ANA "The art of letting go" EP 2024 (scheduled for release on March 29, 2024)

Album Review

Album: 
ANA "The art of letting go" EP 2024 (scheduled for release on March 29, 2024)
Artist: 
ANA
Record Label: 
Eclipse Records
Style: 
METAL SYMPHONIQUE
Date: 
12/03/2024
Reviewed by: 
NOPO

ANA "The art of letting go" EP 2024 (scheduled for release on March 29, 2024)

Les australiens de ANA (formés en Janvier 2023 à Melbourne), quand ils lâchent prise, parlent naturellement le metal symphonique comme Mr Jourdain fait de la prose sans s'en rendre compte.
Mais eux, ils s'y mettent à 5 :
Anna Khristenko (Vocals), Josh Mak (Guitar), Tory Giamba (Bass), Cleveland Beckford Gonzalez (Drums), Matt Williamson (Keys)

Anna Khristenko vient un petit village caucasien et apprend l'opéra classique. Après l'université, elle se produit un temps en Asie du Sud-Est.
Josh Mak dirigeait et composait pour le groupe de hard rock Cynation.
Cleveland Beckford Gonzalez est à l'origine de Watch Me Face It, bande metalcore panaméenne pour laquelle il composait.
Tory Giamba est un musicien studio australien plein d'expérience, et ancien du combo Carmeria.
Matt Williamson est le plus jeune et le moins expérimenté du groupe.

La chanteuse s'appelle donc Anna, le groupe se nomme Ana et leur musique rampe, serpente et crache tel un Ana... conda (je sais ça fait beaucoup d'ana... logies!).
Et comme par hasard, l'artwork présente un reptile, à la peau joliment marquetée, qui se mord la queue (dessin 'Ouroboros' en grec), fermant un anneau doré, dont 3 lettres 'ANA', dans la même dorure, figurent au centre.
Sa consistance, probablement pleine, semble agir comme une éclipse devant un astre débordant par 2 éclats.

Le gimmick au synthé sur 'I'm Not the One', d'entrée de jeu, chatouille agréablement l'oreille puis 5 coups répétés ouvrent le rideau symphonique.
Lorsqu'on découvre, ensuite, la voix crooneuse, rien n'est gâché et on se dit que ça démarre bien. Dès que la couche vocale se dédouble, on perçoit mieux sa puissance.
La double-pédale vient confirmer que l'on trempe d'aplomb dans du métal symphonique avec une basse grondant au fond.
Josh Mak triture ses cordes, tel un forcené, sur le bref solo puis c'est au tour de l'orgue Hammond de Matt de déverser son magma sur un final exaltant.

Un riff en staccato délivre les premières notes de 'Scars', souligné dès la 2è phrase, par des saccades au synthé.
Derrière les premières frappes, les roulements habillent le tout avec une basse fondue. Le chant délicieux peut alors couler par tous les interstices.
Rien n'empêche de penser à Kamelot version féminine avec cette orchestration tempétueuse portant une mélodie fruitée, voir acidulée au final, et terriblement accrocheuse.

Cette fois, je penche vers un riff legato, vif au léger parfum celtique, soulevé par un synthé qui passe ensuite au premier plan.
La basse s'entend, en bombardement, autour de la batterie orageuse. Le chant, tonique, ferait presque passer le morceau pour une chanson pop sur son clavier kitsh par instant.
Pour autant, impossible de ne pas se laisser prendre au jeu du clavier perçant et aux belles accélérations de shredder à la gratte.
Au bout d'Ouroboros', le clavier se met à tournoyer et on se laisse définitivement emporter.

Difficile de choisir un intitulé plus adapté à 'Sirens'. D'emblée, les harmonies vocales nous attirent et nous envoûtent.
Soudain, le riff de guitare envoie du bois alors que l'orchestration symphonique, imposante, amortit l'agression.
La compo déroule durablement avec grace puis, un solo défile sur les roulades percutantes de la batterie.

On arrive au titre passionnant, 'Moth', qui clôt l'EP (mais non Anna n'est pas moche!).
C'est par un piano mélancolique, au fond d'un couloir, qu'on découvre le morceau.
Anna confirme le ton par un chant (boule) poignant aux ailes de papillon puis qui monte crescendo.
Après 2 minutes, la guitare se décide à riffer touffu pour secouer la 'Moth' au milieu de petites éclaboussures au piano.
On s'installe alors sur un rythme étalon vigoureux jusqu'aux dernières secondes en retour à la douceur de l'ouverture (L'Ouroboros' est passé par là).

 

Inutile d'hésiter dans le choix de ces compos addictives aux arrangements dynamiques.
Quelqu'un a du leur suggérer 'Ose Ana!' et le résultat ne se fait pas attendre.
La magie opère et nous sommes bercés dans des ambiances tumultueuses et lumineuses à la Nightwish ou Within Temptation.
Anatomie d'une réussite!

 

 

The Art of Letting Go track listing
01. I'm Not the One
02. Scars
03. Ouroboros
04. Sirens (Remastered)
05. Moth
produit par Josh Mak et Anna Khristenko
enregistré par Chris Themelco (Naberus, Massive), masterisé par Thomas 'Plec' Johansson (Soilwork, Scar Symmetry, Night Flight Orchestra)