Les quatre premiers albums de Santana ( Santana, Abraxas, Santana 3 , Caravanserai ) et Moonflower sont des chefs d’oeuvre . 

Depuis cette époque de gloire allant de 1969 à 1980 le légendaire guitariste américain d’origine mexicaine continue à remplir les salles dans le monde entier malgré une baisse d’inspiration perceptible de 1981 à 1997.
Le 7 novembre 1978 j’étais présent à Forest National pour la date belge de la tournée Monflower et j’ai assisté à un concert d’anthologie. Un grand concert qui m’a littéralement laissé accro à vie au guitariste américano-mexicain.

Pourtant il m’est aussi arrivé d’être déçu quelques décennies plus tard lorsque Carlos qui avait connu une légère baisse de régime renoua avec les succès avec son album Supernatural d’où fut extrait le single racoleur « Maria Maria » . Une bouse commerciale qui néanmoins fut appréciée du grand public. Sur scène à cette époque Santana bradait quelque peu son talent au profit d'une approche plus mainstream de son art. J' avoue n'être pas resté jusqu'au bout du concert qu'il donna à Forest National lors de cette tournée
Mais ce soir au Palais 12 c’est un Santana en grande forme et qui renoue avec les concerts mythiques de sa grande époque que nous avons eu la chance d’écouter et qui nous a mis un claque phénoménale. 
Cent quarante minutes de concert, dix huit titres, une setlist de rêve , un band au top et un Carlos Santana souriant et qui affiche une forme olympique. 
On ne peut pas rêver mieux.

Tout démarre avec « Power of Peace » en intro qui précède un « Toussaint l’Ouverture » annonciateur d’une déferlante musicale qui ne s’arrêtera pas. 
« Freedom in your Mind » , « Black Magic Woman » , « Gipsy Queen » , « Oye como va » la machine est lancée et la chaleur monte dans la salle. 
Le temps de subir « Maria Maria » dans une version qui se veut plus écoutable que l’original, et le band appuie un peu plus sur l’accélérateur avec « Jin Go lo Ba «, et nous avons même droit à un hommage à Michael Jackson avec une très belle version de « A Place with no Name « . 
Pas le temps de souffler car la fête continue dans un déluge de percussions et de riffs incendiaires et solos inspirés du maître. 
« Evil Ways » enchainé à « A Love Supreme » de John Coltrane enchantent la foule et permettent à Carlos de faire monter sur scène deux petites gamines impressionnées et ravies à qui il confie des marracas. Il suffit de regarder alors le sourire de Carlos et de ses musiciens pour comprendre que leur joie de jouer est réelle et totalement communicative. 
« This is innocence ! This si purity ! « lance t’il au public en désignant ses deux jeunes invitées.

Puis quelques notes bien connues s’échappent de sa six cordes et tout le monde reconnait l’intro de « Europa « ( Earth’s cry, Heavens smile ). 
On a beau connaitre ce titre par coeur, il reste d’une efficacité redoutable pour vous faire dresser les poils d'émotion.
« Tequila" et « Smooth « clôturent avec maestria un full set qui n'affiche aucune faute de goût. 
Retour du band sur scène alors que des images d'archives de la foule de Woodstock sous la pluie sont projetées sur les écrans géants. 
Et c’est parti pour un » Soul Sacrifice » du tonnerre de dieu. 
Carlos se lâche encore plus, le band fait des merveilles et on est littéralement transporté par la puissance rythmique de ce titre intemporel immortalisé à Woodstock dans une version devenue historique. 
Je bois du petit lait…et je ne suis pas le seul.
C’est ensuite avec « Saideira « que Mister Santana et son band terminent un concert somptueux et qui au final fut éminemment convainquant.
Comme quoi les groupes majeurs de l’histoire du rock c’est comme les grands vins, on peut parfois tomber sur une mauvaise bouteille mais en définitive un bon millésime reste toujours un bon millésime…

Texte et photos : Jean-Pierre Vanderlinden aka JPROCK.

Setlist:
Power of Peace Intro 
Toussaint L'Overture 
(with "Festival" snippet by… more )
Love Makes the World Go 'Round 
(Deon Jackson cover)
Freedom in Your Mind 
Black Magic Woman / Gypsy Queen 
Oye como va 
(Tito Puente cover)
Maria Maria 
Foo Foo 
Corazón espinado 
(Santana feat. Maná cover) (with "Guajira" snippet by… more )
Jin-go-lo-ba 
(Babatunde Olatunji cover) (with "Sunshine Day" snippet… more )
A Place with No Name 
(Michael Jackson cover)
Batuka 
No One to Depend On 
Evil Ways / A Love Supreme 
Europa (Earth's Cry, Heaven's Smile) 
Tequila 
(The Champs cover) (with "Norwegian Wood" snippet… more )
Smooth 
Encore:
Woodstock Chant 
Soul Sacrifice 
Saideira