"The moon's ever cycle's wide."
Mary Autumn is a Belgian artist atypically playing with symbols and aesthetics of nature. Her drawings develop an imaginary between tradition and modernity, which is expressed both digitally and accompanied by watercolor and gouache.
Le signalement se vérifie en contemplant le subtil graphisme de la pochette.
Quand un morceau est baptisé 'La Brume' , tu ne dois pas t'attendre à une explosion de couleurs, au contraire, les climats, nébuleux et mystiques, voulus par Elena évoquent certaines toiles du peintre romantique Caspar David Friedrich ( Der Wanderer über dem Nebelmeer ou Morgennebel im Gebirge).
Avec ce soundscape constitué de synthés vaporeux, de guitares glacées, immatérielles, de vocaux éthérés, proches de ceux de Liz Fraser, Elena nous propose un voyage dans un pays où sévit le haar, ce cold sea fog qui vient asphyxier le Firth of Forth , situé près d'Edimbourg.
Après 5'30"" et sans pause, la plage se fond dans 'Evvny' qui baigne dans des ondes similaires, toujours énigmatiques, comme l'intitulé du morceau lui-même, 'Evvny', wat is dat?
Cascades de synthés et de guitares shoegaze, voix floconneuse, tu peux qualifier cette composition d'ambient, de dream wave, de cold wave, de contemporary classical ou d'experimental music, toutes des étiquettes renvoyant aussi bien vers Cocteau Twins, Brian Eno et son travail avec Robert Fripp, Tangerine Dream, Dead Can Dance ou This Mortal Coil.
Victor Hugo, Les Misérables, 1862, extrait...
L’algèbre s’applique aux nuages ; l’irradiation de l’astre profite à la rose ; aucun penseur n’oserait dire que le parfum de l’aubépine est inutile aux constellations. Qui donc peut calculer le trajet d’une molécule ? que savons-nous si des créations de mondes ne sont point déterminées par des chutes de grains de sable ? qui donc connaît les flux et les reflux réciproques de l’infiniment grand et de l’infiniment petit, le retentissement des causes dans les précipices de l’être, et les avalanches de la création ?..
Pendant treize minutes, Elena met ces réflexions en musique, son ' Aubépine est Inutile Aux Constellations' flotte dans un magma de rayons cosmiques, elle te propose un voyage dans l'espace céleste pendant lequel tu verras défiler étoiles, galaxies, comètes, météorites, poussières cosmiques, nébuleuses et satellites.
Inéluctablement , ' Astonomy Domine' du Floyd te reviendra en mémoire, tout comme l'album 'Mind Games' du clone Cosmos.
Avec celle longue plage, Tokyo Witch réussit la gageure de recomposer une nouvelle bande son, dépoussiérée, pour ' Space Odyssey'.
György Ligeti a souri.
Retour sur les bancs de l'école pour une leçon sur la théorie de l'évolution des espèces, voici 'Darwin'.
Un magazine scientifique sérieux avance: " Un programme informatique, inspiré de la théorie de la sélection naturelle de Darwin, couplé aux goûts musicaux d'utilisateurs d'un site internet, pourrait permettre de créer le tube parfait, selon des chercheurs dont les travaux ont paru aux Etats-Unis."
La plage, en clair obscur, fait encore et toujours la part belle aux guitares et synthés scintillants, qui en mode larghetto forment un écrin pour la voix à la fois céleste, vulnérable et mélancolique de la jeune Liégeoise.
Ce n'est pas parce que la composition suivante a reçu le titre 'Run' que tu dois t'attendre à une folle cavalcade.
Comme pour les épreuves de vitesse sur piste, ( il est question de cyclisme), les coureurs entament leur sprint par une longue séance de surplace, le spécialiste Antonio Maspes avait réussi à rester 32 minutes en équilibre avant de suivre son adversaire du jour et de le dépasser dans la dernière ligne droite.
Le surplace, en musique, de Tokyo Witch sur ' Run' aura pris 5' 38", pendant lesquelles la voix hypnotique se greffe sur des arpèges lancinants et quelques grelots mélodieux.
De peur de briser le fragile équilibre entre chant murmuré et le fond sonore minimaliste, tu t'es forcé à ne pas éternuer, ni à renifle,r comme si tu souffrais du syndrome de Gilles de La Tourette .
' Season of sighs' , la saison des soupirs est brève , moins de trois minutes, mais distille des émanations subtiles qui dévoilent des pans intimes de l'âme de l'interprète.
A l'instar de Claude Debussy, ayant mis en musique le poème 'Soupir' de Stéphane Mallarmé, Elena Lacroix chante ses émois sur un nappé nacré de guitares shoegaze, brumeuses à souhait, et de synthés atmosphériques.
'Slowly blooming', ou une éclosion florale au ralenti, clôture le recueil, le titre est à rapprocher de ' Bloom' des Paper Kites pour l'atmosphère éthérée et les métaphores, sans pour autant classer Tokyo Witch dans l'escadron indie folk, le style dépouillé hanté par Elena s'assimile davantage à l'ambient , à la musique new age ou à certaines compositions apaisées d'Aphex Twin.
Can music heal the mind, the body and soul?
La réponse est oui dans le cas de Tokyo Witch!