GRETA VAN FLEET - AB Club, Bruxelles (BEL) - 2018.03.27 - Report by Mitch ZoSo Duterck

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About: 
GRETA VAN FLEET - AB Club, Bruxelles (BEL) - 2018.03.27 - Report by Mitch ZoSo Duterck
Artist: 
GRETA VAN FLEET
Date: 
27/03/2018
Venue: 
Ancienne Belgique
Place: 
Bruxelles
Your Reporter on the Spot: 
Mitch « ZoSo » Duterck : texte - photos

GRETA VAN FLEET - AB Club, Bruxelles (BEL) - 2018.03.27

Set List :

1. Highway Tune.
2. Edge Of Darkness.
3. When The Cold Wind Blows.
4. Talk On The Street.
5. Flower Power.
6. You’re The One.
7. Evil.
8. Mountain Of The Sun.
9. Watching Over.
10. Lover Leaver Taker Believer.
11. Black Smoke Rising.
12. Safari Song.

Line Up :

Josh KISZKA : Vocals & Tambourine.
Jake KISZKA : Guitas & Backing Vocals.
Sam KISZKA : Bass & Organ.
Danny WAGNER : Drums.

Il y a des périodes comme ça, où tout part en sucette et cette semaine-ci en fait apparemment partie intégrante au niveau des concerts.

Le band est formé par le trio Kiszka en 2012, les 3 frères s’assurent les services de Kyle Hauck à la batterie. Celui-ci quitte le groupe en octobre 2013 et laisse le siège devenu vacant à Danny Wagner. Le groupe est originaire de Frankenmuth, Michigan, une ville que l’on surnomme Little Bavaria, comme ça vous avez une idée de qui a fondé la « Stadt ». Particularité de la petite cité : c’est là que se trouve Bronner’s Christmas Wonderland, le plus grand magasin de décorations de Noël au monde. Dans un rayon de deux heures de voiture, deux villes historiques au niveau musical, tout d’abord : Flint. Connais pas? C’est le fief du fameux Grand Funk Railroad! Et puis, un peu plus bas, sur les rives du lac Michigan : Détroit. Et tu y retrouves des groupes comme les Stooges, le MC5, Ted Nugent & The Amboy Dukes ou encore Bob Seger & The Silver Bullet Band pour ne citer que quelques grands noms du Rock. Un peu à la manière de Lynyrd Skynyrd, le groupe à choisi le nom d’une habitante de la ville comme pseudonyme, fin de la comparaison.

Depuis des semaines, on n’entend parler que de ce nouveau phénomène; on aurait trouvé un nouveau Led Zeppelin! On avait déjà dit ça de Diamond Head et de Kingdom Come, hé hé hé! Seulement, le dirigeable il n’y en a eu qu’un et il n’y en aura jamais qu’un. Point final. On s’extasie, on crie au génie et on tombe dans le piège du jeune âge des musiciens, comme c’est attendrissant! A toutes fins utiles, je te rappelle que Mozart et Beethoven étaient encore plus précoces. Alors, étant donné que je les ai découvert avant que tout le monde en parle autant, j’ai eu le temps de me faire une opinion en écoutant leurs divers EP et en visionnant des clips sur la chaîne You (m’en)Tube. C’est vrai qu’au niveau inspiration, tout y est et au niveau gestuelle, j’en connais deux qui ont du bouffer des heures de vidéos de Page et Plant, fin de la comparaison aussi.

C’est donc en curieux que je prends le train de 15h55 à Ciney, direction : Bruxelles-Central, à un jet de pierre de l’AB. Ce soir, dans la grande salle, il y a Clouseau. Tant mieux pour eux. A 17h30, je me démène comme un beau diable pour avoir mon interview avec les « petits génies ». Le management américain est ok mais le management européen ne répond pas alors, à moi de me démerder. A force d’allers-retours entre les différents points d’accès de la salle, je finis par chopper le band au complet qui descend de son bus de tournée. « Hi guys, may I have a quick word with you? » et là, c’est le choc, pas un instant d’arrêt, ni un mot, ni un regard, ils me snobent carrément et me délèguent une de leurs attachées, une ado bien gentille qui me demande de raconter mon histoire, ce que j’ai déjà fait à quatre reprises mais, bon, je m’exécute. Ce qui est différent de « je me suicide » qui est une vengeance personnelle selon Coluche. 
Cette jeune demoiselle me dit qu’il n’y aura pas d’interview car les pauvres petits doivent manger et faire le soundcheck. Attends, c’est pas à un novice que tu t’adresse là « fifille » les balances, elles sont terminées je le sais de source sure et officielle, et me dire qu’ils n’ont pas le temps parce qu’ils doivent manger... à ce que je sache, c’est pas à un repas six plats chez Bocuse que vous allez, c’est à la cantine de l’AB, alors essayer de me faire gober que les quatre Hobbits qui te précèdent n’ont pas dix minutes à accorder à un mec qui veut faire une émission de radio sur leur groupe, tu racontes ça à un autre que moi. Il est 18h30 et les petits ne montent sur scène qu’à 21h30. Elle me demande si je ne préfère pas faire une interview un autre jour par...e-mail !!! Ah je te jure un e-mail, en radio, ça donne! Enfin elle prend mes coordonnées et me dit qu’elle revient dans 5 minutes pour m’informer, elle ne reviendra pas, merci et bravo pour le respect et la politesse. Direction, le Pub Irlandais voisin où je rejoins mon pote Carlo et notre Maria-Fina nationale qui cherche à attraper la crève... A peine ma consommation en partance au bar que je reçois un coup de téléphone, le manager du groupe veut me voir. J’avale en vitesse mon café et reparaît devant l’AB, l’homme en question correspond par sytème audio interposé avec Johnny, le chef de la sécurité et, après dix minutes, le monsieur qui voulait me voir, ne se donnera même pas la peine de venir m’adresser la parole, c’est le service de sécurité de l’AB qui m’apprend qu’il n’y aura pas d’interview. Bravo pour le respect.
Donc, un groupe qui débute se permet d’envoyer bouler des gens qui veulent parler d’eux et les promouvoir alors que des big stars ont du temps à me consacrer, elles, faudra qu’on m’explique un jour!

Bien, venons-en au concert en tant que tel. Musicalement, ça tient la route. Sam Kiszka, le bassiste est, à mon sens, le meilleur élément des quatre, il phrase tout au long des morceaux et ça donne une belle couleur et une solide assise à l’ensemble. Pour la voix, depuis le premier rang, derrière les HP de façade, on l’entend à peine, donc c’est difficile d’être critique, néanmoins, on se rend compte que c’est haut perché. Mais comme on disait dans Astérix « les sauces, le tout c’est de ne pas en abuser » et pour ma part je trouve que dans la tenue de note, ça tourne parfois à la démonstration plutôt complaisante que vraiment utile. Au niveau de la guitare, les postures ne font pas le musicien et si la gestuelle « Pagienne » est bien en place, au niveau jeu, il y a encore du boulot. Ce qui ne veut pas dire que c’est mauvais, entendons nous bien! Certains morceaux comme « Flower Power » ont beaucoup de charme. Ce qui me gêne c’est ce côté déjà entendu mais en mieux. A tel point qu’à certains moments je me suis même amusé à coller mentalement les textes de Led Zeppelin sur la musique « de » Greta Van Fleet et ça tient sans problèmes. Certains riffs sont même immédiatement identiifables. J’ai bien aimé « Evil » tout comme j’ai aimé chaque passage de Sam à l’orgue, ce gamin est vraiment doué.

Au niveau des rapports avec le public, on sent un égo sur-dimensionné chez le trio Kiszka, ils te prennent de haut et quand d’aventure, ils daignent baisser les yeux sur la masse populaire agglutinée à leurs pieds, c’est avec une espèce de regard condescendant, l’air de dire « pauvres pèquenots ». Il n’y a pas un seul regard franc et sincère, mais de l’arrogance ça oui. Vous dites ? Ah, ils ont fait la première partie des Guns ‘n’ Roses? Et alors? J’ai bien fait le Tourmalet en juillet 1972 moi, je n’en chie pas un vélo pour autant.
Dans les premiers rangs, beaucoup de jeunes adolescentes qui hurlent à la moindre parole prononcée par le chanteur et sur les deux rappels c’est le délire. A ce niveau là, on pourrait croire qu’on tient ici, un Tokyo Hotel version Hard Rock! Ils reviennent en octobre paraît-il, j’y retournerai, peut-être, pour une seconde audition depuis un endroit stratégique, pour bien apprécier la voix. En tout cas, pour ma part, si la musique est honnête et tient la route, je ne crie pas au génie, loin s’en faut. Bon, là-dessus, je vais m’écouter les originaux. « Comment? Une interview? Désolé, je n’ai pas le temps! »

Mitch « ZoSo » Duterck