BLUE GRIZZLY - makesong LP 2024
Album Review
BLUE GRIZZLY - makesong LP 2024
On ne rencontre pas beaucoup de Grizzlys dans les quelques grottes bretonnes, alors un bleu, ça marque! çui-ci est amoureux du miel sans doute!
On en compte même trois, mal rasés et mal léchés et ils font un sacré barouf. On les trouve pas loin de Rennes.
Leurs doux noms? Gaëtan à la batterie, Nico à la guitare et Tanguy à la basse.
Il y a un peu plus d'un an, ils sortent l'EP 'Malone' dont l'incipit, et pas insipide single, 'Shara' croche notre oreille.
Sans perdre de temps, l'ursidé (qui a de la suite dans les idées!) se lance dans une c'ours avec ce second disque.
10 titres courts et efficaces entre 1'24 et 3'29 en moins de 30 minutes au total, un bon score en vue des JO.
La pochette présente le nounours au pelage bleu, dans son antre très branchée, lunettes sur le nez, nez sur l'ordi et guitare à portée de patte.
'Tahiti' douche nos certitudes de suite... Quoi cet enregistrement date de 2024?
Voix trainante, soulignée de chœurs, grattes lourdes... On croirait un millésime heavy blues seventies.
Un grognement suffit à faire décoller 'Superhero' pourtant martelé à la batterie.
Le riff, lent et saturé, donne des airs de BO à l'instru bien rêche, conclu par le même grognement de contentement.
'Hangover' sent le punk californien, bien imbibé, à plein nez. Bordélique, bref et mélodieux!
La rythmique file droit, la guitare plaque quelques progressions d'accord et le chant, un peu gras, impose sa désinvolture, accompagné parfois de chœurs aériens.
Le couple basse, drue, et roulements de batterie ouvrent 'Melody Pendras'.
Lorsque la guitare amène son premier riff, on s'attend à un truc mélancolique mais le second riff ramène vite la compo dans le droit chemin.
Il y a un peu plus d'un an, on voit, en live, les gars de MY TAYLOR IS BITCH qui nous ramènent à l'époque de SUM 41, Offspring, Blink 182...
Après son intro un peu torturée, 'Pokerface' s'installe dans la même cour, avec un riff caracoleur et une voix rauque et désabusée.
Foutraque, comme son titre 'Monopxxxlis' en français, le morceau crache son énergie brute. Les voix préfèrent scander leur dépit, sans trop d'effort, mais sans négliger les wo-ho-ho-ho.
On arrive maintenant à une plage rock 'Don't Let The King'.
La cadence, syncopée, hésite entre balancements souples de la basse, bien marquée à la culotte par la batterie, et saccades à la guitare électrique.
La voix, poussée, monte, mélodieuse. Une bonne rasade de solo de gratte pour vidanger les esgourdes et on sent mieux aussitôt.
A l'inverse, 'My way', plus punk, crache son venin sur un rythme heurté avec une basse dodue et une 6 cordes, smashée et crissante.
Pour un hymne keupon, les na-na-na sont encore ce qu'il y a de mieux. Elémentaire mon cher Watson! C'est l'heure du style Ramones qu'on suit, la Ramones heure quoi!!
Ah ben tiens, v'la un ptit ska fait 'in' pour donner du jus. 'Panama' ça s'appelle et c'est pas du Van Halen fraiche!
T'as envie de sauter? Faut pas hésiter, un enchainement pogo conviendra sans problème.
Comme de bien entendu, la basse fait des ronds de jambes et la guitare des cocottes mais pas tout le temps, elles aiment aussi jouer rectilignes.
Pas le moment de s'endormir, 'Pillow' t'en empêche avec ce son de guitare toujours saturé et cette batterie qui déboule pendant que la basse tonne, c'est bien connu!
1'24 suffit pour te lever de ton (grizz)lit!
'Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?' ne s'applique pas à ce Grizzly qui rentre dedans avec conviction et sincérité.
Vu qu'il passe son temps à ronfler quand il ne chasse pas la truite ou ne la bouffe pas, il te joue de brèves sérénades efficaces qu'il aime partager.
N'oublions pas qu'on surnomme l'animal, 'Frères des hommes'!
1.Tahiti 02:41
2.Superhero 02:42
3.Hangover 02:17
4.Melody Pendras 02:14
5.Pokerface 03:04
6.Monopxxxlis 02:55
7.Don't Let The King 03:17
8.My Way 03:29
9.Panama 02:40
10.Pillow 01:24