Bo César Salle La Gelbressée à Gelbressée. le 26 octobre 2024
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About:
Bo César Salle La Gelbressée à Gelbressée. le 26 octobre 2024
Artist:
Bo César
Date:
26/10/2024
Venue:
La Gelbressée.
Place:
Gelbressée
Your Reporter on the Spot:
Mitch ZoSo Duterck - texte photos
Bo César – Salle la Gelbressoise – Gelbressée, (BEL) – 2024.10.26.
Une fois de plus, le président Jean-Luc Gillard et toute son équipe de bénévoles se sont retroussé les manches pour nous offrir un spectacle et un accueil de qualité sur un lit de bonne humeur, de bonheur et de bonne heure, alliant chanson française de très bonne facture d’une part et Pop-bluesy, plus communément appelée Americana, d’autre part.
J’ai toujours aimé ce nom-là , il évoque inmanquablement un sentiment de liberté, chose étrange pour une terre que des migrants allemands, polonais, italiens, français, irlandais, anglais, espagnols et j’en passe, ont conquise au nom de la destinée manifeste, massacrant sans états d’âme les populations locales ou "native" comme on les appelle maintenant, avant de tourner leur colère vers des millions de bisons, et ce pratiquement jusqu'à l’exctinction complète de l’espèce, pour accélérer le processus d'éradication qu’ils jugeaient encore trop lent.
Enfin, il n’y a pas que du mauvais chez ceux qui s’appellent à tort des Américains. Ils ont quand même eu Chuck Berry, le Jack Daniel’s, Michael Jordan, Elvis Presley, John Wayne, Jimi Hendrix, Marilyn Monroe, Martin Luther King, les guitares Gibson, les Spurs de San Antonio, les Bulls de Chicago et encore quelques autres trucs. Tiens, puisqu’on en parle, vous avez déjà remarqué, Elvis est la seule personne de l’histoire dont on n' a pas besoin de mentionner le nom de famille ni son lieu de naissance pour qu’on sache instantanément de qui on parle, c’est classe non ?
Mais, revenons à nos moutons comme disais Rabelais. Mèèèèèè… il n’y a pas de mais, il est l’heure, c'est tout ! La première partie est offerte à un local de l’étape, à savoir un jeune homme qui répond au nom de scène de Bo César, Gaëtan Vanden Heede pour les intimes. Né en 1994 dans le Namurois, le jeune homme marque très vite un certain intérêt, sinon un intérêt certain pour la pratique de la guitare.
Comme bien souvent, c’est vers le genre pop-rock et le blues qu’il est très attiré. Au fil de ses rencontres avec d’autres musiciens le guitariste en herbe, à ne pas confondre avec un dealeur, élargit son paysage musical et se tourne vers des musiciens tels que Jimi Hendrix, Stevie Ray Vaughan, Jimmy Page (Led Zeppelin), John Frusciante (Red Hot Hot Chili Peppers), Steve Lukather (Toto) et enfin John Mayer, celui qui deviendra son idole. Le guitariste natif de Bridgeport (Connecticut) dont Eric Clapton dira : « c’est un maître. »
La période de Covid qui plonge l’Europe dans la torpeur ne sera pas le « Final Countdown » de Gaëtan, que bien du contraire. Le jeune talent devient boulimique de travail et se tourne vers la composition. C'est ainsi qu’on le retrouve dans le cadre d’une capsule pour « Cinq Minutes de gras », une web série belge en douze épisodes soutenue par la ville de Bruxelles. Fort d’un bagage technique dans lequel il intègre de nouveaux outils de création, il se lance dans l’apprentissage du chant et se plonge corps et âme dans l’écriture de textes dans la langue de Shakespeare.
En 2024, « Django’s Flute », un premier single fait son apparition sur les plateformes musicales telles que Deezer, Spotify et assimilées, suivi quelques mois plus tard, en octobre pour être précis, par « Le Bruit des Sirènes » son premier EP. Et cette fois c’est en français qu’il choisit d’exprimer ses états d’âme et les blessures qui forgent déjà son expérience et sa jeune vie. On ressent des bleus au cœur, des blessures pas encore cicatrisées que le jeune auteur décrit avec beaucoup de pudeur et d’émotion.
Et c’est ce soir, devant une salle comble, qu’il va devoir se produire et nous séduire pour défendre ses créations. C’est son troisième concert et on le sent un peu nerveux, on le serait à moins. Mis à part sa famille et quelques spectateurs dont je fais partie, intéressées par son travail, personne ne sait qui il est. C’est avec un sourire timide qu’il monte sur scène et « go » c’est parti.
Pendant une quarantaine de minutes, Gaëtan va nous entraîner sur les traces de son univers émotionnel. Un voyage empreint de sensibilité et de tranches de vie au cours duquel il va nous découper de fines images ciselées, parchemins de son existence et nous captiver par sa maturité musicale d’une part mais aussi et surtout la beauté de ses textes d’autre part.
Chaque titre porte en lui une charge émotionnelle unique et tellement intense qu’elle captive l’auditeur qui, dès la fin de la première chanson va applaudir à tout rompre un artiste qui fait penser immédiatement à Jacques Brel dans son interprétation d’une intelligence limpide.
Voici enfin un chanteur intelligent, une véritable pépite dont la manière de s’exprimer réconcilient les amateurs du genre avec la chanson française de haut vol, renvoyant la banalité et la pauvreté de ses interprètes dans les limbes d’un néant intellectuel dans lequel ils se complaisent. Bravo Monsieur Bo Cesar, avec vous, la chanson française n’a plus de craintes à avoir.
Quant à vous cher public, achetez vite cet EP de qualité, je vous le recommande.
Mitch ZoSo Duterck