbre pour les combats s'étant déroulés dans le coin pendant la guerre de Sécession.
Valentine: la suivante a été écrite par mon papa dans les eighties , si la setlist mentionne ' Lost Star', la guitariste a annoncé 'Every night, every day'.
On grimpe tous dans le steamboat sur le Mississippi, vitesse annoncée 3 noeuds en une heure, si tout va bien, ' Roll on muddy river' .
Ai comme l'impression que je ne verrai pas dans l'immédiat le bébé qui m'attend dans le Tennessee.
Voilà le voyage se termine, this is our last song, ça tombe bien, elle s'intitule ' Last song'.
Une composition allègre, dont le couplet est repris par la foule. Les filles ont eu la bonne idée d'introduire 'Will the circle be unbroken ?' dans les lyrics , ce qui nous ramène vers le fabuleux Nitty Gritty Dirt Band qui avait enregistré le titre sur l'album du même nom ( 1972).
Ce concert tonique donné par des virtuoses, toutes dotées d'une voix radieuse, demande un bis.
OK, si vous bricolez une chenille!
Marie- Thérèse agrippe ta conjugale, tu prétextes un accès soudain de rhumatismes, elles embrigadent 79 volontaires, c'est parti en farandole jusqu'au port, tandis que Dear John balance le medley 'Worried man blues' / ' I saw the light' .
No more darkness, no more night, le Seigneur a entendu nos prières!
Euphorie générale et une dernière a capella, 'Timber Bridge'.
Nota Bene: Dear John a lancé une campagne de financement destinée à enregistrer un nouvel EP.
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