Festival Art Rock- Musiciens du Métro au Village - Joylie _ Saint-Brieuc, le 5 juin 2022

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About: 
Festival Art Rock- Musiciens du Métro au Village - Joylie _ Saint-Brieuc, le 5 juin 2022
Artist: 
Joylie
Date: 
05/06/2022
Venue: 
Festival Art Rock
Place: 
Saint-Brieuc
Your Reporter on the Spot: 
NoPo et Noëlle texte&photos

Festival Art Rock- Musiciens du Métro au Village - Joylie  _ Saint-Brieuc, le  5 juin 2022

 

NoPo et Noelle

 JOYLIE Saint-Brieuc - Musiciens du métro - Art Rock Dimanche 05/06/2022 18H

Julie Chevalier, alias Joylie, trouve son Graal à travers sa musique, chaude, soul, bluesy, parfois pop-rock.
Auteur-Compositrice-Interprète, elle grandit dans une famille de musiciens avec 5 frères et soeurs, de quoi faire concurrence aux Jackson Five.
Elle obtient un diplôme d’Études Musicales au conservatoire de Brest puis fait une école de Gospel à Paris (sorry, je ne résiste à cette mauvaise blague : A Brest aussi, les gosses pellent!).
Elle ne rame pas trop, prend le métro en route et s'y retrouve musicienne accréditée à partir de 2016. Elle rencontre Tommy Foster alors qu'il s'amuse à jouer Billy Jean à la basse!
Ils ne le reprendront pas, préférant 'Blue jeans' de Lana Del Rey.
Fin 2018, sort le premier EP 'Dirty Laundry' et le single emblématique de leur style 'Let it go', très bien accueillis. Tommy y fait les guitares mais aussi la batterie.
Un autre disque était prévu en 2020 mais ça... c'était avant le bazar! Au cours de sa conception, ils envisagent intégrer un peu d'électro et des paroles en français ((What, in French? à tester).

En tous cas, le set live, bien rôdé, est riche de leurs propres compositions (tout l'EP et des morceaux probablement nouveaux) et 2 reprises bien senties.
3 musiciens prennent place sur scène :
Julie Chevalier, chant et claviers
Tommy Foster guitares et choeurs
Jérôme Roubeau batterie.

Ce dernier vient de rejoindre le duo, il y a moins de 10 jours! Lui, préfère les retours dans le casque plutôt que les intra-auriculaires.
A cette heure, de nombreux enfants, excités, tapissent le sol. C'est ça aussi le village d'Art Rock, la réunion de plusieurs générations qui partagent musique et repas.
Sympa aussi... souvent les musiciens programmés à d'autres moments, viennent soutenir et applaudir chaleureusement leurs homologues, telle une grande famille.

Le set ouvre en douceur et nous fait découvrir d'abord des titres, bien léchés, pas encore distribués. Une belle entrée en matière...

Au 4è titre, l'intro au clavier/piano sombre mène la danse avec un rythme en cliquetis sur un pad électronique.
La ballade 'Let it go' prend son inspiration dans un espèce de trip-hop hypnotique où se promène une voix plaintive.
La guitare joue un arpège planant et enveloppant et la wah wah s'entend au fond. On comprend que le groupe porte cette chanson.

La reprise de Blue Jeans, superbement interprétée, fait passer un frisson et s'insère parfaitement avec sa mélodie inoubliable.

Jérôme secoue le shaker sur 'Rainy morning blues'. Les ouh ouh caressent tel du velours. Le collier de percussions, posé sur la charley, imite les fines gouttes de pluie.
Le son de wah wah  résonne gracieusement comme au plus beau des 60's 70's. La guitare, gorgée de feeling, se laisse aller, guidée par un artiste.
L'orchestration trouve son rythme de croisière, invitant au balancement, et les choeurs font les yeux doux. Délicieux!

Un arpège accroche aussitôt, en accompagnement de la voix de Julie, mélancolique et émouvante sur 'It doesn't matter'. Le piano confirme la complainte prenante.
Les frappes portent d'abord sur le tom basse puis, plus loin, la batterie gonfle et s'agite.
Lorsque la guitare s'envole en apesanteur, on a des étoiles plein les yeux. Quel plaisir d'observer la technique de Tom qui n'oublie pas les pédales d'effet.

Julie annonce un gospel : la reprise de 'John the revelator' des années 30 américaines, loin de faire tâche...

Le chant impulse la cadence, la frappe forte de Jérôme claque. Voici venir 'Louisiana' aux couleurs chaudes et wha wha ambiancée 60/70's.
On pense pourtant à la galloise Duffy et c'est un gage de qualité. Avec beaucoup de finesse et de maitrise, le titre, feutré, déroule, sans à-coups, jusqu'au final en apothéose.
Une recette brûlante d'ocytocine, endorphine et de dopamine... Bon appétit!

'Sweet baby' possède des effets au rebond souple. Un chaleureux câlin plutôt qu'un cahincaha!
Petits claquements et ouhouh coulants apportent un jus sucré délicieux qu'un beau solo de guitare vient pimenter.

Une grosse guitare à la Lenny Kravitz entame 'Click' dont la rythmique semble millimétrée.
Flow rampant, voix enjôleuse... comment rester de marbre? Le mouvement se veut sensuel voir plus!
Les solos de guitare brûlent et énervent la batterie par instants. On goutte à l'agilité des doigts de Tommy, fascinant et tellement souriant.

A l'écoute de sillons profonds qui lacèrent le coeur, mon esprit flotte vers des images de films américains des années 60's avec Marilyn  ou ceux de David Lynch pour le mystère.
Je dodeline de la tête en fermant les yeux et je grimace de plaisir. Les solos dévastateurs de Tommy viennent me secouer juste ce qu'il faut. Le regard de Julie en dit long sur son appréciation.
A 2 mètres du musicien, je suis ébahi, je me régale de ses gestes précis et des sensations.
A la fin du mois, c'est le public de Solidays qui devrait être gâté!

 

 

SET LIST
Sevdaliza
Yhid
Amy
Let it go
Blue jeans (reprise de Lana Del Rey)
Rainy morning blues
It does'nt matter
Kiwanvka
John the revelator (traditionnel américain)
This town
Louisiana
Sweet baby
Shiver
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