Rosalie Cunningham | Support: We Are Wood at Skeppet GBG, Göteborg. April 6- 2024

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About: 
Rosalie Cunningham | Support: We Are Wood at Skeppet GBG, Göteborg. April 6- 2024
Artist: 
Rosalie Cunningham | Support: We Are Wood
Date: 
06/04/2024
Venue: 
Skeppet GBG
Place: 
Göteborg
Your Reporter on the Spot: 
Mitch ZoSo Duterck - texte photos
ROSALIE CUNNINGHAM + WE ARE WOOD – Skeppet GBG, Gothenburg, Sweden, 2024.04.06
 
 
« Qu’est-ce que vous foutez au Poster alors que vous devriez être au Byblos ? » C’est avec cette réplique culte du cinéma comique français (le vrai), celui qui fait rire par la qualité du jeu des acteurs, que s’ouvre ma réflexion sur le bien-fondé de ce voyage en terre Viking.
L’opportunité d’aller voir Rosalie Cunningham est toujours un motif valable de transhumance pour mon brother Marc, respectivement fan #2 et donc pour moi, fan #1. Ce n’est pas moi qui suis responsable du classement, c’est la jolie dame !
C’est donc, pour un prix ridiculement bas flirtant avec les 25 Euros par personne que nous nous envolerons pour un trip culturel au pays des Fjords (Escort, Taunus, Mustang ou encore GT40, au choix).
C’est quand même fou ! Ca nous coûte à peine moins cher que l’aller-retour que nous ferons en voiture entre Ciney et Diest le 19 de ce mois.
Oui, on y retourne !
Felix Potin, on y revient !
Alors idem pour Rosalie qui a débuté sa tournée Européenne en Suède.
Obligés de se lever avant 5 heures du mat’, (j’ai des frissons) pour rejoindre l’aéroport de Bruxelles Sud, situé en fait à… Charleroi. Ca c’est la logique à la belge ! Ne cherche pas à comprendre, même nous, on s’y perd parfois. En tout cas, on ne plaisante pas avec le règlement chez Ryanair ! On est très à cheval sur la literie… En ce qui me concerne, dormir est un luxe qui n’est plus qu’un vague souvenir et il y en a d’autres  d’ailleurs. Alors, tant qu’à faire, pourquoi ne pas utiliser ces longues périodes de solitude en lisant « La Puce à l’Oreille », une anthologie des expressions populaires ? Merci à Pierre de nous avoir conduits à bon port en tout cas. Un trajet instructif qui n’aura fait que confirmer le fait que Renaud ne sait plus chanter!
De la part de son plus grand fan belge, je ne peux que me fier à ses paroles chargées de regrets éternels.
Deux heures plus tard, si vous me prêtez quelques libertés temporelles et historiques, nous voilà arrivés chez Goethe et Borg.
Tandis que dans son œuvre majeure parue en 1774, le premier nous raconte « Les Souffrances du Jeune Werther, le second, incrédule, s’exclame : « Elle est bien Björn celle-là ! ».
Ce qui frappe d’entrée mais aussi de sortie (de l’aéroport), c’est le calme qui règne dans la cité portuaire. Pendant trois jours, on fera même des apnées volontaires en essayant de repérer un coup de klaxon, même petit, même lointain, même moche tiens, mais rien, nada ! Et ne cherchez pas non plus un panneau routier en rapport avec quelle que limitation de vitesse que ce soit. Intrigué, je poserai la question à trois autochtones, pris au hasard de mes escapades pédestres et que cela fera sourire. Idem au niveau de la propreté, on dirait que chez eux c’est naturel, tout le monde sait comment se conduire, pas besoin de signalisation pour se le rappeler. C’est l’intérêt collectif qui prime sur l’individualisme. D’aucuns diront que c’est la coalition au pouvoir depuis 2022 qui veut ça, en tout cas , on ne le ressent pas du tout. Nous avons eu beau fréquenter « The Abyss » un bar Heavy Metal franchement orienté « Motörhead » ainsi que des magasins et autres établissements à vocations diverses, nous n’avons jamais ressenti la moindre animosité, entre les races et/ou les couleurs de peau. Tout le monde socialise et fraternise avec son prochain et c’est bien mieux ainsi. Non ?
Ce qui est de bon augure également, ce sont les marques de certaines entreprises affichées au fronton de leurs sièges sociaux respectifs divers (mais pas que, nous sommes déjà en avril). Chemin faisant et dans l’ordre d’apparition nous croiserons la route de « Freebird », « Zeppelin », « Blondie », « Focus », « Taj Mahal », Blackbird », « Gibson » ou encore « T-Rex » pour ne citer que les principales. Allez, on continue. Installation dans un chouette hôtel. Une petite sieste, et puis en route pour une promenade-découverte dans les rues avoisinantes. Quelques arrêts obligatoires et mercantiles plus tard, ne pouvant résister à l’attrait d’un album de qui vous savez, me voici déjà plus léger de quelques couronnes. Autant le savoir si vous comptez vous y rendre, chez nos amis Suédois, les cartes de crédit constituent partout le moyen de paiement number one. Je vous passe les détails de nos « Pérégrin-Touque-ations » et vous invite à nous rejoindre au lieu du concert baptisé « Skeppet » (le bateau en Suédois) une sympathique petite salle toute proprette meublée d’un orgue d’église du plus bel effet. Nous avons eu la chance de pouvoir rencontrer nos amis musiciens et de les saluer. La surprise leur fait très plaisir, à nous aussi. Les congratulations sont généralement réservées à l’après concert, lorsque nous sommes entre-nous. Petite parenthèse, il y a toujours quelques mots essentiels à connaître dans toutes les langues, c’est ainsi que « disque » se dit « skiv ». En ce qui nous concerne, le nom des groupes ne change pas. Ca me rassure, je croyais déjà devoir refaire toute ma discographie du Dirigeable en Suédois. Ouf ! Un Zeppelin reste un Zeppelin. Tandis que d’un point de vue alimentaire, « Aimez-vous le poisson ? » se dit « Våss mougnî l’trûût. »
Sur la porte d’entrée à double fonction qui servira également de porte de sortie en fin de soirée, une chouette affiche aux couleurs belges proclamme : Doors at 7 P.M. (ouverture des portes à 19.00) je traduis pour ceux qui penseraient que les Doors se sont reformés. Une première partie très intéressante assurée par les locaux de We Are Wood, six musiciens nourris au rock psyché de la fin des années ’60, c’est de bonne facture. Même si c’est parfois un peu répétitif, le potentiel est là et on ne peut s’empêcher d’évoquer Hawkwind pour le rythme obsédant ou encore les Stooges dans le côté acide des guitares. Par contre, au niveau scénique, il n’y a aucune tenue, aucun leader, aucune présence et, pire encore : aucune communication avec le public ! Le plus dingue c’est que leur merchandising est ouvert pendant le concert mais une fois celui-ci terminé, on démonte sans tarder et on se barre de la salle vite fait. Si vous voulez leur parler, c’est trop tard ! Drôle de manière de faire sa promo, vous en conviendrez. Enfin, si vous voulez les découvrir, le premier album intitulé « Heaven’s People » est sorti le 26 octobre 2018 chez Soundcave Records tandis que « Violence, Drugs & Love », le second est paru le 4 novembre 2022 chez Nudie Records.
Set List :
01.Intro/Leave.
02.Between The Lines.
03.Wrapped Around Us.
04.Sils Maria.
05.Violence, Drugs & Love.
06.She Sees The Darkness.
07.Forever (NY Version)
08.Linger On.
 
Juste le temps de mettre en place ce qui doit l’être et voici que miss Cunningham fait son entrée accompagnée de son band. Ils ont faim de scène, de contact et de public. La veille à Linkoping, ce n’était pas la grosse foule et c’était frustrant de jouer devant une salle à moitié remplie nous confient les musiciens. Ce soir, ils vont être comblés car le public venu nombreux, va leur faire un triomphe, mais ça, ils ne le savent pas encore. Le succès, ils vont devoir le gagner, ce sera vite fait !
Set List :
01.Introduction.[*]
02.Start With The Corners. [Two Piece Puzzle – 2022]
03.Ride On My Bike. [Rosalie Cunningham - 2019]
04.Dethroning Of The Party Queen. [Rosalie Cunningham - 2019]
05.Donovan Ellington. [Two Piece Puzzle – 2022]
06.Donny Pt. 2 [Two Piece Puzzle – 2022]
07.Return of the Ellington. [New Single – 2024]
08.Duet. [Two Piece Puzzle – 2022]
09.Riddles And Games. [Two Piece Puzzle – 2022]
10.Rabbit Foot. [Unreleased Single – 2024]
11.Tristitia Amnesia. [Two Piece Puzzle – 2022]
12.Tempest And The Tide. [Purson – The Circle and The Blue Door - 2013]
13.Wool. [Purson – Rocking Horse (Digital EP) - 2012] [**]
14.Chocolate Money. Purson – (One Track cd Single) – 2016]
[*] Played by Aaron Bolli Thomson on the Skippet’s church organ.
[**] First Time played Live ever.
Line Up :
Rosalie CUNNINGHAM : Guitar, Lead & Backing Vocals.
Claudia « Speedy » GONZALES – DIAZ : Bass, Fkute, Lead & Backing Vocals.
Aaron Bolli THOMSON : Keyboards.
Rosco WILSON : Guitar, Lead & Backing Vocals.
Bo WALSH: Drums.
Etant donné que le lieu possède un orgue d’église avec une sonorité très douce, à des années-lumière des beugleries lugubres auxquelles nous sommes habitués, pourquoi ne pas l’utiliser pour l’intro du concert ? Dont acte. Début de concert habituel avec une montée en puissance titre après titre.
C’est avec une impatience non dissimulée que j’attends la trilogie consacrée à Donovan Ellington dont le dernier volet est paru en février. A peu de chose près, je trépignerais d’impatience! Nous allons donc avoir l’honneur d’une des toutes premières interprétations des trois titres joués en séquence et je suis comblé; aux anges, au ciel, au Zanna (je viens de l’inventer rien que pour toi celle-là). Et le public? Il adore, si j’en crois l’ovation faite au groupe.
Avec « Duet » c’est au tour de Rosco Walsh de nous faire entendre ses talents de chanteur aux côtés de sa compagne Rosalie qui nous promène dans les hauteurs stratosphériques où elle pousse sa voix.
Le concert est passé en mode Rock, très puissant, dans le plus pur style seventies. C’est Salvador Dali qui épouse Mère Teresa, Michel-Ange qui rencontre Jean-Paul Sartre, une folie! « Tempest & The Tide » Retour de maître Aaron à l’orgue d’église pour une nouvelle interprétation tout à fait inédite.
Cette fois, nous plongeons directement dans l’univers de Jethro Tull avec Claudia, une bombe rousse qui explose littéralement, cramponnée à sa flûte traversiere, comme une sorcière à son ballet! On est en plein dans les seventies avec Aaron qui se déchaîne à la manière de Jon Lord dans les grands moments du Pourpre. A d’autres moments, on à le sentiment que les Beatles et Black Sabbath ont également décidé de jammer ensemble. Et ça fonctionne à merveille. On ne peut pas être déçus après un pareil concert tellement c’est fort, émotionnel, parfait ! Tonnerre d’applaudissements bien mérités.
Nous resterons en compagnie des musiciens tard dans la soirée mais il nous faudra tout de même rentrer quelques heures à l’hôtel si nous ne voulons pas rater notre vol de retour.
Vivement le 19 au Hell à Diest.
Mitch « ZoSo » Duterck