Le Prince Harry au Chaland qui Passe- Binic- le 24 juillet 2020

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About: 
Le Prince Harry au Chaland qui Passe- Binic- le 24 juillet 2020
Artist: 
Le Prince Harry - Maxwell James Farrington
Date: 
24/07/2020
Venue: 
Le Chaland Qui Passe
Place: 
Binic
Your Reporter on the Spot: 
Preumont Michel - texte/photos

Le Prince Harry  au Chaland qui Passe- Binic- le 24 juillet 2020

 

Annonce en mai 2020, catastrophe:  l'édition 2020 du Binic Folks Blues Festival n'aura pas lieu, ce sont 70 000 festivaliers qui pleurent...

Par chance, de jovials  admirateurs de Lys Gauty , les nouveaux gérants du zinc le plus emblématique de la station balnéaire du Goélo, le Chaland qui Passe, ont décidé de suivre la même voie que Ludovic Lorre en proposant des concerts à l'esprit rock pour un prix dérisoire, si pas free of charge.

Après Lame en juin, un hommage  à Jacques Higelin la semaine dernière, ce sont des Kronprinz wallons qui se retrouvent à l'affiche: Le Prince Harry!

Fallait pas t'attarder au resto si tu briguais une place assise en terrasse, à 20:30' , toutes les tables étaient occupées et avec une intensification des mesures barrières pas question de se promener n'importe où  à découvert.

Debout, t'es masqué et tu te caches, assis, t'as le droit de boire démasqué.

Loïc et Fabien ont la bonne idée de déserter, avec ton gamin, tu t'installes à 3 mètres du podium, judicieusement installé sous l'auvent de l'agence immobilière jouxtant le troquet.

T'as reconnu l'ingé-son, Yann Olivier qui n'a pas encore digéré l'annulation des Retours du Jeudis de Plouha,  à ses côtés, un dégingandé notoire, Maxwell James Farrington, cuistot, mannequin, livreur de pizzas, Chippendale ou Nick Cave de salon, selon son humeur.

Le touche-à-tout, élevé à Brisbane, devenu briochin en 2017 , étant un fan notoire de karaoké, se propose d'ouvrir la soirée par un  apéritif consistant en une courte prestation en mode crooner.

 Tu avais eu l'occasion d'admirer ses multiples talents comme chanteur de Dewaere, ce soir c'est le costume de Frank Sinatra, celui de Dean Martin ou de Barry Manilow qui l'habille.

Il faut écouter d'urgence la cover de ' The Train' ( original Ol' Blue Eyes) signée Maxwell Farrington et Le SuperHomard.

 Tu passes ce morceau en offrant des fleurs à la nana que tu dragues, elle craque, 100% garanti.

 

 

21:05', Le Prince Harry en piste. 

Non, il ne s'agit  pas du duc du Sussex, oublie les lollipops, Liège ce sont les boulets, et tu sais qu'Albert II a décidé, en 2001, de ne plus octroyer les  anciens titres dynastiques. A la décharge, les princes, comtes et autres signes octroyés aux rejetons royaux.

 Le Prince Harry, ce sont Lio au chant  et aux claviers et  Snon à la basse et aux machines. 

Ils pratiquent un genre qu'ils qualifient de Weird Garage Wave / Electro Synth Punk, on se range à l'étiquette en ajoutant post punk hédoniste  et dansant, pour faire plus court.

Discographie: trois plaques,' It's Getting Worse'  'Synthetic Love'  et 'Be Your own Enemy', quelques EP's et un split album avec, un autre membre de l'aristocratie,  Duchess Says .

Préambule: pas de setlist visible, alles in de machine, donc les titres interprétés, tu oublies...

Départ à fond la caisse sur fond electro/garage/noise sale et ravagé, la basse agresse, le Roland tourbillonne,  des fulgurances électriques martyrisent ton cerveau qui se souvient de Siglo XX, Snowy Red ou Red Zebra, pour rester dans le plat pays.

Le fumant, féroce et saturé  ' Chemistry' confirme le propos, en transformant tes cellules en éprouvettes de laboratoire dans lesquelles bouillonne une solution pas catholique.

Tu n'aperçois plus les protagonistes, les consignes sanitaires ne sont plus respectées, une colonie de stations debout, tous pris de convulsions,  est venue se figer frontstage.

Le duo poursuit son trip cité ardente, cité toxique, hauts fourneaux à gauche, laminoirs à droite, respire à fond, c'est bon pour tes poumons!

Tiens la suivante te rappelle Grauzone, les ours polaires, les boîtes à rythme, les stridences et  la froideur clinique de la cold wave.  

Quelques sonorités de Farfisa par ci, un chant désespéré par là, et toujours cette toile indus inquiétante, oh, it's so confusing!

La lenteur est un concept relatif, le duo a malgré tout modéré la cadence pour  nous abandonner dans une nuit noire et froide,  my feet hurts, qu'il marmonne, ça t'a troublé feet étant pluriel, passons, réflexe ancien de didacticien au repos.

Après un échange verbal pour adapter la playlist, les cousins de Tchantchès entament un couplet chanté en mode récitatif, des oscillations effervescentes viennent assaillir un  encéphale qui désormais ne contrôle plus les mouvements de tes membres, ni de ton caisson soudain atteint d'épilepsie.

La suivante ne va rien arranger, tu revois Johnny Rotten et sa clique, tandis que Lio scande... on me, on me, on me...

Binicais, Binicaises, ' I want to see you bleeding' sera la dernière de la soirée.

 T'as vu le Christ saigner sur la croix, t'as su que t'étais maudit!

40', intenses et explosives, ça régénère et vaut tout les antiasthéniques de la terre.

Une dernière Coreff et euh, t'as pas dix balles, c'est le prix demandé pour leur dernier vinyle, te souffle ton gamin ...

 

 

Le Prince Harry au Chaland qui Passe- Binic- le 24 juillet 2020
Le Prince Harry au Chaland qui Passe- Binic- le 24 juillet 2020
Le Prince Harry au Chaland qui Passe- Binic- le 24 juillet 2020