album - Mick Torres Plays Too F​*​*​*​ing Loud - Chatte Royal

Album Review

Album: 
album - Mick Torres Plays Too F​*​*​*​ing Loud - Chatte Royal
Artist: 
Chatte Royal
Record Label: 
Kapitan Platte
Style: 
math rock/post rock
Date: 
11/04/2024
Reviewed by: 
Preumont Michel

album -  Mick Torres Plays Too F​*​*​*​ing Loud  - Chatte Royal

 Kapitan Platte

michel

math rock/post rock 

Chatte Royal:  manque pas un e, me glisse un amateur de polars qui a lu Tera Papars.

Comme on n'est ni là pour faire du San Antonio, ni pour décrire l'anatomie d'une madame qu'on ne connaît pas, on s'en tient à Chatte Royal.

Le groupe existe depuis 2020, il a pondu ( bizarre  pour une chatte) deux EP's ( ' Septembre' en 2020 et 'Petit Pansement' en 2022),  en mars 2024, il nous lègue un full album : Mick Torres plays too f***ing loud!

Diego Di Vito, l'instigateur du projet, fait aussi partie de We Stood Like Kings,  le band mené par  Judith Hoorens, tu les as vus quelques fois, mais à l'époque la guitare était tenue par Steven Van Isterdael.

La maffia est bien présente au sud de Bruxelles, donc Diego  a aussi joué chez Romano Nervoso et  il place quelques accords pour  Ana Diaz et Isadora.

Dennis Vercauteren, le batteur, présente un beau bristol: les vétérans Such a Noise,  du jazz avec le Téo Crommen octet et TWID Quartet,  du métal avec Trevox Nala, il accompagne encore la chanteuse Perdriya,  mais ne joue pas au foot.

A la basse, de Valenciennes, le barbu François Hannecart , il sévit chez Oddism et Mister Alv & Sweet Soul, et il a sorti sa raquette chez Jimi Connors Experience.

La recrue la plus récente se nomme Téo Crommen, fils de Thierry, le pape de l'harmonica, et copain de Denis.

Ce guitariste au background jazzy dirige son ensemble et a foulé des scènes avec, e a,  Green Moon ou le Oakstreet Trio.

Tout ce beau monde est donc crédité sur  'Mick Torres Plays Too F​*​*​*​ing Loud ', un album dont le dessin de la pochette  représente une chatte blanche, aux oreilles roses, couronnée d'un diadème serti de pierres précieuses.

Philippe Geluck n'est pas dans le coup, Otto Messmer, non plus, et ne nous demande pas qui est ce Mike Torres qui joue trop fort, on l'ignore, comme Vercauteren, il ne joue pas au foot, ni à Anderlecht, ni à Liverpool.

tracks:

 1. BONJOUR
2. VICTORIA WONG PT.2
3. ZIO NERVOSO
4. SUSHI
5. POU MI
6. INTERLUDE
7. MARTY MCFLY
8. LA TRAHISON 

Le math rock/post rock est  souvent synonyme de musique instrumentale, c'est le cas avec 'Mick Torres Plays Too F​*​*​*​ing Loud ' qui débute, car ces gens sont d'une politesse presque surannée, par le titre 'Bonjour'.

Une salutation concise, elle fait 1' 17", après une intro ciselée, aussi sinueuse que certaines broderies de Steve Hackett, la grosse artillerie intervient  et ce qui ressemblait à une composition de John Dowland, interprétée par Jan Akkerman, explose en méchant  post rock, style Explosions in the Sky, sans perdre le sens de la mélodie, d' harmonieux arpèges transpercent le chaos.

Les noms de baptême imaginés par les parents de ces 8 enfants interpellent, comme il s'agit d'une histoire sans paroles, tu te demandes qui est cette 'Victoria Wong' , t'as bien compris que part 2 renvoyait à leur premier EP, sur lequel tu pouvais entendre la première manche.

Victoria Wong, donc, une pianiste canadienne? une actrice? une blogueuse? une volleyeuse? un médecin? ... aucune importance, la composition, exubérante, enchaîne mesures asymétriques, riffs sereins,  contrepoints, envolées prog rock, drumming indompté ,  pizzicatos subtils,  passages agressifs, sans qu'il soit question de chaos, ces gens maîtrisent l'art de la variation à la perfection.

Le schéma se répète avec la suivante, 'Zio Nervoso'.

Cet oncle nerveux est-il  Giacomo Panarisi, l'apôtre du spaghetti rock et  collectionneur de panneaux de signalisation mentionnant La Louvière, on peut se poser la question!

Démarrage en force, apaisement fugace, il n' y a que Dennis Vercauteren à maintenir un cap sec, les autres jouent à saute-mouton, passant de l'olympien, au féroce, avec quelques pointes de hardcore, pour, ensuite,  revenir au cinématographique.

Quand tu y penses, la Belgique est terre bénie pour le math- ou post rock, depuis sa création le Dunk Festival à Zottegem ( désormais Gand)  a programmé la crème du genre: Pelican, Mono, And So I Watch You From Afar, This Will Destroy You, Thee Silver Mt Zion et les gloires locales inspirées par tous ces grands noms: Cecilia:Eyes,  Madensuyu, Casse Brique, Brutus, Glass Museum ... Chatte Royal attend son tour.

Après avoir quitté le tonton d'Ascoli, on se tape un Japonais, comprends - nous bien, un resto japonais, pour avaler des ' Sushi ' , sans mayonnaise s v p!

Assez plaisanté, ni les gens de Kyoto, ni Chatte Royal sont des amateurs de gimmicks médiocres, leur math rock est du genre élaboré et robuste, donc, petit chat, bien  mâcher le poisson.

Les guitares, souvent abrasives, virevoltent, bricolent des accords  imprévisibles et contrastés, tandis qu'à l'arrière une rythmique rugueuse scelle le mur sonore d'une couche d'enduit qui tiendra le coup pendant au moins un millénaire.

Et que proposez - vous comme boisson avec les sushi?

Bête question: du saké  non dilué!

'Pou Mi'.

C'est du créole?

Aucune idée,  ils vivotent à Mons, c'est peut-être du wallon tendance picard, mais pas surgelé!

Après une intro à la guitare,  aux sonorités poétiques, style Premiata Forneria Marconi,  basse et batterie viennent changer la donne et muscler la composition, mais le math rock, c'est comme un yo-yo, ça monte, ça descend.

Et ça demande de l'adresse, le fils du voisin s'est tapé un rendez-vous avec l'arracheur de dents après s'être  expédié   le jouet  sur  la mâchoire.

Un 'Interlude' ça sert à meubler un trou et ça te permet de te diriger vers le frigidaire, d'en sortir une Maes, de la décapsuler  et de la vider d'un trait avant 'Marty McFly'.

Back to the Future , du  math rock  comme B O pour une suite de la trilogie starring Michael J Fox,  comme ce dernier connaît quelques problèmes de santé, les producteurs ont pensé à Dany Boon.

Un jour, euh, un soir, t'as assisté à un concert de Don Caballero au Recyclart, c'était tellement puissant et percutant qu"en sortant du trou, t'as vu un mec, présent dans le bunker, essayer de singer le jeu du batteur en martelant les poubelles de la rue, t'as ressenti la même impression à l'écoute de 'Marty McFly'.

Il en reste une, ' La Trahison'  que tu ne risques pas de confondre avec un titre de Vitalic, car s'il est vital d'écouter Chatte Royal, on n'en dira pas autant de la techno/ disco/ synth wave pour supermarché du bricoleur de Dijon.

Chacun son truc,  rétorquent les fans  de bidouillages électro, une argumentation défendable, donc on revient à l'ultime morceau de l'album qui, pendant près de huit minutes,  propose un condensé de  toutes les caractéristiques évoquées dans ce qui précède: en bref, désintégration des codes de la métrique pour faire place à l'inspiration créatrice!

 

Le 11 mai Chatte Royal se produira lors du Godifest à Godinne!