PJ HARVEY à Forest National le 19.10.2016.

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About: 
PJ HARVEY à Forest National le 19.10.2016.
Artist: 
PJ HARVEY
Date: 
19/10/2016
Venue: 
Forest National
Place: 
Bruxelles
Your Reporter on the Spot: 
Texte et Photos : JP VANDERLINDEN ana JPROCK THE DARK FEATHER.

Hormis ses deux premiers albums dans les nineties ( « Dry » et « Rid of Me » ) je n’ai jamais été très convaincu par l’univers de PJ Harvey.
Femme caméléon , toujours là où on ne l’attend pas elle ouvre des portes différentes que l’auditeur franchit ou pas selon ses humeurs et sa sensibilité.
Son dernier album contient néanmoins quelques titres qui m’ont interpellé et donc malgré une certaine réticence je me suis dit que la revoir en concert serait une belle opportunité.

Jusqu’ici je dois l’avoir vu sur scène trois ou quatre fois , plusieurs fois en festival où elle ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable, au Vooruit de Gand ( concert très moyen) dans les nineties, et à ses débuts sur la tournée qui a suivi la sortie de « Rid of Me » où elle m’avait scotché par sa folie.
Ce concert de Forest constitue donc ce soir un test ultime.

J’arrive devant Forest National vers 19h35, le concert étant prévu à 20h sans première partie et à mon grand étonnement c’est une foule compacte qui s’agglutine sur la rue et les trottoirs qui jouxtent Forest. 
Plus de périmètre de sécurité carré constitué par les barrières nadar et les lockers habituels qui permettaient de filtrer en douceur les arrivées par plusieurs entrées différentes et donc de laisser s’agglutinner la foule devant Forest APRES avoir été fouillée, mais deux simples ouvertures séparées pour la fouille des hommes et des femmes situées environ 20 mètres devant l’entrée de la salle. 
Cette configuration engendre la formation d'une masse compacte de gens qui pourrait servir facilement de cible à n’importe quel terroriste qui se mêlerait à la foule SANS avoir été fouillé au préalable bien sûr. 
C’est impensable et juste honteux !
Renseignements pris auprès de la sécu et de quelques personnes bien informées il semblerait que l’ordre vienne de l’ autorité communale qui ne veut plus de l’ancienne configuration ni des lockers qui dérangent le voisinage . 
On se fiche donc ouvertement de la sécurité du public au profit d’un hypothétique électorat communal qui grince des dents.
Faut il attendre qu’un drame se reproduise pour que les services de sécurité et les autorités compétentes prennent enfin leurs responsabilités en faisant preuve d' intelligence ? 
C’est juste révoltant ! 
D’autant plus que l’inefficacité et la lenteur de ce système de filtrage surexpose le public cible pendant de très longues minutes et crée des files interminables.
C’est totalement déraisonnable et ça mérite d’être dénoncé !

Et une fois rentré dans la salle, le périple n’est pas fini pour ce soir, nous allons devoir attendre quarante cinq minutes avant que Mademoiselle PJ daigne enfin se pointer sur scène. 
Visiblement la ponctualité n'est pas son fort.
Je meuble donc ce temps d’attente en allant me chercher à boire et à manger lorsqu’ une hôtesse de la sécurité ( qui me connais par ailleurs) m’interdit l’entrée de la salle.
« Désolé Monsieur, mais l’artiste ne veut aucune boisson ni nourriture à l’intérieur de la salle, les odeurs la dérangent ! « 
Du jamais vu ! 
J’hésite entre colère et fou rire nerveux, et conjointement avec une autre victime excédée elle aussi par les caprices de la diva nous éclatons de rire et je me dis que vu son look anorexique la demoiselle ne doit sans doute que sucer des courgettes.
Soit ! 
On se retrouve donc des dizaines à devoir bouffer notre pitence dans les couloirs gorgés de monde ( je vous renvoie au paragraphe sécurité) et pas loin des poubelles. Merci Mademoiselle Harvey , très rock attitude tout cà ! 
Je vous conseille de faire aussi analyser l’air de la salle et d'éventuellement reporter le concert si le résultat ne vous convient pas. 
C’est donc déjà particulièrement énervé que je prend place dans les gradins d’un Forest Club ( le balcon est fermé) pas totalement rempli.

La suite va être hélas d’un ennui incommensurable. 
Entendons-nous bien, je ne parle pas de la valeur des titres en eux-mêmes , l’album « The Hope Six Démolition Project » est certainement ce qu’elle a fait de mieux depuis longtemps , mais du concert en tant que tel qui se veut glacial, prétentieux et d’un ennui mortel.
Entouré d’un band statique à souhait dans lequel on retrouve pourtant de bons musiciens comme l’inévitable John Parish, Mick Harvey ( que j’aime bien par ailleurs) et Jean Marc Butty , PJ chante mieux qu’à ses débuts mais il ne passe rien. 
Aucun contact avec le public, aucun plaisir apparent d’être sur scène, rien.
Il faut attendre environ 1h de concert pour qu’elle daigne adresser un faible « thank you » à son public et présenter brièvement son band.
Où est passée cette rage d’antan ? 
Où est la part réservée à l’improvisation et à la folie qui caractérisaient les concerts de ses débuts ?
Contrairement à un Nick Cave qui apporte en live une dimension supplémentaire, particulière et magique digne d’une grand messe, PJ se contente de paraître et de jouer sa diva. 
A l’image sans doute de ses caprices .Dommage.
Une chose est certaine, je ne retournerai plus la voir sur scène, je préfère de loin écouter certains de ces albums tranquillement chez moi plutôt que me déplacer pour n’avoir droit à aucune valeur ajoutée avec ce qu’elle propose sur scène durant 1h25.
PJ Harvey est devenue une artiste pour bobos branchés un poil intellect, à mille lieu de la féline déjantée de ses débuts, talentueuse certes, mais qui se contente de paraître comme une déesse païenne qui se regarde le nombril et se perd dans les méandres de son ego.
Ses fans ont sans doute été comblés, après tout c’est le principal s'ils s'y retrouvent dans cette attitude et s'en contentent.
Moi dorénavant je passe mon tour.

Texte et Photos : JP VANDERLINDEN ana JPROCK THE DARK FEATHER.

Setlist :

Chain of Keys 
The Ministry of Defence 
The Community of Hope 
The Orange Monkey 
Let England Shake 
The Words That Maketh Murder 
The Glorious Land 
Written on the Forehead 
A Line in the Sand 
To Talk to You 
The Devil 
Dollar, Dollar 
The Wheel 
The Ministry of Social Affairs 
50ft Queenie 
Down by the Water 
To Bring You My Love 
River Anacostia 

Encore:
Highway 61 Revisited �(Bob Dylan) 
Guilty