Charley's Pride: A Tribute to Black Country Music - EP - Danielia Cotton
Album Review
Charley's Pride: A Tribute to Black Country Music - EP - Danielia Cotton
michel
Cottontown LLC
Country rock
La country music est trop souvent associée aux rednecks, des bouseux un brin conservatifs, voire carrément fachos, ayant le 22 riffle à portée de main, au cas où à la sortie du débit de boissons on leur chercherait des noises.
Et pourtant: black artists have been part of the country music landscape since the beginning, with elements of African-American music, like blues, rock and roll, and southern gospel music, woven in.
Des noms?
Arthur Alexander, ( You better move on), Dom Flemons, la formidable Rhiannon Giddens, O . B McClinton, les nouvelles venues Brittney Spencer, ou Denitia, Aaron Neville a introduit des éléments country dans sa musique, tout comme Ray Charles, mais la palme revient à Charley Pride qui a classé pas moins de 10 albums à la première place des country charts.
La singer songwriter, Danielia Cotton, plutôt cataloguée blues, rock, r&b, vient de sortir un EP hommage au grand Charley Pride, décédé en 2020: Charley's Pride: A Tribute to Black Country Music!
Danielia avait déjà pondu une demi-douzaine d'albums et 5 EP's.
La madame de Hopewell ( New Jersey) proclamait : “I’m a little black girl who’ll rock your world”, et en lisant les critiques de ses enregistrements et de ses prestations scéniques, on peut affirmer qu'elle est dans son élément dès qu'il s'agit de chauffer une salle, le rock, elle connaît!
Tracks
- Kiss An Angel Good Mornin' 02:58.
- Roll On Mississippi. 03:45.
- So Afraid of Losing You Again. 04:02.
- Snakes Crawl At Night. 03:28.
- Bring Out The Country (In Me) 03:17.
Les quatre premiers titres étaient au répertoire de Charley Pride, 'Bring out the country' ( in me) was penned by Cotton herself and producer Marc Copely
Credits:
Danielia Cotton : vocals / Marc Copely: guitars, percussion, backing vocals/ Andy Hess: bass ( Gov’t Mule, Black Crowes)/ Aaron Comess: drums ( Spin Doctors)/ Brian Mitchell: keys (Bob Dylan, BB King, Dolly Parton, Allen Toussaint, Al Green, Buster Poindexter,.)/Katy Jacobi: violin/ Scott Sherard : slide guitar (Little Feat)/ Ben Stivers: keys/ Shawn Pelton: drums/ Jeannie Brooks & Carol Meyners: backing vocals/ Rocco DeLuca: pedal steel.
A propos de la pochette: "The artwork is extra special, with a beautiful photo by the amazing Susan Unterberg of my Nana and Pop Pop from my wedding day"
"Kiss an Angel Good Mornin", composé par Ben Peters, se trouve sur l'album de 1971, "Charley Pride Sings Heart Songs", le titre est resté des semaines au sommet des country charts.
Le baryton lustré, légèrement nasal, du quatrième gosse, né d'un couple de métayers du Mississippi, a d'emblée plu à tous les amateurs de country sentimental.
L'approche de Danielia est totalement différente, nettement plus rock, la voix à la fois graveleuse et sensuelle, l'attaque des guitares en mode Rolling Stones countrysant, les backings purulents, le drumming cadencé, le piano sautillant, tout concorde pour faire de cette version, punchy en diable, un country blues à la Bonnie Raitt ou Beth Hart.
Une belle manière de donner un bisou à un ange!
'Roll on Mississippi' de Kye Fleming et Dennis Morgan se trouve sur l'album du même nom enregistré par Mr Pride en 1981.
Charley Pride chantait le fleuve en mode lament, la steel guitar dessine les méandres du cours d'eau boueux avec les voix féminines berçant un arrière-plan reposant, souligné par un violon caressant et quelques lignes d'harmonica discrète.
Le titre rendait hommage à 'Ol man river', de 1927, le thème de la comédie musicale 'Show boat'.
En mode midtempo, Danielia opte pour un fond indie soul/ americana, qui permet la mise en évidence de ses musiciens: basse et drums cimentent un fond solide, la guitare plaintive de Scott Sherard brille de mille feux , l'orgue appuie les choeurs gospel et puis il y a la voix de la madame ( 55 balais) qui se rapproche d'une Tina Turner, pas encore commercialisée.
Juteux!
La valse ' [I'm So] Afraid of Losing You Again' de 1969 a été imaginée par Dallas Frazier et A.L. "Doodle" Owens, ce fut encore un hit immense pour Charley Pride ( number one in the country charts).
La ballade larmoyante a été reprise, dans le moule Dolly Parton, par un nombre imposant d'artistes féminines: Connie Smith, Tammy Wynette, Norma Jean, Heidi Hauge...
Pas la peine de prévoir des mouchoirs ( merci Bertrand Blier) car si Danielia respecte l'idée initiale, son adaptation présente tous les attraits de la ballade slow blues imparable.
Elle pose son timbre émouvant et profond ( un peu à la manière de Janis) , d'abord sur une guitare offensive, puis sur le piano subtil de Ben Stivers, tandis que la steel guitar vient arracher quelques sanglots à Paul Verlaine, qui craque en entendant les choeurs de Jeannie et Carol.
La première version de 'The Snakes Crawl at Night' de Mel Tillis et Fred Burch ( 1964) est signée David Houston.
Charley Pride reprend le morceau, pas le préféré des campeurs soufrant d'ophiophobie , un an plus tard.
Danielia nous la livre en mode Texan country twang rampant, à la manière de Linda Ronstadt.
Avec le seul morceau de sa plume, ' Bring Out The Country (In Me)', elle revient aux vibrations blues rock.
Danielia déballe toutes ses tripes dans une interprétation embrasée tandis que les guitares grondent farouchement.
Charley's Pride: A Tribute to Black Country Music, s'avère être une belle parenthèse avant le prochain album de Miss Cotton, car Danielia Cotton c'est de la conviction, de la générosité, de la passion, de la puissance vocale et un attachement aux roots, qui devrait plaire aux amateurs d'authenticité et de chanteuses à voix.