MOUNDRAG à la session Live de Radio Activ - Salle Bonjour Minuit à Saint-Brieuc le 10 juin 2021

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About: 
MOUNDRAG à la session Live de Radio Activ - Salle Bonjour Minuit à Saint-Brieuc le 10 juin 2021
Artist: 
Moundrag
Date: 
10/06/2021
Venue: 
Bonjour Minuit
Place: 
St Brieuc
Your Reporter on the Spot: 
NoPo

 MOUNDRAG à la session Live de Radio Activ - Salle Bonjour Minuit à  Saint-Brieuc le 10 juin 2021

 

par NOPO

 Radio Activ' n'oublie pas ses auditeurs et ses sessions (scions, scions du bois ou plutôt envoie du bois!) live mais les dernières, sans public, ont généré beaucoup de frustration (scions, scions du bois, zzz!).
Quel plaisir ce soir de se rendre à nouveau à la belle salle de Bonjour Minuit (et la grande, en plus!), pour un concert à public masqué et assis pourtant conquis avant même la bataille!!
Les catcheurs aux prises de notes (du do au sol fa si..l sans difficulté), eux, ne le sont pas, masqués, ils assument leur envie d'en découdre.
A ma gauche Camille, orgue et mellotron, grand à lunettes, mi-plume, plein d'aplomb. A ma droite Colin, batterie, gong et clochettes, fine plume et teigneux sur les peaux.
Les 2 chantent au poil, leur force résidant dans leurs cheveux longs et rouflaquettes fournies très seventies. Leur pote Goudzou des Komodors, au son et matos, ne dépareille pas.
Les frangins Goellaën Duvivier, on les connaît pour les avoir vu à plusieurs reprises dans cette configuration explosive, ou en quartette hard-blues (Smooth Motion) avec Louis et François, et aussi avec le encore jeune barde breton Brieg Guerveno.
En fond de scène, un Gwenn-ha-du géant à la sauce Moundrag, leur nom-logo étant intégré dans les bandes noires et blanches, rappelle, sans accepter de positionnement GPS, que nous sommes bien en Bretagne.

Emballés, eux-mêmes, par leurs rêveries psychédéliques, ils n'hésitent pas à lâcher les chevaux que ce soit dans les enchaînements aux claviers ou les débordements à la batterie avec une posture rock de tous les instants.
On pense parfois à Emerson Lake et Palmer (leur côté le plus tempétueux et le moins présomptueux) ou à Uriah Heep (pour leur rock magique et survolté).
Il faut les voir voler ces cheveux/chevaux fous, il faut sentir le vent du fouet dans les baguettes virevoltantes, il faut vibrer dans le souffle puissant des naseaux des claviers et l'orage au coeur de la grosse caisse!
Alors on y va!

Introduction par un extrait de 'The rider' enchaîné aussitôt sur un nouveau titre 'The creation' profondément ancré dans les 70's au point d'avoir l'impression qu'il en remonte direct.
La pulsion de l'orgue 'fury' et de la batterie nous embarque dans un univers fascinant qui ne relâche jamais son étreinte. ça promet!

'My woman' pourrait faire (bonne) figure de morceau pour les ondes dans sa 1ère partie très catchy puis la rupture psychédélique, à mi-temps, surprend.
Nappes de claviers posées sur roulements habillent les voix, en particulier, la voix lead de Colin.
La version live s'est étoffée surtout au niveau du chant maîtrisé.
Au final, le motif rythmique, dynamique sur les toms, donne raison à la dernière phrase comme arrêtée dans le vide.

On reste suspendu à 'The hangman', merveilleusement chanté par les 2 puncheurs complices avec un orgue bouillonnant (perdu un instant dans l'air de Paimpol et ses falaises).
On y dépasse habituellement les 10 minutes luxuriantes (sur la version KEXP notamment, un peu réduite ici) parsemées de gong et clochettes dans des méandres qui attisent la curiosité.
Extrêmement dynamique, la mélodie envoûtante traverse l'espace intersidéral comme une fusée. Le morceau absent de l'EP figurera sur le futur album.

A la pause, les musiciens annoncent, au micro de Marcus, la sortie d'un album en Janvier 2022.
Rappelons que les gars se sont fondus en transmusicales et filmés par KEXP, ils ont montré aux amerlocs de quel bois on se chauffe à Paimpol.

A la reprise, la nouvelle composition 'Komodor' dès le coup de gong émulsionne orgue tournoyant et voix aériennes, échangées, enchevêtrées ou ensemble.
La sauce Uriah Heep prend et nous prend aux tripes car le rythme toujours élevé ne laisse aucun répit. Une grande réussite!

Un son grand orgue de cathédrale entonne une complainte mélancolique à haute résonance. Seule la voix fragile de Camille vient s'en mêler dans l'ombre.
'Shade in the night' cache une pause émotion bienvenue, achevée au gong et qui fait son effet!

Un clavier sinistre ouvre 'The priest and the whore' mais le son se transforme vite, plus guilleret, en soutien de la voix de Colin qui veut nous dire un secret...
Le titre alterne sentiments sombres et lumineux avec des fulgurances surdouées à l'orgue.
Le solo de batterie fougueux rappelle les délires de Jean-Marie du Muppets Show.
Colin invente toujours de nouveaux trucs, quand ce n'est pas le pied sur la caisse claire (quel pied!), c'est le coup de baguette sur la seconde baguette calée sur la Charley.
Un régal pour les yeux et les oreilles!

Puis, nous avons droit à une nouvelle création (après 'The creation' justement et Komodor) avec 'Demon Race'. Les 2 artistes chantent 'I'm losing control', qui convient parfaitement à leur état d'esprit.
Le morceau évolue dans une ambiance ardente en déboulés de frappes et accrocheuse en diable.

Reprise de 'The rider' (celui-ci aussi pourrait être 'on the storm'...) jusqu'au bout du set cette fois.
Les paroles font un clin d'oeil à YES qui fredonnait 'Nous sommes du soleil'. Les Moundrag lui préfèrent 'Here I am, I'm from the stars'.
On veut bien les croire, en tous cas, la fée (rah-lovely-) rock s'est penchée sur leur berceau.

Camille pourrait jouer à Colin-Maillard avec aisance tellement ses doigts trouvent les touches avec facilité et tout ce qu'il touche ... sonne superbement!
Son jeu fait penser à un mélange de Keith Emerson, Eddie Jobson et même Jon Lord et Ken Hensley.
Colin fait corps avec son instrument de prédilection dans une osmose puissante et jouissive. Son chant plus aigu que celui de son frère permet des montées crescendo (parfois partagées).
La direction des voix a d'ailleurs évolué avec subtilité, développant plus de retenue et de maîtrise qui colle bien à leur style prog-jazz-rock rutilant.
Les 2 frères jouent avec un naturel vintage bluffant au bord de l'impro, plein de décontraction et de spontanéité.
Grandiloquent parfois, soit, mais la musique de Moundrag reste festive et accessible, haute en impression mais jamais hautaine.
Comment résister à cette mixtuerie? KO, on finit KO!

NB : On remet ça, gratuitement, le we du 10/11 Juillet au même endroit avec à nouveau les Moundrag, SBRBS, Brieg Guerveno et Stephane Kerihuel et des DJ sets.
Merci Bonjour Minuit!
 

Set list
The rider/The creation
My woman
The hangman
Komodor
Shade in the night
The priest & the whore
Demon race
The rider