Womex 2014 ( Edition 20) jour deux - Santiago de Compostela - le 24 octobre 2014
Reports
Charles Eloy
Womex 2014 ( Edition 20) jour deux - Santiago de Compostela - le 24 octobre 2014
Korrontzi (folk basque contemporain) – Espagne
La soirée débute avec le groupe KORRONTZI originaire du Pays Basque. Les musiciens réunis autour de Agus Barandiaran jouent essentiellement les morceaux de leur album Tradition 2.1, sorti en 2013. Le titre de cet album nous informe que le groupe plonge dans les racines musicales et culturelles du Pays Basque tout en ayant une ouverture vers le monde.
Peu de monde au départ de cette soirée. Après quinze minutes , la salle est complète. Nous sommes en Espagne, les spectateurs respectent le quart d’heure académique.
Je vous cite les musiciens et les instruments traditionnels ou modernes.
Agus Barandiaran: trikitixas (accordéon diatonique basque), voix
Ander Hurtado de Saratxo: percussions, txlaparta (instrument à percussion basque proche du xylophone ou de balafon), batterie
Kika Mora: contrebasse, basse électrique, chœurs
Alberto Rodriguez: guitare, mandoline, mandoline d'octave, chœurs.
Korrontzi débute le spectacle avec la chanson « Oinkari Bilbao » étant le point de départ pour un voyage musical.
Le mot spectacle est bien approprié. En effet, deux membres de la compagnie de danse Oinkari Datza Taldea accompagnent durant une grosse partie du spectacle.
Le concept de l’album « Tradition 2.1 » est né de la collaboration entre Korrontzi et Oinkari Datza Taldea. La musique populaire est considérée comme étant principalement dansante et les danseurs et danseuses nous offrent un spectacle évoluant sur les pas de danses (ballet contemporain, …..) inspiré par le chorégraphe Muruamendiaraz.
Agus Barandiran nous fait découvrir la trikitixas , l’accordéon diatonique basque.
Cette notion de musique folklorique dansante exécutée par Oinkari Datza Taldea et Korrontzi est une expérience à écouter et voir. Quelques titres de compositions se référant à cette collaboration.
La semaine dernière, je me trouvais dans la salle mythique « La Cigale » à Paris ». Le théâtre principal de Saint-Jacques de Compostelle est construit d’une manière similaire .Leur composition « Parfums de Musiques » me faire revivre cette ambiance parisienne des quartiers de Montmartre et Pigalle.
La troupe du Oinkari Datza Taldea et Agus descendent de la scène par un petit escalier au-dessus de la cage des souffleurs et dansent dans l’allée principale menant vers cette dernière.
Le groupe est accompagné d’un guitariste durant la chanson « Sardos-K » faisant référence à la Sardaigne.
Les musiciens sont souriants, leur message passe bien. La musique est une invitation à danser nous replongeant dans la convivialité des fêtes villageoises du Pays Basque.
Setlist : Diatonic Bilboa, Joxek Andreari, Urarte, Menakoz, Parfums de musiques, Azpeitiko Fandangoa, Baratze, Arkupeko Dantza, Sardos-K, Maltzeta, Belardi
Bajoli (RDCongo/Belgique) – Twin stage A
Le concert de BALOJI nous donne l'occasion de remuer les jambes, les bras, les fesses, en bref tout le corps. Il mérite bien son nom. Baloji signifie »sorcier » en swahili (langue bantoue de l’Afrique de l’Est). Il rentre sur scène, très dandy chic. ll nous ensorcelle avec sa musique avec la complicité de cinq musiciens. Chaque chanson a un style différent qui retrace un épisode de sa vie. Les paroles peuvent être poétiques ou remplies d’un réalisme reprenant des thèmes de la vie quotidienne, d’un vécu réel.
Les éléments de rumba congolaise, soul, rap, hip-hop, reggae , gospel, congotronics forgent l’identité musicale de Baloji.
Baloji nous présente son guitariste Dizzy Mandjeku, un vétéran qui avec le groupe OK Jazz a largement contribué à faire connaître la musique congolaise dans le monde entier. Il nous joue, instrument derrière la nuque avec un déhanché irrésitible. Les dames au-devant de la scène approuvent par des applaudissements.
Baloji tombe sa veste. Il exécute quelques pas de danses tribales. La choriste est omniprésente dans les chants. La température monte d’un cran quand Baloji utilise un mégaphone pour haranguer la foule. Baloji s’adresse au public. Je retiens une phrase « la musique du monde n’est pas la musique du tiers-monde ». Sa musique est bien actuelle et ne se limite pas à la trente-sixième reproduction de la copie d’une musique qui a perdu toutes ses couleurs.
Baloji termine son concert avec une foule en extase.
Setlist: Buy Africa, Nazonki, Spoiler, Secours, Karibu, Congo
Ethiocolor (Ethiopie) – Twin stage B
Le groupe ETHIOCOLOR porte bien son nom. C’est l’Ethiopie dans toutes ses couleurs. Un spectacle musical permanent.
Le Fendika Azmari Bet, un petit club à Abbis Ababa, la capitale de l’Ethiopie accueille le groupe tous les vendredis soir.
Deux joueurs de krar munis d’amplificateurs sur scène, un instrument à cordes, similaire à la lyre, que l’on trouve en Erythrée et en Ethiopie. Les instruments sont décorés de perles.
Nous entendons un timbre doux lorsque les cordes sont pincées et des sons semblables aux accords de guitare quand ces dernières sont grattées.
Ethiocolor nous a dévoilé l’immense héritage et brassage culturel de l’Ethiopie.
Kuenda I Tambu
Les rythmes endiablés du baile funk (Brésil), de l’euro-dance et le tambu des Caraïbes (Curaçao, une île au large des côtes du Venezuela) par le groupe KUENDA I TAMBU (KiT) venant des Pays-Bas clôturent la soirée.
KiT dépoussière la musique traditionnelle en la transformant en un urban sound viral. La tradition est bien vivante et écrite au présent.
Calister, le percussionniste a commencé sa carrière dans la musique traditionnelle.
Kit créé en 2005, jouait à l’origine des chansons traditionnelles. Moins d’une décennie plus tard, Kit est sur scène avec une musique influencée par l’ électro qui mène droit vers la piste de danse dans une ambiance tropicale survoltée.