Robert Plant and The Sensational Space Shifters - Royal Albert Hall, London, Friday 8 December 2017

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About: 
Robert Plant and The Sensational Space Shifters - Royal Albert Hall, London, Friday 8 December 2017
Artist: 
Robert Plant and The Sensational Space Shifters
Date: 
08/12/2017
Venue: 
Royal Albert Hall
Place: 
London
Your Reporter on the Spot: 
Mitch « ZoSo » Duterck - Texte et Photos

Robert Plant and The Sensational Space Shifters  - Royal Albert Hall, London, Friday 8 December 2017 

Line Up:

Justin ADAMS : Guitars, Mandolin - backing vocals.

John BAGGOTT : Keyboards, backing vocals - percussions.

Billy FULLER : Bass - backing vocals.

Seth LAKEMAN : Fiddle - backing vocals.

Robert PLANT : Vocals - percussions.

Dave SMITH : Drums - percussions.

Liam « Skin » TYSON : Guitars, banjo - backing vocals

Setlist :

01.New World...

02.Turn It Up.

03.The May Queen.

04.Rainbow.

05.That’s The Way.

06.All The Kings Horses.

07.House of Cards.

08.Gallows Pole.

09.Carry Fire.

10.Babe I’m Gonna Leave You.

11.Little Maggie.

12.Fixin’ To Die.

13.Misty Mountain Hop.

14.What Is And What Should Never Be.

15.Bluebirds Over The Mountain. (Featuring Chrissie Hynde)

16. 2,000 Miles. (Featuring Chrissie Hynde)

17.Whole Lotta Love - Santianna.

C’est ma quatrième et dernière étape de cette triomphale tournée d’automne au Royaume avec Robert Plant et son band qui passent ce soir par Londres, la divine capitale, si chère à notre cœur. Arrêt obligatoire au légendaire Royal Albert Hall construit en 1871 et dont les 5544 places disponibles ont été vendues en un temps record et c’est un nouveau sold-out. L’endroit a vu passer tous les plus grands sur ses planches, tous styles confondus.

Un petit contretemps de dernière minute m’oblige à prendre le train à 4h50 du matin à Ciney. Rejoint à Namur par mon pote Cédric, nous « premièreclassons » (je l’ai inventé spécialement pour toi) jusqu’à Bruxelles-Midi où nous devons patienter en « chocolatchaudant » (décidément je te gâte aujourd’hui) jusqu’à 7h56 pour finalement embarquer dans la voiture 8 (ah cette fameuse voiture 8) de l’Eurostar! Comme d’habitude, les moutons de Panurge empruntent tous le même chemin qu’ils embouteillent en un instant et foncent par la seule ouverture qu’un des leurs a trouvée pour accéder au quai, alors qu’il suffisait de lever le museau et de faire dix mètres de plus pour monter à l’aise via le tapis roulant sur lequel je prends place, me laissant entraîner vers un « Stairway To Heaven », je me retourne, par automatisme, embrassant le vide, personne... ce sera peut-être un « Highway to Hell ». Bon, rien ne sert de s’en faire pour le moment.

C’est fou cette propension qu’ont ceux qui voyagent dans les transports de masse de penser que parce qu’ils ont embarqué, on va laisser les autres voyageurs à quai et démarrer sans eux! C’est à chaque fois le même scénario qui me fait penser que la connerie humaine, dans ce qu’elle a de plus universel; n’est pas une expression usurpée. Le petit déjeuner est correct, sans plus, pour une première classe on pouvait faire mieux. Et ce n’est pas la jupe fendue de la blonde hôtesse qui va faire la différence, j’ai connu beaucoup mieux chez Kenzo. De toutes façons, j’ai l’estomac noué, révulsé. Après une nuit blanche, je comate un peu, bouche entrouverte, yeux révulsés, normal. Et puis tout à coup, je sursaute, sans avoir le souvenir d’avoir déjà sauté auparavant, « Henri! 12 Vieux-Temps! » hurle-je à un garçon de café imaginaire, comme si une soif intarissable venait de me brûler les lèvres, j’ai la bouche en feu, quant aux tripes, je ne t’explique pas, didju’. Arrivée à Saint-Pancras, il n’est que 9 heures du matin, heure locale. Recharger la Blue Oyster Card, puis c’est l’escalier roulant qui descend vers la Piccadilly Line, je me retourne à nouveau, par habitude, personne! Je deviens fou ou quoi? Une trentaine de minutes plus tard , nous voici à Earl’s Court où je n’avais plus logé, ni couché d’ailleurs, depuis les années ‘80, purée, ça ne nous rajeunit pas ça. Arrivée à l’Ibis, la chambre ne sera prête que vers midi, bon, on patiente. Et si on jouait une partie de briscola? Je gagne toujours et sans tricher, enfin, je gagnais toujours. Comment on dit déjà? Vorei giocare a briscola, oui c’est çà! Bon,nous y voilà, la réceptionniste italienne (décidément ils sont partout) nous signale que la room est prête. Après un fish and chips commémoratif et roboratif, j’espère que cette fois, je vais vraiment dormir un peu et fuir ce cauchemar atroce dans lequel des sms grandeur nature s’affrontent et se percutent en de violentes collisions verbales qui font leur lot de dégâts et s’entremêlent en un réseau inextricable d’incompréhensions qui échappent totalement au contrôle des intervenants. J’émerge en sueurs, je ne sais même plus où je suis. Je m’assieds au bord de ma couche, à mes pieds, des amas de lettres s’amoncellent en tas, sortes d’alphabets imbéciles et sans logique, qui se tordent soudain dans des convulsions atroces avant de prendre feu, imprimant sur ma peau, les souvenirs fugaces d’une situation absurde et sans raison d’existence logique, un truc qui gêne. Quelle heure est-il? Merde la secrétaire est déjà partie, elle ne m’a même pas laissé un mot et le courrier expédié qui reste sans réponses, la course contre ma montre est engagée, la course contre la mort aussi. Bordel Cédric, met moi une claque stp.

Départ pour l’Albert Hall, passage par le merchandising, Thierry Le Bon j’ai ton tee shirt, c’est cadeau, tu le porteras au prochain concert de Gallows Pol,e hein. Chacun prend place, sauf les éternels poivrots qui passent et repassent sans fin, jamais rassasiés. J’ai envie d’un Jack avec de la glace comme le voudrait la tradition, mais non, celui-ci ne me goûterait pas et puis il y a une promesse faite d’aller en boire un au « Lion and The Unicorn » à Camden, et une promesse c’est sacré. Ce ne sont pas des cauchemars alphabétiques qui vont tout briser tout de même!

Allez, entrons dans le vif du sujet, l’ambiance ce soir, c’est de la folie. On attendait le retour du frontman de Led Zeppelin comme on attend, ce que vous voulez, mais un truc vachement important, un truc vital du style : est-ce que l’ascenseur du Galia est réparé? Est-ce qu’on aura encore notre souper huîtres cette année où est ce que c’est cuit? Est-ce que tu vas acheter une maison? Est ce qu’il aura pensé à mes huit cadeaux? Un truc sérieux quoi! Et Robert ne décevra pas, à aucun moment on ne pourra lui reprocher de l’avoir jouée en dedans cette soirée Londonienne. Ils se donnent tous à fond. Parfois j’ai l’impression qu’il me regarde en me disant : « ça va aller mec, repense à « Thank You » à Berlin et « nos ombres plus grandes que nos âmes » à Florence, ça c’est du concret, ça compte plus que tout le reste, et les montagnes auront beau s’écrouler dans la mer…

La setlist est assez similaire à celle entendue lors des concerts précédents, c’est dans l’émotion que ça change et ce soir, c’est particulier, c’est un moment qui n’appartient qu’à moi. Je ne me retourne pas, je sais déjà. "New World" et "Rainbow" sont des titres magiques en concert. Un véritable triomphe pour « Carry Fire » avec un solo dément de « Skin » Tyson ainsi que pour “Babe I’m Gonna Leave You” avec une salle entière qui se lève comme un seul homme, applaudit et hurle tellement fort que Robert en est ému et qu’il doit attendre que le calme revienne pour pouvoir s’exprimer à nouveau. Chaque titre à sa façon connaîtra son heure de gloire.

Et pourtant nous voici déjà aux rappels, pendant le break, on a ajouté discrètement un micro supplémentaire à côté de celui de Robert mais rien ne m’échappe, et vu la taille de la perche, je dirais que c’est une femme qui va venir chanter en tant qu’invité surprise. Suspense… mais la voilà : l’américaine Chrissie Hynde des Pretenders, rejoint le Band pour deux titres dont le « Bluebirds Over The Mountain » une chanson pour laquelle elle accompagne d’ailleurs Robert Plant sur « Carry Fire » le nouvel album. Ensuite, c’est Chrissie qui passe en lead vocals avec Robert en choriste de luxe pour une très belle reprise de « 2,000 Miles » des Pretenders, présenté comme étant un chant de Noël. Très grand moment encore et un nouveau concert fabuleux, décidément, cette tournée reste, à mon humble avis, la meilleure de Robert Plant avec celle de 1993. Vivement le prochain! Petit passage par les rest-rooms, un couple se regarde dans le miroir, il la demande en mariage et elle répond « oui » sans hésiter, ce n'est pas tellement l'endroit, mais c’est beau, et tellement sincère.

Retour à l’hôtel, impossible de dormir, pas de bonsoir, alors je réécoute mon enregistrement du concert complet pour la deuxième fois d'affilée et j’écris ces quelques lignes en attendant de repartir faire mes chroniques…Citadines. N’oublie pas la taxe de séjour. Cédric ronfle dans le lit d'à côté comme si sa vie en dépendait. Les photos ne sont pas top ce soir.

Mitch « ZoSo” Duterck

Robert Plant and The Sensational Space Shifters - Royal Albert Hall, London, Friday 8 December 2017
Robert Plant and The Sensational Space Shifters - Royal Albert Hall, London, Friday 8 December 2017