Pogo Car Crash Control et SBRBS à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 24 février 2023

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About: 
Pogo Car Crash Control et SBRBS à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 24 février 2023
Artist: 
Pogo Car Crash Control et SBRBS
Date: 
24/02/2023
Venue: 
La Grande Ourse.
Place: 
Saint- Agathon
Your Reporter on the Spot: 
Michel Preumont ( texte & photos)

Pogo Car Crash Control et SBRBS  à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 24 février 2023 

 

michel 

Un double concert organisé dans le cadre du Festival Autour d’Elle.

Parenthèse, faut pas croire que les filles qui font de la musique s'ébattent forcément dans un environnement folk, variété pop,  c à d  le créneau nouvelle scène française, Clara, Juliette, Angèle, Marie-Flore , Suzane  ....: les Riot grrrls ça existe, des filles qui font du punk, du garage, du metal ou du rap qui dérange, tu en trouves dans tous les coins de la planète.

Ce soir, ce sont deux bassistes qui justifient la présence de leurs groupes sur la scène de Saint-Agathon, Marie Herbault chez SBRBS et Lola Frichet chez Pogo Car Crash Control.

SBRBS est catalogué alt rock/stoner/ garage,    Pogo Car Crash Control , punk métallique/hardcore/trash.

Ce soir on ne valse pas, place au pogo et au mosh pit!

 SBRBS

Début octobre, tu les croisais à Bonjour Minuit pour une Session Live de Radio Activ',  Marie Herbault (Chant, Basse) et Hadrien Benazet (Chant, Guitare), le noyau  du projet, étaient accompagnés par Franck Richard à la batterie.

Ce soir, on n'avait pas l'impression que le gars hyper doué, maniant baguettes et frappant le charleston et la grosse caisse, était le même que celui qui avait officié à Saint-Brieuc, il ressemblait par contre vachement au mercenaire Thomas Kerbrat,  que tu avais croisé, tout comme Marie, au sein de Levitation Free.

Faudra lui demander, un jour, s'il existe une formation des Côtes-d'Armor avec laquelle il n'a pas encore joué.

21: 00, l'ingé-son n'a pas eu le temps de réduire  au silence  le groupe ( sur clé USB) qui servait de fond sonore pour faire patienter un public, venu en nombre, qu'une déflagration foudroyante vient secouer la salle, ce qui n'a pas plu à Cyrille  qui a renversé sa Distoufer sur ses belles pompes du dimanche.

'Blessings' , une bénédiction en forme de stoner râblé est lancée, Marie et Hadrien se partagent les vocaux scandés , Thomas martèle pire que Charles. Là-haut,  les étoiles composant La Grande Ourse se terrent, on peut s'attendre à une nuit noire.

Le trio a embrayé sur ' Heavy Hearted', comme tu sais que heavy n'est pas soft, tu as compris que ça arrache.

Un coup de fuzz, un éclair au chocolat, un autre au moka, ' Common Lightning'  fuse et ça clignote dans le rouge, c'est moche pour les photos, du stoner, on est passé au garage mâtiné de hard, style The Brian Jonestown Massacre.

Un solo de  basse périurbain vient  chatouiller nos tripes avant d'entendre ' Meet your maker'  chanté d'un timbre déformé  et doté d'une amorce psychédélique.

Puis vient le morceau donnant son titre au nouvel album attendu pour la fin du mois ' The devil you know' suivi par le saccadé  ' Be Brave' , cassures et à-coups pertinents  fissurent la trame, ça donne soif, mais le trio n'a pas l'intention de lâcher prise et enchaîne sur le brûlant  'How to trick someone into loving you' .

Marie annonce une chanson d'amour, t'as toujours pas pigé le sens de l'intitulé  ' U.U' , mais ce qui est certain par contre c'est qu'on ne voit pas Roméo chanter ce truc hypnotique  à Juliette

'In control'  et ' Pretty Steady Place'  se succèdent, et ce n'est pas parce que Marie répète ... dancing all alone... que tu dois songer au dramatique ' They Dance Alone' de Sting.

Le morceau s'éteint à petits feux pour faire place au midtempo exotique  ' Belize'  qui précède le plus ancien et sec ' Life, shapes, now' suivi sans pause par le dernier titre, virevoltant,  du set,  'This is gonna suck'.

Un concert dense, intense et  rigoureux. 

SBRBS est à l'affiche des   Vieilles Charrues cet été  !

  Pogo Car Crash Control

 

  Patricia Spehar a grandi à Lésigny en Seine-et-Marne.

Qui?

La reine de beauté, Miss France en 1997.

Très instructif, quel est le rapport avec le sujet?

 Pogo Car Crash Control , né en 2011, vient de Lésigny.

Olivier Pernot avec T , Simon Péchinot , le frangin Louis Péchinot et Lola Frichet ( une arrivée tardive, elle remplace Benjamin Dion)   décident  de monter un groupe qui jouera de la musique brute, bruyante et tonique. 

Pendant quelques années, ils jouent du grunge/garage dans les bleds du côté de Brie-Comte-Robert, puis signent un contrat chez Panenka, non pas le gars qui a inventé le penalty mou, il s'agit d'un label.

 

2016, un premier EP paraît, puis en  2018, un premier album, deux autres suivront, le dernier 'Fréquence Violence' en 2022.

Mais c'est sur scène que le quartet impressionne, ils se tapent les grands festivals:  Hell Fest, le Download Festival à Donington , La Voix du Rock , le Festival de Marne, Grat'Moilà, Art Sonic  etc...

Un petit événement de les voir en Bretagne, donc.

Matos monté, ce qui frappe d'emblée ce sont les enceintes Marshall maculées de rouge, avec traces de mains ensanglantées,  le mur à l'arrière de la scène est recouvert d'une draperie mentionnant le nom du groupe et affichant un logo  sympathique, le poignard de Jack l'éventreur tout dégoulinant d'hémoglobine attire les regards.

Ils rappliquent pour attaquer 'Aluminium' , le single qui annonçait le dernier album.

Déjà un uppercut dans la tronche, par contre Olivier a beau chanter en français, le sens du contenu nous échappe, on a simplement pigé...putain de merde... le reste demeure inintelligible.

Tout le monde s'en fout, on en  a tous  marre des sermons de nos politiques.

T'as vu la setlist, elle reprend plus de 20 titres, ils vont défiler à une cadence infernale.

'Déprime hostile' et 'Pourquoi tu pleures'  glissent à l'aise, à tes côtés, les têtes s'affolent, deux ou trois poings s'élèvent dans les airs. Louis tabasse tout ce qui l'entoure, pour l'instant il a gardé le T-shirt, son frangin qui, de temps en temps, assure les secondes voix, martyrise sa guitare pire que Pete Townsend aux débuts des Who, Olivier, imprévisible, agrippe le micro dans lequel il éructe son message tout en balançant des riffs meurtriers, la petite Lola paraît bien sage, ne t'y fie pas, c'est une lionne au jeu de basse tonitruant.

Trois morceaux à peine et Ludovic sue à grandes gouttes, il apostrophe sa copine, tiens, ma carte bleue, prends-moi deux bières.

Des 25 cl, mon chou?

Te fous pas de moi!

Sur scène les P3C continuent leur entreprise destructrice : ' Le ciel est couvert' , 'Traitement Mémoire' , 'Reste Sage'  s'enchainent.

Jump, jump, jump ....qu'il hurle pour encourager les kangourous.

Puis vient 'Miroir', comme ils sont légèrement jaloux de La Castafiore ils ont décidé de le briser, autant par la voix, que par les riffs acérés et ultra rapides.

Des sons métalliques amorcent ' Conseil'.

Il dit quoi le conseil: casse-toi et laisse moi tout seul!

T'as pas insisté!

' Fréquence violence' est bizarrement légèrement plus calme ( avec une guitare acoustique samplée) , tu sais que la tempête va repointer le bout du nez .

Avec 'Paroles m'assomment'  on revient au scénario initial ,  du ( très) méchant, de l'abrasif qui décape tout.

Le hargneux 'Ville prison'  décrit les joies de la vie urbaine, impossible d'en sortir, qu'il braille, tu te sentais défaillir, étouffer, tu cherchais un peu d'air, peine perdue, ils lâchent de  nouvelles bombes:  'Criminel potentiel', 'Tourne pas rond'  et 'Tu peux pas gagner'.

Après le triste constat final, vient ' Recommence à zéro' , une composition plus légère mais pas moins acerbe.

Après ces 45' trépidantes, le groupe dépose les armes et regagne les coulisses.

C'était un coup monté, il restait quelques titres sur la playlist.

'Qu'est ce qui va pas',  du Pierre Vassiliu noise punk, ouvre la série de rappels, puis  ' Tête blême' ,  le titletrack de l'album de 2020,  annonce la dernière tirade, 'Crève'  qui a déclenché un mosh pit bourru, tandis que sur le podium Lola et Simon miment un combat de rue farouche.

 

Comme d'habitude les informations recueillies chez les organisateurs et la police diffèrent sérieusement: une manifestation pacifique selon les premiers,  on a dénombré plusieurs centaines de casseurs venus pour commettre des violences, selon les forces de l'ordre.

 

Après deux dates bretonnes, les Pogo Car Crash Control comptent sillonner toute la France et prêcher la bonne parole punk,  sans passer la soutane cléricale .