PALES - "Crush" EP 2025
Album Review
'First singles' en 2021, premier EP fin 2022 'IN OUR HANDS ?' puis voici 'CRUSH' en 5 titres par 5 musiciens : Célia au chant, Antoine et Clément aux guitares, Basile à la basse et Sacha à la batterie.
N'espérez pas un point commun avec le hit de Jennifer Paige, il faut plutôt chercher du côté du rugueux rugby d'un France Angleterre.
Et alors, PALES, avec l'accent anglais ou français? Pales d'hélicoptère ou de peau? Vu qu'ils viennent de Strasbourg, on préfère prononcer à la mode croquettes pour chiens. On pourrait même craindre un canidé méchant vu la tête de la pochette, intrigante mais peu ragoutante, qui fait penser au résultat violent d'une agression ou d'un accident. On y voit, comme derrière du cellophane, le haut d'un buste dévêtu, dont l'épiderme tâché de sang et les cheveux visqueux. On pressent un choc brutal avec un objet noir contre le visage. S'il s'agit d'un placage, il est, on ne peut plus, répréhensible... âmes sensibles, s'abstenir!
'Crush' ou 'Crache' te prend aussitôt aux tripes!
On entre dans la mêlée par 'Piece of meat', un morceau dangereux, qui rampe sur l'estomac avec le doigt glissant sur les dents dures d'un peigne, et secoué par un groove bien ancré à la basse/batterie. La voix parle, menaçante et dérangée, à la façon d'Alice Cooper décrivant sa veuve noire. Les guitares se contentent de quelques lacérations. Derrière un 'Give him a piece of...' retenu, 'Meat' est lâché dans un cri pour lancer l'attaque du cerbère, dont on perçoit la proximité dans un souffle haletant. La viande risque bien d'être humaine!
Après ce premier coup de dent, 'Uppercut' vient scotcher dans les cordes. C'est même en série que les coups pleuvent, lancés par des riffs de guitares au son métallique. Cette fois, le chant débite d'abord sur un ton anormalement bas puis monte crescendo, dans un cerveau névrosé, transmettant ses ordres 'Kill it now'. Les quelques instants de répit, en équilibre sur une corde, sont habités par une voix retenue qui ne demande qu'à exploser 'It Feels like a fight in my head'.
Puis vient 'Superstar', un post-punk à la cadence carrée et répétitive, tout juste traversée par une gratte en saturations vibrantes, allant jusqu'au dissonant lorsque la voix s'écrie. La plage progresse par rebonds et interjections vocales jusqu'au débordement incontrôlé puis un écoulement de lave au clavier et guitare.
Il parait que 1518 marque une année dont le mois de Juillet a vu la 1ère rave party à Strasbourg... une épidémie il parait... Non? Si! On te dit Strasbourg pas Nancy!
D'emblée, la cadence sautillante, sur un riff tendu et saturé, donne une envie irrépressible de bouger. La composition, habitée, alterne entre murmures, quasi a capella, et danse saccadée par des décharges électriques jouissives.
Célia adore jouer avec nos nerfs. La voilà repartie avec ses spoken words inquiétants et plein de morgue. La rythmique, chaotique, tangue. 'Dangerous Dance' va bientôt nous plaquer au sol dans un 'Fight'. A mi-chemin, on nous laisse flotter sur une ligne vocale carillonnante qui avance tranquillement et seule jusqu'au bout.
PALES? Un sacré client qui risque bien de vous faire porter pales tant le malaise se fait ressentir.
Et pourtant, on ne peut s'en détacher, fermement accrochés à un suspense intenable. Un thriller malsain qui ne tourne pas rond!
1. Piece of Meat 04:42
2. Uppercut 03:14
3. Superstar 05:03
4. 1518 04:44
5. Dangerous Dance 07:18
Recorded at La Turbine Studio in 2024
MIX Clément Adolff
MASTER Benoit Bel
ARTWORK Infrarouge