St. Vincent - Ancienne Belgique- Bruxelles, le 23 octobre 2017

Ballroom, lis-tu la veille, tes copains, ayant acheté un ticket il y a des mois, lisaient 'salle' sur leur carton.

Donc, Annie Clark n'a pas fait salle comble pour le passage de son "Fear The Future” tour à Bruxelles.

Sur la carte:

20:00 film: The Birthday Party
21:00 St. Vincent part 1
21:45 St. Vincent part 2
22:30 fin

Ouverture des rideaux, sur l'écran, le court-métrage   'The Birthday Party',  written by Roxanne Benjamin and Annie Clark, directed by Annie Clark.

Un film d'épouvante, sans scènes gore, et truffé d'humour  à la Woody Allen, dans des décors stylisés pop art.

Beau travail de Melanie Lynskey en ménagère, névrosée, multipliant les gaffes!  

21:00 et des poussières, un pan des lourdes tentures s'ouvre, coup de bol tout juste face à nous, St. Vincent apparaît, arborant une tenue des plus audacieuses, un body rose en latex, qu'elle porte à présent mieux que la Ciccone, des bottes tout aussi roses remontant jusqu'aux cuisses, une large ceinture, même teinte,  de bizarres fourreaux, oui, roses lui couvrent le haut des bras.

Pas de musiciens, des bandes préenregistrées,  tu t'attendais à un extrait du tout récent 'Masseduction', erreur, la madame entame le set par ' Marry me', la plage titulaire de son tout premier album de 2007.

Un morceau en mode comédie musicale décalée, fort proche du film vu avant la pause.

Deux roadies/scaphandriers s'affairent, le premier lui refile une de ses nombreuses guitares, tout un arc-en-ciel, ces instruments, elle attaque ' Now, now', un nouvel extrait de l'oeuvre initiale, si le titre sur l'album est relativement théâtral, dans la ligne d'une Kate Bush aidée par un choeur d'enfants, Miss Clark décide de brouiller la piste par un jeu de guitare destroy. 

Avec l'harmonieux  ' The Strangers' on aboutit en 2009, St Vincent  devait probablement aimer Julie Andrews  à l'époque.

Elle se déplace vers le centre de la scène, les rideaux s'ouvrent entièrement, elle a hérité d'une autre guitare pour 'Actor out of work' précédé d'un salut à Bruxelles, ça me plaît d'être round here, with you, motherfuckers.

Hugh n'est pas ravi, ... I don't get kicks out of being called a m******.

 Hugh, ça glisse sur la carapace de notre indifférence, on a supporté plus grave!

Elle a l'intention de passer  tous les albums en revue, voici 'Cruel' de 2011, qu'elle chante en glissant plus à droite, son voyage se termine à l'extrémité du podium par ' Cheerleaders', du Dusty Springfield noisy.

Toujours en 2011, allongée négligemment sur le sol, la diva kitsch psalmodie ' Stange mercy', elle abandonne la position foetale, se redresse, revit , reprend une guitare qui se greffe sur les beats agressifs de 'Digital witness', une pièce évoquant Goldfrapp.

Le funky 'Rattlesnake' présente de sérieuses touches Prince, puis Annie interroge tout en donnant la réponse ...You, guys, wanna go faster, let's go faster... voilà le vicieux et frénétique 'Birth in reverse', qui, à nouveau, doit beaucoup au magicien de Minneapolis.

Tirade terminée, les hommes-grenouilles referment les tentures, courte pause et musique ambiante, assommante, la même qui précédait le show.

Cinq minutes de pause qui lui permettent d'arborer une nouvelle tenue, une petite robe scintillante, et la mise en place de la seconde partie du récital, consacrée à 'Masseduction'.

A l'arrière sur l'écran, apparaît son image, tirée des shootings prévus pour la pochette de l'album. Tout est en place, ' Hang on me' est sur les rails.

Arty, my dear!

Le show est étudié pour accoucher d'une production esthétique où il n'y que peu de place pour l'improvisation.

Le trépidant ' Pills' décrit la  vie d'une artiste sur la route.

Le début de 'Masseduction' évoque Tom Tom Club avant un virage funky.

C'est toujours Prince qui s'impose à toi, un voisin avance Laurie Anderson, pourquoi pas pour  le côté avant-garde de l'aventure!

Bruxelles, merci de participer au psychedelic trip, this one is called 'Sugarboy. Ce titre, au rythme soutenu  et aux gimmicks rugueux, te renvoie vers  un Bowie post trilogie berlinoise. 

Avec  ' Los Ageless', joli jeu de mot, on  reste en mode dancefloor track avant de revenir à la ballade avec ' Happy birthday, Johnny' qu'elle chante au garde-à-vous, les yeux fermés.

La lecture de l'album se poursuit chronologiquement, ' Savior' précède ' New York', suivez-moi, Bruxelles je vous emmène dans la Big Apple.

 You’re the only motherfucker in this city who can handle me.. n'a pas plu à Hugh!

Retour à la guitare, aux effets expérimentaux pour 'Fear the future', la plage ayant donné son nom à la présente tournée. 

How long is this been going on...n'a rien à voir avec le tube de Ace, ce sont les premiers mots de 'Young lover' qui est suivi par l'interlude concis ' Dancing with a ghost' se fondant dans le caramel  ' Slow disco' .

' Smoking section' termine le disque et le concert, même si ses derniers mots auront été ...it's not the end...

Il est 22:35', tu sais qu'il n'y aura pas de rappel, ce spectacle forme un tout, certains ne l'ont pas compris!

Si une grande majorité de l'assistance a apprécié la prestation, d'autres, en revanche,  ont regretté l'absence de groupe pour l'entourer  ou le côté clinique de la performance.

Vendredi, le 27/10, St Vincent se produit  à Tilburg, puis retour aux States!

photos- jp daniels/michel/concert monkey