Robert Plant and The Sensational Space Shifters feat. Seth Lakeman -Carry Fire Tour - The Olympia, Liverpool, November 25 th 2017

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About: 
Robert Plant and The Sensational Space Shifters feat. Seth Lakeman -Carry Fire Tour - The Olympia, Liverpool, November 25 th 2017
Artist: 
Robert Plant and The Sensational Space Shifters feat. Seth Lakeman
Date: 
25/11/2017
Venue: 
The Olympia
Place: 
Liverpool
Your Reporter on the Spot: 
Mitch « ZoSo » Duterck - Texte et Photos

Robert Plant and  The Sensational Space Shifters feat. Seth Lakeman -Carry Fire  Tour - The Olympia, LiverpoolNovember 25 th

 

Line up :

Robert Plant : vocals - percussions.

Billy Fuller : bass, backing vocals - percussions.

John Baggott : Keyboards, backing vocals - percussions.

Liam “Skin” Tyson : guitars - backing vocals.

Justin Adams : guitars, backing vocals - percussions.

Seth Lakeman : fiddle - backing vocals.

Dave Smith : drums - percussions.

Setlist :

01.New World...

02.Turn It Up.03.The May Queen.04.Rainbow.05.That's Way.

06.All The King's Horses.07.House of Cards.

08.Gallows Pole.09.Carry Fire.10.Babe, I'm Gonna Leave You.11.Little Maggie > Band Introduction.12.Fixin' To Die.13.Misty Mountain Hop.14.In The Light.

15.Please Read The Letter.16.Whole Lotta Love > Santianna.

« C’est reparti, comme en ‘40 » diraient les plus âgés de nos concitoyens. Oui, ça y est, Robert Plant remonte sur les planches afin de promouvoir « Carry Fire » son nouvel et néanmoins déjà 11 ème album solo depuis la disparition physique de Led Zeppelin annoncée par communiqué de presse le 4 décembre 1980.

A 69 ans, le Golden God, comme on l’appelait, n’a plus rien à prouver à personne depuis des lustres, mais il continue à faire de la musique, comme il l’entend, et il le fait bien. Tiens ça me rappelle un spécialiste dans un autre domaine ça... Il pourrait très bien vivre une retraite pastorale, sereine, loin des projecteurs et de l’agitation civile et musicale de notre planète, mais non, la musique c’est son truc, il en est un chapitre vivant dans une histoire qu’on espère sans fin. C’est un peu sa came à notre Robert, il a encore des choses à raconter et c’est ce qu’il fait, à sa manière, avec sa sensibilité et son talent créatif qui semble sans bornes, sans limites, ni contraintes, ni frontières. Il ose, il entreprend et il séduit encore et toujours.

L’esprit de Led Zeppelin n’a jamais disparu du patrimoine génétique et musical mondial et il n’est pas prêt de tomber dans les limbes de l’oubli, croyez moi sur parole. Bien qu’au début de sa carrière solo, le maître à chanter a voulu marquer la fin d’une époque en s’interdisant d’en jouer la moindre note dans ses concerts, il franchit le pas sur « Now and Zen » en 1988. Depuis, il intègre à chaque fois bon nombre de titres du dirigeable dans ses concerts, 6 encore à Liverpool, mais il ne les joue pas à l’identique, non, ce serait trop simple, trop évident, pas assez Plant dans l’approche, pas assez risqué. Et le risque, les challenges il aime ça, se mettre en danger c’est son truc. Mais avec le groupe qui l’entoure les risques sont calculés, les Sensational Space Shifters sont une entité homogène pétrie de talents individuels, qui avance, compacte, sorte de cellule unique, indivisible, comme l’amour qui unit deux êtres pour en faire une seule entité inébranlable. C’est aussi ça la force de Robert Plant, unir, rassembler, repartir à zéro à plus de 60 ans pour créer quelque chose de nouveau, un exemple à méditer et à suivre. Exit le musicien gambien Juldeh Camara, « enter » Seth Lakeman, auteur-compositeur, interprète multi-instrumentiste anglais âgé de 40 ans.

Il fait un froid de canard sur Liverpool, les rafales de vent balayent sans pitié la cité tentaculaire au bord de la Mersey, et l’Olympia, situé sur la West Derby Road n’échappe pas à la vindicte du temps. La pluie s’est invitée comme pour tout nettoyer, les rues et les bâtiments qui ont ce côté industriel d’un autre âge et les cœurs en peine dont elle emporte les cris de désespoir dans ses gouttes froides qu’elle disperse au vent. Messages sans réponses qui se perdent à jamais dans des lendemains sans autres horizons que la limite de la nuit noire, où chacun n’est personne.

Fouille en règle à l’entrée, mais à l’anglaise, donc avec respect et toujours cette pointe d’humour bien nécessaire quant on vit là. L’Olympia est un de ces endroits sorti d’une autre époque et qui fait partie intégrante du patrimoine de la musique en Angleterre, un truc à préserver des promoteurs immobiliers, on disait ça de l’Earl’s Court aussi et ils nous l’ont démoli, ces salauds!

Tout comme pour les concerts de Bristol et de Wolverhampton, c’est sold out, c’est presque général sur la tournée. On attendait une suite au merveilleux album précédent et la voici. Même si à la première écoute, j’ai été surpris, déconcerté et un peu frustré par l’absence d’un riff de guitare caractéristique ici et là. La vraie richesse de cet album ne se dévoile que peu à peu, au fur et à mesure des écoutes répétées et attentives. Et là, une fois de plus, on se dit : « il m’a eu »!

On commence par le dernier single en date « New World...» suivi de « Turn It Up » extrait de « Lullaby And The Ceaseless Roar » avant de replonger au cœur du nouvel album avec « The May Queen » qui a soulevé l’enthousiasme des incorrigibles qui y ont vu un clin d’œil à « Stairway to Heaven ». Il est vrai que l’hymne de Led Zeppelin contient cette expression dans les paroles de la chanson. Mais restons-en là, car s’il fallait toujours chercher une promesse dans les paroles qu’on entend dans les chansons... j’attends toujours que les montagnes s’écroulent dans la mer, « There will still be you and me ». « Rainbow » sert de tremplin au passage acoustique extraordinaire qu’est « That’s The Way » qui est d’une beauté à demander votre voisine en mariage. Le duo Justin Adams - Skin Tyson, ce dernier étant le local de l’étape, sert de support royal à la voix intacte et pleine d’émotions de Robert Plant, une merveille. A pleurer, tellement c’est émouvant. Tu écoutes ce morceau et à la fin tu te rends compte que tu viens de battre tous les records d’apnée, comme si on venait de faire de toi une sorte de dieu Viking, un sentiment unique qui suit un baiser dans un ascenseur dirons certains. Et si vous avez survécu, « All The Kings Horses » vient achever le travail sur vos cordes sensibles, une pierre précieuse qui ornerait le cou de la plus belle des princesses, même sans être montée (la pierre, pas la princesse bien sûr). Mon pote Boris et moi on se regarde, et on a la même impression, ce soir c’est du sublime à l’état pur.

Après « House of Cards » voici « Gallows Pole » relifté country-rock, ça déboule comme une musique de saloon enfumé ou des go-go girls entretiennent la flamme qui brûle dans le cœur des cow-boys venus passer du bon temps en ville. Le violon de Seth Lakeman semble mener la sarabande endiablée jusqu’à l’arrêt soudain, brutal et parfait qui indique la fin du morceau. « Carry Fire » se présente à nous, lettres de recommandations en mains et on valide le demande d’adhésion au rang des grandes compositions de maître Plant. « Babe I’m Gonna Leave You » n’a rien à envier à la version de 1969, c’est magique, tout en climats, alternant zones d’ombres et de lumière. Et çà continue à monter en intensité, tu te demandes comment c’est possible, pas de lassitude, toujours du nouveau, de l’imprévu qui fait que tu aimes toujours plus, qui te fait espérer... il y aura encore un « Misty Mountain Hop » revu et corrigé avant les trois rappels dont le premier titre est le sublime « In the Light » avec des passages à capella à six voix, de toute beauté. C’est comme une autoroute du chant si vous voulez, mais le trafic en moins. Il n’y a qu’un seul véhicule, sorte de long train vocal qui te fait regretter de l’avoir raté quand il passe devant toi, car tu sais que ce moment là, tu l’as perdu pour toujours. C’est un peu comme si ta coiffeuse ne pouvait pas ouvrir son nouveau salon et quitter l’ancien parce qu’il lui manque 3.000 euros et quelques cosmétiques pour débuter. Petit passage dans lequel on t’invite à relever et surtout à lire ton courrier avec « Please Read The Letter » et puis en apothéose le medley de « Whole Lotta Love » qui contient la version anglaise de « Santiano » , adaptation de « Santianna » un chant de marins anglais, que Hugues Aufray a popularisé en français en 1961.

Le temps a passé trop vite mais de l’avis général, nous venons d’assister à un truc rare, « LE » concert parfait, le Graal matérialisé, car aucune seconde, que ce soit musicale ou de contact avec le public n’a été gâchée.

Je n’ai plus qu’a rentrer me reposer quelques heures et me voici déjà sur place pour le concert de ce soir à Glasgow, deuxième volet de mon triptyque Plantesque.

À bientôt.

Mitch « ZoSo » Duterck

Robert Plant and The Sensational Space Shifters feat. Seth Lakeman -Carry Fire Tour - The Olympia, Liverpool, November 25 th 2017
Robert Plant and The Sensational Space Shifters feat. Seth Lakeman -Carry Fire Tour - The Olympia, Liverpool, November 25 th 2017
Robert Plant and The Sensational Space Shifters feat. Seth Lakeman -Carry Fire Tour - The Olympia, Liverpool, November 25 th 2017