Jo Harman et Scotch, no soda au Festival Blues des Deux Rivières ( jour un) , Belle-Isle-en-Terre, le 4 octobre 2019

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About: 
Jo Harman et Scotch, no soda au Festival Blues des Deux Rivières ( jour un) , Belle-Isle-en-Terre, le 4 octobre 2019
Artist: 
Jo Harman et Scotch, no soda
Date: 
04/10/2019
Venue: 
Festival Blues des Deux Rivières
Place: 
Belle-Isle-en-Terre
Your Reporter on the Spot: 
Preumont Michel - texte/photos

Jo Harman et Scotch, no soda au Festival Blues des Deux Rivières ( jour un) , Belle-Isle-en-Terre, le 4 octobre 2019

 

La dix-huitième édition du Festival Blues des Deux Rivières à Belle-Isle-en-Terre débute ce vendredi.

La salle polyvalente accueille 5 groupes internationaux ( deux le vendredi, trois le samedi) , les concerts dans les Halles et dans différents bars de la région sont gratuits.

La pittoresque commune de l'Argoat a déjà attiré pas mal de monde en ce vendredi pluvieux , la buvette tourne à plein régime et à 21h, lorsque le Guy Lux local annonce  Scotch, no soda, les amateurs de musique bleue délaissent le bar pour se rapprocher de la scène.

 Ilja De Neve gère deux groupes, le Ilja De Neve Band, qui a sorti l'album 'Wama Bama Mama' et comme il aime le malt sec, Scotch, no soda, il tient d'ailleurs à se faire connaître sous l'identité Ilias Scotch, ce qui lui vaut l'honneur de souffler dans le ballon chaque week-end.

C'est avec Scotch, no soda qu'il a parcouru les huit cent bornes séparant le plat pays et l'Argoat.

Le pianiste féru de jazz, boogie woogie, ragtime , swing en tout genre s'est pointé accompagné par ses fidèles lieutenants, Micha Teller à la basse et Koen Van Peteghem ,qui n'a jamais remporté Paris-Roubaix, à la batterie.

Comme, Kurt, leur guitariste, n'était pas du voyage, ils ont embrigadé Gilles D., le fils de la légende wallonne  Elmore D, à la guitare.

Les Bretons n'y ont vu que du feu et sont devenus de fervents admirateurs du combo belge et de son fantastique guitariste.

Démarrage en mode lazy western swing avec ' Cocaine Blues' de  T. J. "Red" Arnall, à noter que Dillinger a repris une partie des lyrics pour son hit de 1976.

Un second classique est lâché, 'I love the life I live' de Willie Dixon. Avec le piano à l'avant-plan  tu penses à Eddie Boyd.

Ilias avait une copine, il l'a larguée because she was  a ' Beer Drinking Woman', Memphis Slim en connaissait une qui buvait plus que toute la Pologne, une traînée.

L'aparté soigné de Gilles D. est suivi de quelques acrobaties sur les touches, manifestement ces gars connaissent leur boulot.

L'homme au chapeau affirme que 'Mojo Boogie' est de la plume de Lightnin Hopkins, on a lu quelque part que ce rocking blues était signé J B Lenoir, ce détail n'enlève rien à la prestation juteuse du quartet.

Place au blues rural de Taj Mahal avec  ' Cakewalk into town' , suivi par ' Everyday I got the blues'.

Ladies and gentlemen, Gilles n'a jamais joué 'Saint James Infirmary Blues', soyez indulgents.

Pas de panique, I learn fast ...

Il se permet une improvisation qui a ressuscité Lazare une seconde fois.

Hallo.

 Elmore James au bout du fil, il prévient ' I can't hold out' .

Tandis que Scotch pianote à l'aise, le fils d'Elmore nous prend en photo, et si vous pouviez battre des mains, j'envoie le cliché à mon Dad.

Ella Fitzgerald avait inclus ' Bill Bailey, Won't You Please Come Home' à son répertoire, ce mec traînait dans les bars malfamés.

Vous savez quoi, les amis...You just can't learn the blues at school.. ça tricote joyeusement,  Belle-Isle s'amuse et gigote, mais le temps passe, la gare est en vue.

Après le furieux ' Boogie Chillun' de J L Hooker, les Belges terminent leur messe par  le  rock ' Wild One' de Jerry Lee Lewis.

Merci, beaucoup, à bientôt, Koen avait déjà enfoui ses cymbales dans une valise, l'organisation les repousse sur scène et c'est par une version waterzooi de ' You can't always get what you want' que se termine cette prestation cinq étoiles.

Troisième rencontre avec Jo Harman, les précédentes datent... Swing Wespelaar, ça devait être en 2012, et l'Archiduc en 2013.

Et Jo, depuis, elle a fait quoi?

Après l'album ' Dirt on my tongue' de 2013, quelques nominations aux British Blues Awards, un Live, elle sort  'People we become' en 2017 et plus récemment le single' Sideways'.

Elle se présente en France accompagnée d'une fine équipe, Emily Francis (keys), Nat Martin (guitar),  Martin Johnson (drums) et à la basse cinq cordes, la grosse pointure, Winston Blissett qui vient d'achever une tournée avec Massive Attack, la basse du costaud s'entend sur des enregistrements de Robert Palmer, James Morrison, Kylie Minogue, Cher, Robbie Williams et d'autres stars, style Phil Collins.

Jo ouvre le bal avec ' No one left to blame'  , elle n'a rien perdu de son timbre soul, une voix qui parle autant à tes entrailles qu'à ton âme, tu y ajoutes une guitare qui  pique où il faut et tu as une excellente entrée en matière.

Avis aux techniciens, can you cut the haze, please, avant d'attaquer ' Reformation' , un gospel  transformé en incantation électrique.

Avec la profonde ballade ' Cold Heart' elle revient à l'album 'Dirt on my tongue', avant d'embrayer sur 'Ain't no love in the heart of the city' de Bobby Blue Bland, chanté avec feeling , une version qui évoque quelques souvenirs, Dani Klein chantait cette pépite avec Vaya con Dios , t'avais aussi un faible pour la version de Maggie Bell.

Après ces deux ballades, elle décide de revenir au blues funk avec un poisseux ' Through the night', décoré d'un long final instrumental permettant la mise en évidence du band.

Un mot aux musiciens, adaptation de la setlist, elle enchaîne sur ' I can't stand the rain', gros succès pour Ann Peebles en 1973.

My new single is called ' Sideways' , la native de Luton nous livre une superbe lecture de la chanson composée par Citizen Cope.

'Bless my soul' en  dégouline (de soul) et on poursuit avec une autre  plage aux relents Motown, 'When we were young', il ne manquait que les cuivres.

Le torride  ' Underneath the river',  au riff de guitare ravageur, précède la dernière pièce de la playlist le midtempo collant ' Better Woman' .

Ce show pro jusqu'au moindre détail a tenu le public en haleine de bout en bout et le comique de service ne doit pas faire de gros efforts pour nous inciter à exiger un rappel.

Elle opte pour ' Say that you want me'.

T'as failli acquiescer mais tu t'es souvenu que t'étais marié.

 

A demain, Belle-Isle!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jo Harman et Scotch, no soda au Festival Blues des Deux Rivières ( jour un) , Belle-Isle-en-Terre, le 4 octobre 2019
Jo Harman et Scotch, no soda au Festival Blues des Deux Rivières ( jour un) , Belle-Isle-en-Terre, le 4 octobre 2019
Jo Harman et Scotch, no soda au Festival Blues des Deux Rivières ( jour un) , Belle-Isle-en-Terre, le 4 octobre 2019
Jo Harman et Scotch, no soda au Festival Blues des Deux Rivières ( jour un) , Belle-Isle-en-Terre, le 4 octobre 2019