MALEVOLENT - Malevolent EP 2023
Album Review
MALEVOLENT - Malevolent EP 2023
Lorsqu'on laisse filer la musique de Malevolent sans la connaitre, on se sent rassuré, en terrain de connaissance, pour peu qu'on apprécie le métal symphonique.
Porté par des mélodies puissamment orchestrées, on replonge dans un parfum de Madeleine (crêpe pour moi), chaud, doux et sécurisant.
Le compositeur/musicien belge Nikolaas Van Riet décide cette aventure en 2022 après une expérience au début des années 2000 dans Keltgar où, non... il ne s'est pas égaré...
Jusque là, ça va mais il lui reste à trouver sa voix claire car Nikolaas sait (ri)growler... Un château en Espagne? Non, une chanteuse : Celica Soldream (Celia Noguera Hernampérez de son nom hispanique).
Pour la guitare, on rappelle le grognard de Keltgar, Jan Verschueren (rien à voir avec André, heureusement pas de guerre des boutons!). On complète la galette avec Koen Herfst, qui manie les baguettes (aussi bien que ma grand-mère le rozell et le spanel) chez Arjen Lucassen, Vandenberg et Dew-Scented.
Pour épaissir la pâte, Joost VandenBroek (ancien claviériste d’After Forever) vient la mettre (sa patte) et lorsqu'on sait qu'il produit Powerwolf, Epica et Blind Guardian, on comprend mieux le résultat riche et onctueux.
On la pose la galette pour entendre le son épique qu'elle produit.
Ah, nous voilà inondés de chant liturgique, comme en écho dans une église, dès l'entrée de 'Gaze' rapidement écrasé par des synthés grandiloquents et une rythmique roulante avec une basse très près du corps.
Une fois la cadence posée, la voix de Celica intervient et éclaire le titre, éclaboussé de notes au piano derrière l'orchestration symphonique très présente (50 couches à certains moments du disque).
La double-pédale provoque les accélérations qu'on aime pendant que la voix féminine, affirmée, se multiplie.
'Ways' tempétueux au début, laisse plus de place à la guitare devant la batterie en rouleau compresseur et les synthés brumeux, toujours parsemés de piano.
Celica ne chante pas en cantatrice mais enchante. La basse se contorsionne autour des frappes leur donnant du matelas d'autant que la 7 cordes de Nikolaas, accordée en B (Si) reste bien grave.
Les synthés caressent puis laissent le champ libre à un solo de guitare lumineux avant le dernier galop du chant, progressivement épaissi. Point final au gong au bout d'un clavier sinueux.
'Lights' démarre délicatement par des voix multiples, basse de chœurs et principale au dessus, plus un piano léger.
La combinaison clavier/batterie provoque un balancement sur lequel se promène l'espagnole, qui se dédouble sur quelques vocalises.
Le passage central fait monter son chant puissamment avant qu'il ne soit attaqué par les growls de Nikolaas.
Le solo de guitare, entonné sombrement, finit par libérer un final flamboyant, aux chœurs féminins gonflés qui s'éteignent dans une combinaison de voix de la belle et la bête.
'Creations' entame sur un air très cinématique transformé en mélodie aussi accrocheuse que pêchue et inversement.
On ne lâche pas les chevaux aussitôt mais on avance par progression. Celica chante d'abord angéliquement puis monte en puissance après l'agression des growls.
Le développement mid-tempo, merveilleux, capte l'attention jusqu'à l'explosion bestiale dans un court échange de grunts entre Nikolass et Mark Jansen (Epica).
Le morceau retourne alors à des fulgurances célestes, transpercé par une belle guitare lead, avec un final lumineux achevé en crash. Digne des meilleurs morceaux de Nightwish!
'The awakening' réinvite, à l'intro, une chorale liturgique, zébrée de synthé sur un ton dramatique d'orchestre à cordes.
Le son s'amplifie alors avec Celica et plus tard la montée des guitares en parpaing. La rythmique, alourdie par la basse, devient tumultueuse et favorable à l'arrivée de voix caverneuse.
Un passage, plus atmosphérique, prend son temps avant le tourbillon final, lancé par la chanteuse, accompagnée de chœurs opératiques et de traces de voix gutturales.
Ah oui, au fait, la pochette?
On y voit, au milieu de flammes, sur un fond jaunâtre de décor apocalyptique, le visage abimé d'un personnage barbu, ayant perdu un oeil et son nez.
En bas, un ornement sculpte les lettres de 'Malevolent' dont le 'M' est doublé au centre pour accueillir la forme du 'V', les silhouettes de Niklaas et Celia trônant au dessus du logo.
Le groupe s'appelle 'Malevolent' et on notera la présence de ce mot dans plusieurs de leurs textes.
L'EP déroule sa symphonie avec beaucoup de cohérence et de projection cinématique qu'on peut retrouver dans les clips.
Comme moi, les auditeurs n'ont plus qu'à savourer... EPICA bien se tenir!
1- Gaze
2- Ways
3- Lights
4- Creations
5- The awakening
Lead vocals: Celica Soldream
Guitar, Bass, Orchestration: Nikolaas Van Riet
Lead Guitars: Jan Verschueren
Drums: Koen Herfst
Music by Nikolaas Van Riet
Produced and mixed by Joost Vandenbroek
Co-produced and mastered by Nikolaas Van Riet
Logo by Jan Verschueren
Artwork by Steve Schoors