The Doobie Brothers - Forest National, Brussels (BEL) - 2017.11.08

organisation: gracia live

Line up :

Patrick Simmons : Guitars  Vocals

Tom Johnston : Guitars Vocals

John McFee : Guitars, Pedal Steel, Dobro, Fiddle, Vocals

Bill Payne : Keyboards

Marc Russo : Saxophone

Ed Toth : Drums

John Cowan : Bass  Vocals

Set list :

01. Jesus Is Just Alright. (The Art reynolds singers cover)

02. Rockin' Down The Highway.

03. Take Me In Your Arms (Rock Me A Little While). (Kim Weston Cover)

04. Road Angel.

05. Dark Eyed Cajun Woman.

06. Spirit.

07.Slat Key Soquel Rag.

08. South City Midnight Lady.

09. Sweet Maxine.

10. Eyes Of Silver.

11. Clear As The Driven Snow.

12. Takin' It To The Streets.

13. The Doctor.

14. Black Water.

15. Long Train Runnin'.

16. China Groove.

17. Without You.

18. Listen To The Music.

Formé en 1970 à San José, Californie, The Doobie Brothers compte encore au sein de son effectif deux des membres originaux en la personne de Patrick Simmons et de Tom Johnston, tous deux guitaristes et chanteurs. Malgré une séparation temporaire de 1982 à 1987, le groupe poursuivra ses activités. Avec 26 albums studio, live et best of confondus, sortis entre 1971 et 2014, leur discographie n'est pas des plus mal fournies, loin s'en faut. "Minute by Minute" l'album de 1978 sera classé N°1 dans les charts américains.

Considéré comme un des groupes pop/rock majeurs des années '70, les Doobie Brothers sont nés sur les cendres du groupe Pud, issu du courant boogie post-hippie dans lequel ils injecteront de la soul tout en gardant le côté rock et des harmonies vocales de toute beauté. Patrick Simmons et Dave Shorgren forment donc les Doobie Brothers dont le nom, issu de l'argot, désigne la Marijuana! Très vite, le groupe se constitue un solide contingent de suiveurs en Californie du sud et tout particulièrement auprès des Hells Angels.

Ils signent un contrat chez Warner en 1970 et le premier album éponyme paraît en 1971. A l'image du Allman Brothers Band le groupe s'adjoindra les services d'un second batteur à partir de 1972. Le succès mondial viendra un an plus tard, grâce au titre "Long Train Runnin" paru sur l'album "The Captain and Me.. Avec "Stampede" en 1975 et "Takin' It To The Streets" sorti en 1976, ces trois opus sont considérés comme les oeuvres phare du groupe, les indispensables qu'il faut avoir dans sa discothèque.

A partir de 1975, les Doobies intègrent une très grosse pointure de la pop américaine en la personne de Michael McDonald, transfuge du célèbre "Steely Dan". Malheureusement, après les deux vinyles "Livin' on the Fault Line" (1977) et "MInute by MInute" (1978) le groupe ne renouera jamais plus avec un succès aussi retentissant que celui de la période dorée. Ce qui n'empêchera pas le groupe de continuer à avoir un nombre toujours important de fidèles.

La dernière fois que j'ai vu les Doobies à Forest National, c'était le 9 juin 1985 lorsqu'ils ouvraient pour Foreigner. Ils avaient joué dans une salle à moitié vide et un public léthargique qui n'avait manifesté un peu d'entrain que lorsque le band avait joué "Long Train Runnin". Foreigner qui avait joué là, à guichets fermés, quelques années plus tôt n'avait pas eu plus de succès. Le genre de soirée qui te ferait rougir d'être belge. Bref, pas découragé pour autant, je reprend la direction de l'Avenue du Globe où le concert a été relocalisé suite aux nombreux problèmes inhérents à la reprise du Cirque Royal. Nous n'en dirons pas plus, on va encore rire de nous!

Au niveau assistance, il y a sensiblement le même nombre de personnes que ce que le Cirque Royal peut contenir, à mon sens environ 2.500 spectateurs au grand maximum. Au niveau moyenne du nombre de printemps du public, mis à part toutes ces ladies qui masquent un âge canonique sous des teintures capillaires rajeunissantes mais que trahissent cruellement les rides de la peau, la couleur varie en majeure partie du gris au blanc chez la gent masculine qui, habituée à affronter les affres de l'existence, ne dissimule rien et assume héroïquement son statut vieillissant.

La première partie est assurée par JD andThe Straight Shot, un groupe New Yorkais créé en 2005 par le chanteur James Dolan. Un bel ensemble country-folk, harmonies à 6 voix, un petit côté The Lumineers mais en nettement moins chiant et déprimant. Il y aura bien quelques tentatives de communiquer avec l'assistance léthargique mais en général, Forest National continue à digérer en toute quiétude. Heureusement que les sonorités et les rythmes endiablés du violon sont là pour rappeler les racines irlandaises, celles qui font taper du pied et battre des mains pour que l'ambiance monte un peu. Une bien agréable découverte en ce qui me concerne. Cinq albums et un EP pour ce groupe qui aura, entre autres, fait la première partie des Eagles, The Allman Brothers Band, ZZ Top, Chicago et les..Doobie Brothers, il y a pire non?

Vient le moment que nous attendons tous, 21h15, c'est parti aux accents de "Jesus Is Just Alright" suivi instantanément par "Rockin' Down the Highway" et d'emblée, tu te dis que ces mecs là savent toujours chanter aussi juste et que ça ne prend pas une ride.

Les trois guitaristes se répartissent les soli comme on se passe un sachet de chips entre copains, toujours avec l'espoir d'être le dernier à le recevoir parce que c'est là, tout au fond que se trouvent les miettes et tout le reliquat de paprika. Le nirvana pour tes papilles gustatives, ça pique délicieusement, à tel point qu'à chaque fois tu te dis que tu avais oublié à quel point c'était bon! Les Doobies, c'est pareil, plus le concert avance et plus les titres joués évoquent chez toi des souvenirs. Tiens, plus de second batteur percussionniste, dommage!

Au fur et à mesure que le concert progresse, tu te rends compte que tu connais tous les titres et que tu assistes à la prestation d'un groupe venu te jouer un "Best Of" de ses 47 ans de carrière résumés en 1h30 de qualité. Autour de moi ça ondule, ça bouge et ça chante! Quand je je vous le disais qu'on connaissait tout. Ma voisine du rang devant apprécie à mort, pendant tout le concert, elle envoie des photos de son chien, non pas à son mari assis à sa gauche, l'autre, celui qu'elle aime et aussi de sa chatte, non pas celle là idiot! Et ça va durer tout le concert via Facebook qui nous gratifie d'une lumière blanche avec un bandeau bleu caractéristique. Il y a de ces "conzéconnes" je vous jure.

Les Doobies n'on pas perdu ce côté rock caractéristique qui se marie tellement bien à leur pop mâtinée de soul, certains titres comme "Eyes of Silver" tranchent dans le vif avec des soli d'enfer. Une bonne humeur permanente sur scène et c'est communicatif. Pas besoin de perdre du temps, on enchaîne. Tout doucement, on sent que ça va bientôt être encore plus "Best Of", on sort les grosses saucisses pour le BBQ et rappelez-vous que "Le King du BBQ c'est celui-là qui amène la sauce, wééé!" Pour moi, le morceau phare qui illustre les Brothers de San José reste "Long Train Running" mon passé de cheminot sans doute, mais je trouve ce morceau fascinant. La version de ce soir est longue, pleine de stop and go et agrémentée d'un solo de saxophone d'enfer, splendide, je dis!

En dernier rappel, l'autre monstre : "Listen to the Music" repris en choeur par un public conquis. Et voilà, ils sont partis. Il ne reste à appeler Hubert, tu sais celui dont la plaque de voiture commence par un " T " , retour chez O'Relly's pour un jus d'orange bien frais. Ben quoi? Je bois ce que je veux non? C'est un pub irlandais, je sais, et alors? Comme on le disait dans le film "Retour en Force" "C'est pas parce qu'on habite chez une pute qu'on doit être esthéticienne!" allez, encore 300 mètres pour retrouver ma chambrette, bonne nuit et à bientôt.

PS : sorry pour les photos pas top

Mitch "ZoSo" Duterck