Album - Boomerang by The Darts
Album Review
Album - Boomerang by The Darts
Alternative Tentacles Records
Garage-punk-rock grrls
The Darts, à ne pas confondre avec les British Darts, qui ont aligné plusieurs hits doo-wop dans les seventies, ni avec le jeu de fléchettes, désormais reconnu comme sport dans le monde entier, même si les Belges préfèrent la dénomination Vogelpik, viennent de Phoenix, le groupe naît des cendres du sulfureux combo The Love Me Nots ( vu au festival Roots & Roses de 2016, un grand souvenir) qui a jeté l'éponge en 2017.
Nicole Laurenne et Christina Nunez décident de continuer ensemble, elles recrutent de nouvelles javelines, Rikki Styxx (The Two Tens, The Dollyrots, Thee Outta Sites) aux drums et Michelle Balderrama ( Brainspoon) à la guitare, pour former The Darts.
Très vite leurs shows brûlants attirent l'attention, les filles enregistrent deux EP's, puis l'album 'Me. Ow' .
Sur le suivant, 'I like you, but not like that', Meliza Jackson ( decker, Rose Colored Eyes) tient la guitare .
En 2022 paraît l'EP 'Love Tsunami', avec un nouveau changement de line-up, Etti Bowen, est appelé à l'aide pour se charger du drumming.
Fin 2022, Mary Rose Gonzales ( call me Beef), qui officie chez Bev Rage and the Drinks, est engagée pour tenir les baguettes sur 'Snake Oil' .
Avril 2024, un nouvel album paraît , 'Boomerang' , même staff que sur 'Snake Oil' : Nicole Laurenne on vocals and Farfisa, Christina Nunez on bass and backup vocals, Meliza Jackson on guitars, and Mary Rose Gonzales on drums.
Tracks:
01. Hang Around
02. Are You Down
03. Pour Another
04. Your Show
05. Liar
06. Slither
07. Photograph
08. Hell Yeah
09. Night
10. Welcome To My Doldrums
11. Dreaming Crazy
12. You Disapppoint Me
13. The Middle Of Nowhere
Produced by Mark Rains at Stationhouse Studio
Cover photo by Thierry Causera, Design by Louise Sordoillet. Cover graffiti from the insane walls of L'Ecurie in Geneva
Parlons-en de la photo, elles ne sont pas qu'un peu là ces filles au look 'I'm so sexy and I know it', elles exhibent toutes les quatre une pose mi-arrogante, mi- narquoise, l'air de dire à l'élément mâle, rien ne nous impressionne, les gars!
Si le titre de l'album te fait penser à ' Comme un boomerang' de Serge Gainsbourg, (chouette version de Dani et Etienne Daho), on est à mille lieues de la pop chic made in France, avec ce projectile pervers des filles de Phoenix.
'Hang around': que la garage party commence!
Le Farfisa, aussi fougueux que chez Sam the Sham and the Pharaohs ou chez les méchants The Lords of Altamont , donne le ton, le morceau écrit à l'époque de Snake Oil avait tellement frappé Jello Biafra que les filles ont décidé de l'inclure sur leur nouvel album.
Excellente idée, car ce titre, entêtant et tournoyant, aux riffs de guitare cinglant, et aux backings vocals ruisselants , sent bon les sixties, et nous renvoient vers des groupes tels que The Luv'd Ones, The Shaggs ou She Trinity.
Si t'as la gueule de bois, que tu peux pas payer tes factures, que ta petite amie s'est tirée, écoute 'Are you down', sa guitare vicieuse, la basse qui gronde, le jeu de batterie sec et le chant fougueux, tu seras requinqué aussi sec et, comme nous, tu gueuleras le refrain à tue-tête!
OK, ça t'a donné soif, ça tombe bien, elles proposent le légèrement plus calme 'Pour another'.
Il semblerait que l'alcool doit être consommé avec modération...ça c'est bon pour la pub, sur la bouteille de Four Roses t'as cherché en vain la notice: harmful to health et puis comme le chante Nicole: pour another, you are not my mother!
'Your show', chanté d'un timbre soul, est bourré d'effets psychédéliques, la guitare twangy surf de Meliza et l'orgue, en arrière-plan, devraient beaucoup plaire à Quentin Tarantino.
Retour au fond tapageur avec ' Liar', décoré d'un gimmick à l'orgue proche de 'Peer Gynt' d'Edvard Grieg .
Après cette bourrade brutale, elles proposent ' Slither' , un downtempo ensorceleur qui doit permettre de recharger les accus.
La basse de Christina Nunez s'affole sur 'Photograph', encore un titre furieux qui connaît un mouvement apaisé au bout d' une minute 20".
40 secondes plus tard , l'orgue, sournois, annonce la fin de la trêve, on repart au front, accompagnés par un chant saccadé pour se donner du courage et foncer tête baissée vers les lignes ennemies.
C'est à nouveau Christina qui donne le signal de départ sur 'Hell Yeah', sa basse tonitruante n'a rien à envier à l'intro de 'Ace of Spades' .
Petits soli de guitare crapuleux, Farfisa qui zigzague tel un bougre pris de boisson et chant véhément , 'Hell Yeah' est probablement la plage la plus bestiale du recueil.
Retour des climats acides avec ' Night' , sur lequel l'orgue joue en pointillé, tandis que la voix de Nicole prend des coloris tendres, auxquels on n'est guère habitué.
Ce soir, la nuit sera douce, dixit Francis Scott Fitzgerald!
'Welcome To My Doldrums' va rameuter tous les fans des Sonics, des Seeds ou des Blues Magoos, les amateurs de fuzz, de garage volcanique et de sensations fortes.
Un tourbillon aussi spectaculaire que les récentes tornades ayant frappé l'Iowa!
Rêve ou cauchemar ' Dreaming crazy' risque de causer quelques wet dreams, que t'auras du mal à expliquer à maman. L'orgue liturgique fait vite place à une guitare scintillante, la voix veloutée, minaude, les Darts, quand elles sortent du garage, peuvent jouer aux séductrices.
Ecoute le toubib si ton organisme exige un apport en vitamines, tu écoutes 'You disappoint me', un titre qui doit éliminer les risques de maladies cardiovasculaires et d'hypertension, le headbang est conseillé!
Le seul morceau dépassant les trois minutes, la ballade incandescente à consonance lynchéenne , 'The Middle Of Nowhere', met fin à un album explosif.
With ' Boomerang' the Darts are hitting the target, once again... on les attend de pieds fermes en Europe cet été!