Robert Plant and The Sensational Space Shifters feat. Seth Lakeman - Carry Fire Tour - Concert Hall, Perth, Scotland le 28 novembre 2017

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About: 
Robert Plant and The Sensational Space Shifters feat. Seth Lakeman - Carry Fire Tour - Concert Hall, Perth, Scotland le 28 novembre 2017
Artist: 
Robert Plant and The Sensational Space Shifters feat. Seth Lakeman
Date: 
28/11/2017
Venue: 
Concert Hall
Place: 
Perth
Your Reporter on the Spot: 
Mitch « ZoSo » Duterck : texte - photos

Robert Plant and The Sensational Space Shifters feat. Seth Lakeman- Carry Fire  Tour - Concert Hall, Perth, Scotland le 28 novembre 2017

 

Line up :

Robert Plant : vocals - percussions.

Billy Fuller : bass, backing vocals - percussions.

John Baggott : Keyboards, backing vocals - percussions.

Liam “Skin” Tyson : guitars - backing vocals.

Justin Adams : guitars, backing vocals - percussions.

Seth Lakeman : fiddle - backing vocals.

Dave Smith : drums - percussions.

Setlist :

01.New World...

02.Turn It Up.

03.The May Queen.

04.Rainbow.

05.That's The Way.

06.All The King's Horses.

07.Season Song.

08.House of Cards > Band Introduction.

09.Gallows Pole.

10.Carry Fire.

11.Babe, I'm Gonna Leave You.

12.Little Maggie.

13.Fixin' To Die.

14.Misty Mountain Hop.

15.What Is And What Should Never Be.

16.Blue Birds Over The Mountain.

17.Whole Lotta Love > Santianna.

Troisième et, temporairement, dernier volet de cette tournée au Royaume (dés)Uni de Robert Plant. Ce soir, après une bonne heure de route entre Lennoxtown, Baile na Leamhnachd en gaélique, et Perth, mon pote Steven me dépose sur Mill Street où je retrouve Stephen et Jillian Page, d’autres amis écossais qui m’attendent pour le concert de qui vous savez, où vous savez.

Pénétrons donc dans cette infrastructure d’une capacité de 1.200 places inaugurée par the Queen of England en personne en 2005. Retrouvailles également avec d'autres amis à l'intérieur de ce très bel édifice, et dix fils, c'est plus facile à élever qu'une fille, comme on dit chez nous...

Beaucoup de bonne humeur avec les Écossais, comme d'habitude et dans ces conditions, le temps passe très vite même si c’est très agréable de patienter en attendant l’ouverture des portes, bien au chaud à l’intérieur d’un bâtiment, plutôt qu’en se gelant les articulations et les usines à bébés dans le froid à l’extérieur, comme c’est trop souvent le cas. Ici, à Perth, on a compris qu’on pouvait faire du commerce de manière intelligente en faisant patienter les gens avec un peu de confort. Peu avant 19 heures, une aimable employée nous demande d’échanger notre ticket de concert numéroté contre un bracelet bien vite personnalisé par note pote James Smith en « Robert Plant VIP ». La dame nous signale qu’on pourra récupérer un ticket souvenir à la sortie, après le concert. Bizarre mais ça marche, et toujours avec le sourire. Chez nous, ce genre d’initiative serait à coup sur ponctuée de « merde, bande de cons », de « godferdomme loeriks » et de quelques « verdammte scheisse », pour faire bonne mesure. Ici en Ecosse, ça se passe dans la bonne humeur, tout comme la fouille à l’entrée d’ailleurs. Les portes s’ouvrent et nous voilà trustant la moitié du premier rang, répartis sur quelques mètres de distance, comme pour d’autres concerts si vous voyez de qui je veux parler. Je ne sais pas vous dire pourquoi mais j’ai l’impression que ce soir, ça va être spécial, encore une fois, j’ai un énorme frisson qui me parcourt d’un coup l’épine dorsale, c’est généralement bon signe, ou, bon cygne comme on disait chez Swan Song.

19:45, Seth Lakman prend possession de la scène pour trente minutes et d’emblée le public est très chaud mais aussi très respectueux comme je n’ai jamais entendu dans ma vie de concertiste. Pourtant, les passages calmes, ça ne manque pas quand on est seul en scène avec un violon, une guitare ténor ou un bouzouki , mais ici, on entendrait une mouche voler, tout le monde respecte, écoute religieusement et applaudit le talent de l’artiste. Encore une fois, le fait de ne pas avoir de bars à l’intérieur même de la salle de concert évite d’avoir ces perpétuels individus grossiers qu’on sert et qui ne pensent qu’à boire et parler fort, à roter, et à rire plus bêtement encore, perturbant de la sorte les 99 % du reste du public, venus, eux, pour écouter de la musique.

Pour enregistrer ce soir, pas moyen de passer mon compagnon Olympus, trop volumineux, alors je vais tenter le coup de l’enregistrement via l’iPhone 7, on verra bien, l’essai d’hier à Glasgow me fait dire qu’un positionnement judicieux pourrait donner de bons résultats, allez, je pousse sur « record » et à la grâce de Dieu comme on dit. « New World... » ouvre le concert, suivi de « Turn It Up ». Robert Plant est souriant comme je l’ai rarement vu. Comme me le faisait remarquer mon pote James, non pas Smith, Sutherland, c’est l’autre, ils ont l’air beaucoup moins tendus qu’à Glasgow la veille. Introduction de Robert : « We are the Sensational Space Shifters and we accept no substitutes » et on enchaîne par « The May Queen » et le très beau... »Rainbow » et ses percussions obsédantes, comme l’image que tu construis de ton idéal masculin ou féminin et qui explose un jour sans savoir pourquoi, simplement parce que tu te rends compte que tu t’es trompé.

Ça y est, première grosse émotion avec « That’s The Way » qui n’a rien à envier à la version jouée à l’époque de Led Zeppelin, c’est parfait, sans failles, ni « ouille » ni « aie ». Ce morceau n’a pas pris une ride lui. Ce chef-d’œuvre intemporel est suivi comme son ombre par le magnifique « All The Kings Horses » survivant de l’époque des « Strange Sensation » au sein duquel évoluaient déjà certains des musiciens qui composent aujourd’hui les « Space Shifters ». « My Kingdom For A Horse » criait Richard III, roi d’Angleterre qui, dans le drame de William Shakespeare, aurait eu la volonté d’échanger son royaume pour un cheval à la bataille de Bosworth avant de prendre la fuite, le lâche. Tu ne diras pas que tu n’apprend rien en me lisant au moins.

Une nouveauté et une première mondiale dans le répertoire avec l’interprétation de « Season Song » extrait du nouvel album, compagnon acoustique parfait des deux opus précédents. Décidément il nous gâte notre Robert. « House of Cards » de Richard Thomson termine le voyage qui nous a permis de découvrir les voix et les harmonies dans toute leur splendeur, sorte de triomphe à la romaine que recevait un empereur victorieux rentrant à Rome. En fait de couronne de lauriers c’est plutôt d’un halo doré qu’est nimbée la tête du Golden God qui peut encore porter fièrement ce titre, quelle voix!

Un moment de pure détente western avec un « Gallows Pole » revisité de façon géniale par un artiste qui n’a jamais hésité à se remettre en question. Petite introduction historico/humoristique de notre Robert qui en connaît un bout en la matière. Et toujours ces interventions endiablées de Seth Lakeman qui nous entraînent invariablement dans un square-dance imaginaire de toute beauté. On est tour à tour Buffalo Bill Cody, Billy The Kid, Jesse James ou encore Wild Bill Hicock, Calamity Jane ou Annie Oakley.

La pièce de résistance, le moment épique, un nouveau morceau de Led Zeppelin, 37 ans après la disparition du groupe, on croyait que c’était impossible et pourtant Robert Plant l’a fait. Plus aucun poil de couché sur le corps, ils se sont redressés, cherchant à percer mes vêtements pour atteindre cette lumière, ce feu sacré qu’est « Carry Fire » qui débute sur un climat un peu à la « In The Evening » et qui s’envole ensuite vers le côté oriental si cher à Page et Plant. Une chanson d’amour énorme, si votre petite amie ne change pas d’attitude à votre égard après un cadeau pareil, quittez-là, elle abuse de votre naïveté! Ce morceau a une dimension énorme en concert, bien plus impressionnante que la version de l’album. Au niveau applaudimètre, je me demande même si cette merveille n’égale pas, sinon, dépasse les classiques du répertoire.

« Babe I’m Gonna Leave You » revu et corrigé par Skin Tyson est toujours aussi beau et efficace que celui de Led Zeppelin paru en 1969, magnifique solo hispanisant de toute beauté au milieu du morceau.

On s’achemine vers la fin du concert mais pas sans avoir rendu visite à « Little Magie » « une chanson écossaise aussi vieille que vos montagnes » déclare le chanteur, ni sans avoir opéré ses plus beaux déhanchements sur « Fixing To Die » de Bukka White, version « Spaceshifters » et finalement par le re-lifting d’un autre classique de Led Zeppelin qu’est « Misty Mountain Hop » qui symbolise toujours la révolte d’une jeunesse en désaccord avec l’establishment qui gouverne. Un coup de griffe à peine déguisé à l’attention de Donald Trump.

Nous voici prêts pour les trois rappels avec « What Is And What Should Never Be » extrait lui aussi du répertoire du dirigeable. Vient ensuite un nouveau morceau avec « Blue Birds Over The Mountain » du dernier album et en apothéose, sorte de frénésie bacchanale pour les tympans : le medley « Whole Motta Love » « Santianna ». Le groupe s’incline, salue par deux fois le public extraordinaire de Perth. Ce soir avec 17 titres et 1h50 de prestation, Robert Plant nous a gratifiés du plus long concert de le tournée. Alors? Verdict : j’avais vu le concert parfait à Liverpool, mais j’avais oublié qu’il existait encore un mode de conjugaison superlatif qu’on appelle le plus-que-parfait, le concert d’hier m’en a fait souvenir.

Merci à tous mes amis écossais pour leur accueil et leur hospitalité de légende, en particulier Steven Craven, Jillian et Stephen Page, merci du fond du cœur pour votre authenticité et surtout pour votre amitié sincère qui est un trésor que je chéris plus que toute autre chose.

Mitch « ZoSo » Duterck

P.S: et l’enregistrement alors? C’était parfait, étonnant pour un téléphone, ça dépasse beaucoup de pirates en qualité.

Robert Plant and The Sensational Space Shifters feat. Seth Lakeman - Carry Fire Tour - Concert Hall, Perth, Scotland le 28 novembre 2017
Robert Plant and The Sensational Space Shifters feat. Seth Lakeman - Carry Fire Tour - Concert Hall, Perth, Scotland le 28 novembre 2017
Robert Plant and The Sensational Space Shifters feat. Seth Lakeman - Carry Fire Tour - Concert Hall, Perth, Scotland le 28 novembre 2017