ONE RUSTY BAND "Line after line" LP 2025

Album Review

Album: 
ONE RUSTY BAND "Line after line" LP 2025
Artist: 
ONE RUSTY BAND
Style: 
BLUES-ROCK
Date: 
05/06/2025
Reviewed by: 
NOPO

ONE RUSTY BAND "Line after line" LP 2025

Les One Rusty, qui sont 2 (ben tiens!), s'amusent à nous semer depuis 2015 en passant par l'appellation, non contrôlée, Lea Jumping et Rusty Greg pour leur premier album en 2019 avant de dérouiller un nom de baptême stable.
Léa sème ses claquettes comme des petits cailloux blancs pour qu'on la suive, pendant que Greg reste assis, le maudit fainéant!
Il sait rien qu'à grogner, gratter des cordes et taper du pied mais il le fait terriblement bien et parfois lorsqu'il reprend son souffle, il arrive même à l'injecter dans un harmonica.

On avait adoré leur second album (voir review). On a eu la chance de les voir au fût chantant à saint-Brieuc en 2023 (voir live report). Ils sont même revenus dans notre bonne ville cette année, le 12 Avril, en changeant simplement de crèmerie, les ânes artistes aimant leur avoine.

Bref tout ça pour dire que leur musique, c'est de la bonne et que leur dernier album le confirme.

Un thème : 'La route'. Vu qu'ils aiment bien nous semer, ils intitulent leur nouvel album 'Line after line' alors nous, on voit un truc bien rangé les lignes bien droites les unes sous les autres... Oui sur la route mais non sur la pochette, les lignes ne sont que gribouillis qui recouvrent les parties supérieures de leurs corps, dessinés allongés, en 3 couleurs noir, bleu clair et blanc pour le titre.

 

L'ouverture, par le mid-tempo au titre éponyme ("Line after line"), fait office de présentation et de confirmation du gribouillis 'Line after line you become mad, Miles after miles you're getting wild', dernière sentence, consolidée par le titre suivant. Pourtant les lignes décrites sont les lignes droites et blanches sur la route qui finissent par s'embrouiller au fil du temps. Les claquettes ornent la rythmique, bien marquée au pied. La voix râpe, à la toile EMERI de 120,  sur une guitare, giflée dans un riff saccadé. Exécution d'un solo à cadence accélérée et on boucle la boucle.

"I wanna kill you" se pose sur un boogie validé par Status Quo sauf que Greg a du grain dans la gorge. Léa lui répond d'une belle voix dans un refrain, aussi agressif qu'entrainant, un truc définitif quoi... Guitare et claquettes s'entremêlent pour contredire la déclaration de guerre. Un tube reluisant à guitare déchainée tel un fusil à pompe!

Les claquettes mettent en place le léger trot d'un blues roots "Mr Catfishman" où la guitare n'hésite pas à slider et même zigzaguer en legato. Une atmosphère, à tendance 'pervers narcissique', illustre des paroles dénonciatrices.

"Dustbowl" Il est temps de faire un peu de ménage. Léa s'y emploie à la washboard. La voix abrasive de Gregg roule sur le riff gras à la guitare alors que le joli brin de Léa vient border certaines strophes. Ça fait partie d'une nouveauté qui gonfle l'harmonie déjà bien en place chez les 2 artistes. Sur l'accélération qui s'en suit, la gratte vient superposer 2 couches, la seconde particulièrement percussive.

"Happy mess" démarre à l'harmonica, titillé par une rythmique vigoureuse que la gratte vient chevaucher. Les claquettes apprécient en se lâchant dans l'élan. Les lents, c'est pas eux! Joyeux bordel!

"Wild Child" revient au boogie après les prières du soir. ça fait du bien par où ça passe. On ne se prend pas la tête, on libère les chevaux et y'en a sous le capot. On ne sait plus si les chœurs en ouhouhouhouh ouh viennent de Léa où d'une machine, peut-être les 2.

"Again" s'embarque sur une sombre tonalité western et la voix, légèrement susurrée, s'accroche à la rythmique binaire et emballante qui roule. Les chaussures claquent et la guitare gronde. Le solo de guitare, trop court, capte l'attention. Effectivement, on n'a pas envie que ça finisse trop vite 'Again'! Un gros rock carré à taper de la jambe de bois et secouer la perruque.

"She's a vagabond" revient au bon temps des 50's avec une ambiance rockabilly aux glissandos et accords de guitares imitant la contrebasse. Les claquettes sautillent sur des cordes carillonnantes. C'est frais et tonique comme les bulles d'une bonne bière.

L'arpège réverbérant de 'Across the country' rappelle les grandes heures de Creedence. Léa donne de sa belle voix aux chœurs pour lisser la rocaille du chant de Gregg. Un morceau terriblement accrocheur qui n'oublie pas un bref solo juteux et un final qui me fait penser à Robin Trower.

"Anger bones" fait sortir ZZ Top de la grange en lui faisant des clins d'œil. Les riffs giclent, ça slide, et ça brinquebale sur les claquettes. Imparable et désarmant d'évidence!

On continue sur un blues-rock des plus classiques avec "Come back home", 'classique' étant une qualité puisqu'on parle de millésime. Comme ils sont jeunes, ils s'énervent quand même les 2 énergumènes mais c'est pour mieux t'entrainer mon enfant!

"Lazy land" un titre qui parle de paresse en conclusion, c'est bien le seul. Le blues sent la chaleur, la poussière et la fatigue. Le morceau débute comme au crépuscule du bivouac et alterne sous le soleil plombant du désert avec une orchestration plus épaisse et une puissance rythmique amplifiée.

 

Ma petite entreprise ne connait pas la crise! Voilà un duo d'artisans qui fait tout, à la maison, avec passion. Léa s'occupe de l'artwork et ils enregistrent live at home, studio.
Seul le mastering est confié à Alex Bardinet de Globe Audio. Le tout pour un album naturel, franc du collier, dynamique et contagieux. Bel ouvrage! Comme quoi, on n’est jamais mieux servi que par soi-même...

 
Tracklist
1 Line after Line
2 I Wanna Kill You
3 Mr Catfishman
4 Dust Bowl
5 Happy Mess
6 Wild Child
7 Again
8 She's A Vagabond
9 Across the country
10 Anger Bones
11 Come back home
12 Lazy Land

Line Up :
Gregory Garghentini Chant, guitares, harmonica, grosse caisse et caisse claire au pied,
Léa Barbier choeurs, claquettes, percussions, washboard