Middle Child et Maxwell Farrington au Chaland Qui Passe, Binic, le 9 juillet 2022

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About: 
Middle Child et Maxwell Farrington au Chaland Qui Passe, Binic, le 9 juillet 2022
Artist: 
Middle Child et Maxwell Farrington
Date: 
09/07/2022
Venue: 
Le Chaland Qui Passe
Place: 
Binic
Your Reporter on the Spot: 
Michel Preumont ( texte & photos)

 Middle Child et Maxwell Farrington au Chaland Qui Passe, Binic, le 9 juillet 2022

 

michel 

Deux jours de concerts sont organisés les 9 et 10 juillet,  Place  de La Cloche à Binic, une initiative du dynamique Arnaud Lagadeuc, du Chaland Qui Passe.

Les quais de la commune seront fermés à cette occasion, ce qui a fait grincer pas mal de mâchoires de livreurs, patrons de resto et d'allergiques à la marche.

Le samedi, à l'origine, l'affiche mentionnait cinq groupes: Maxwell Farrington + Middle Child + Marietta + Nathan Roche Band et Music On Hold.

Les derniers ont dû déclarer forfait because un musicien, qui venait de courir le marathon de Radenac, s'est blessé à la voûte plantaire, avec les pieds en compote,  tu ne peux pas jouer du piano à la manière de Jerry Lee Lewis.

Il en reste quatre, l'annonce disait démarrage à 17h, on t'attendait pour un apéro en début de soirée, ta petite cervelle te dit, OK, tu peux assister à un ou deux concerts.

Oui, mais, les impondérables...

A 17h, pas de matos sur le podium, Maxwell, pas le gars de Brooklyn , un  ex-sex symbol qui susurrait des trucs nu soul gluants, non, Maxwell Farrington, qui, lui,  sirotait une bière avec un pote, tout comme lui originaire du Pacifique Sud, t'indique que, peut-être, les shows pourraient débuter à 18h.

T'as pas juré, tu venais de passer par le confessionnal, t'as bu quelques cervoises, t'as musardé sur les quais, et à 18h tu t'es repointé face à la scène.

Il est 18:15', lorsque le maître queux du Chaland, celui qui a appris aux bretons à consommer  du civet de kangourou au cidre du Val de Rance bio ( on la place à chaque fois) , gravit les quatre marches devant le mener sur la tribune.

Pour l'avoir croisé plusieurs fois, tu sais que l'Australien lunaire travaille sans filet, sans musiciens, sans setlist, il suit l'inspiration du moment, tripote son assistant numérique personnel, chante, enfin croone, dansotte, se prend pour Dalida, Vic Damone, Dean Martin ou Bobby Darin, tout ça au second degré en souriant, ,  malgré le succès obtenu depuis sa collaboration avec le Superhomard, un duo apprécié par les critiques du monde entier, sauf un mec de chez Gonzaï, qui ne rêve que d'une chose c'est de plonger le crustacé dans une eau à 100°.

Derniers réglages sonores sur fond tropical ...you're my only shining star... murmure-t-il à Miss Bourrelets qui passait par là, par hasard.

C'est parti avec ' 2AM' , à écouter aux petites heures en sirotant un dernier cocktail,  tout en admirant une belle dame chalouper langoureusement.

Maxwell, sans tuxedo, ni bow tie, se déplace avec nonchalance et une grâce toute masculine, sur la piste de danse improvisée.

Tout est décalé chez ze king of the dérision qui embraye sur ' How many times' , une nouvelle romance aux sonorités baroque pop,  à l'orchestration Burt Bacharach raffinée.

Binic vient de comprendre que le concert a commencé et applaudit. Le chanteur de charme propose une première friandise en français ' Je préférerais', se paye un pas de danse Egyptian Reggae et  écoute, fasciné, le solo de Samsung  smart saxophone sirupeux  qui termine la romance.

Du grand art!

L'enchantement  persiste avec la suave et romantique  bossa nova 'Norway', toujours portée par un sax digne de Stan Getz.

Pas retrouvé de traces de la suivante,  aussi lisse que les belles images du magazine Vogue, ...I like the company of your pretty smile... murmure-t- il à la belle, portant un élégant swimsuit retro,  à pois, ouais un peu comme celui ( signé Givenchy)  qu'arborait Audrey Hepburn  sur une plage vénitienne.

Allongée langoureusement sur sa chaise longue, elle tire une bouffée de la Dunhill coincée dans un porte-cigarette, copie parfaite de celui que tu vois sur l'affiche de Breakfast at Tiffany's.

Le nippon fripon  'Haikus',  décoré d'une voix Yoko Tsuno,  a ravi tous les amateurs d'exotisme.

C'est à la fin de cette rengaine,  au goût de kakigori, que le Guy Marchand néo-breton décide de se payer une balade au bord de l'eau, en passant, il secoue la cloche qui donne son nom à l'endroit,  tout en chantant un hommage  à ' Rita'.

Il poursuit son ballet sur le macadam avant de rejoindre la scène en chantonnant ' Weather'.

Changement de style avec ' If it were paper', du disco, faisant monter la température de plus de trois degrés.

Quoi, Fayette Pinkney, Shirley Porter et  Linda Turner...... oui, on sait que vous étiez les Three Degrees.

De gros beats annoncent l'imparable et désopilant  'J'aime les filles'  qui précède un titre extrait de l'album enregistré avec Le SuperHomard, ' North Pole'  qu'il ornemente d'une séquence de air guitar, pour palier à l'absence de Christophe Vaillant.

Tous sur le dancefloor pour la dernière 'Shadow' qui démarre sur fond techno/new beat avant de tournoyer comme les plus perfides titres forains des Pet Shop Boys ou de Erasure.

Du coup le gang des Aussies investit le macadam pour nous rappeler que Kylie Minogue pouvait faire aussi bien que Donna Summer.

40' de fun et de jouissance!

Et c'est reparti pour une séance soundcheck avant le concert du trio nantais Middle Child.

Un nom qui n'est vraisemblablement pas choisi pour faire plaisir à J;Cole ou à Sallie Ford, cette dernière correspondant peut-être mieux à leurs options musicales.

Middle Child n'a pas fait l'école des cadets, le trio a préféré se lancer dans une aventure indie-folk minutieuse et dépouillée, les rapprochant plus d' artistes de la trempe de Phoebe Bridgers, Fiona Apple ou Laura Marling que de   Elmer Food Beat.

Le groupe a débuté en formule duo avant d'inclure un troisième élément pour étoffer le son, donc, aujourd'hui, il se compose de deux filles: Jodie ( guitares, lead vocals) et Alice ( basse, backing vocals), qui en parallèle se charge du projet Alice HA, et d'un garçon, Antoine; aux drums et backings.

Une trace discographique, l'EP cinq titres 'The Ecomard Live Sessions' , enregistré en juillet 2021 et paru en mars 2022.

Quelques tracas techniques perturbent la mise en route, le trio se lance enfin,  pour une version tronquée de ' Noose'.

C'est épuré, immaculé, les voix se complètent à merveille, la guitare travaille en finesse sur une rythmique solide, puis, soudain, tout s'arrête, ce morceau légèrement grungy devait clôturer l'exercice balances.

Cette fois-ci, Jodie, Alice et Antoine sont prêts à en découdre, t'es toujours esseulé face au podium, Binic,  en retrait savoure l'apéro et écoute d'une oreille distraite, à l'exception d'un individu qui a commencé l'apéro hier midi , qui manifeste bruyamment  son enthousiasme.

'Full control' est lancé sur un gros son de basse, tout se calme très vite quand Jodie entame son chant, tu l'écoutes religieusement, elle murmure  ...You drive me up the wall So slow... et slow n'est pas incongru, il s'agit d'un downtempo propice aux rêveries.

Les tiennes t'emmènent aux States, évoquant un groupe désormais oublié, Lone Justice, mené par la sublime Maria McKee.

Une nouvelle fois, le harmonies vocales séduisent nos oreilles réceptives , tandis que l'habit musical s'approche d'un americana sentant bon la Loire et l'Atlantique.

Ils enchaînent sur une version complète de ' Noose' qui confirme tout le bien que tu pensais de cette plage.

Un gars qui a vécu, ailleurs,  te souffle en passant, c'est aussi bien que Heart.

Bien vu, mec!

Alice HA annonce ' Killer' , un nouveau downtempo satiné, qui porte assez mal son nom.

Tu m'aimes,  je le sais, mais il y a un hic.. When I’m with you I can’t just make myself care about you Baby I know it’s cruel, So cruel...

Parfois, les filles sont compliquées et se posent trop de questions.

Basse et batterie amorcent 'Palermo', non repris sur l'EP, le jeu de batterie est répétitif, Jodie a récupéré la guitare électrique, tu paniquais en pensant au Stromboli, mais non le volcan est endormi, tout baigne dans une fausse quiétude, presque pastorale   qui vous berce et vous tranquillise.

C'est décidé t'arrêtes, désormais,  le temesta.

Elle est mignonne, Jodie, mais c'est Antoine qui entame  'Say it' d'une frappe sèche tout en secouant un shaker, la plage entamée dans la sobriété, monte en puissance, t'attendais l'explosion, elle s'éteint à petits feux , tandis que Jodie le questionne ..  What of me now? You don’t want me Just say it.

Tous, des salauds!

On approche de la fin, Binic, voici ' Hoax', un canular pas piqué à Taylor Swift.

Et c'est  avec ' Hard to find' , la plage la plus nerveuse du set que Middle Child termine un concert  qui  à la fois  a apaisé et enthousiasmé
 Ce groupe attachant  vient de terminer une mini tournée, mais il  se produit le 22 juillet au micro -festival La Bombance à Sainte-Pazanne