Dollarqueen au Rock Classic Bar, Bruxelles, le 13 novembre 2021

Reports

About: 
Dollarqueen au Rock Classic Bar, Bruxelles, le 13 novembre 2021
Artist: 
Dollarqueen
Date: 
13/11/2021
Venue: 
Rock Classic
Place: 
Brussels
Your Reporter on the Spot: 
michel preumont - texte - photos

 Dollarqueen  au Rock Classic Bar, Bruxelles, le 13 novembre 2021 

 

( michel) 

Du monde à Bruxelles en ce samedi 13 novembre, pas seulement sur la Grand-Place mais dans tous les établissements du Pentagone, disposant d'une terrasse ou non..

T'étais pas venu en touriste, tu ne t'es pas empiffré de gaufres arrosées de chantilly et de chocolat, t'as pas caressé le monument à la mémoire d'Éverard t'Serclaes, t'as marché d'un bon pas vers le Rock Classic qui a repris ses activités depuis moins d'un mois et a fait le plein ce soir.

Le public, sevré de concerts depuis trop longtemps, attendait avec impatience 21:15, heure à laquelle Dollarqueen, un  groupe proposé par Fred Cerise, devait grimper sur l'estrade dressée face au comptoir du temple rock bruxellois.

En attendant le kick off, à l'aise, tu désinfectes ton gosier avec une pils, pas de bol, le plus entamé du coin a jeté son dévolu sur ton humble personne et, tout en inondant ton visage poupin de postillons peu émoustillants, il entreprend de narrer sa vie truffée d'exploits homériques.

Heureusement, une chope vide lui donne l'excellente idée de virer vers le bar.

Ze komen uit Brugge, depuis 15 ans ils rendent hommage aux Doors ou jouent leurs compositions personnelles ( on leur attribue deux albums), ce soir c'est le répertoire de la bande à Jim  qui est au programme de Dollarqueen.

Si le line-up du groupe de LA ne comptait que quatre membres: Jim Morrison,  Ray Manzarek,  Robby Krieger et John Densmore, pas de bassiste, car Ray Manzarek s'en occupait sur son keyboard bass, les Brugeois se présentent en quintet:  Filip Bohyn ( chant, shakers, mouth harp), Bart Van Acker ( keys), David Eeckeloo ( drums), Koenraad Schaballie ( guitars) et le nouveau venu, Luc Foulon ( basse).

A première vue ces braves gens ont vécu, et ne se souviennent que vaguement de l'année où ils ont fait leur première communion.  

Entrée en matière poisseuse avec "The WASP (Texas Radio and the Big Beat)", c'est clair on n'a pas devant nous une bande de singeurs, ces mecs vivent les Doors en y ajoutant une touche personnelle.

A tes côtés, la fièvre s'est déjà emparée de  trois ou quatre nanas,  pas insensibles aux charmes virils de Filip.

La température a passé le cap des 30°, mais, non, pas à l'ombre, on se trouve dans un bar...

Le réchauffement climatique n'est pas un canular, ' Love her Madly' fait grimper le thermomètre dans le rouge, l'orgue aux accents Sir Douglas Quintet enchante la petite Raquel et une copine, pas mesquine.

Toute la violence émanant de ' Break on through' ( to the other side) jaillit sur nous, ça gigote ferme dans les premiers rangs, il s'agit de protéger sa bière.

Le titre qui a fait connaître les Doors de ce côté de l'Atlantique est' Light my Fire', il n'a rien perdu de son intensité.

Travail remarquable  de Bart qui flatte les touches avec bonheur, solo achevé, Koenraad prend le relais, c'est chaud, qu'il dit, tu parles, light my fire sets the night on fire, et ce n'est que le début.

Nostalgie, tu dis, t'as tort, ce morceau représente l'essence du rock.

'Strange Days' mérite l'étiquette psychedelic rock et le blues rock  'Love me two times', même sans le clavecin, t'a toujours refilé des frissons.

Imparable ce titre, magnifiquement rendu par un  band qui dispose d'un chanteur charismatique. 

En nu, un blues extrait de 'Morrison Hotel', "Maggie M'Gill".

C'est beau la sororité, Josette a déniché une jeune gazelle avec laquelle elle chaloupe, plus ou moins élégamment, en passant elle pique le tambourin du chanteur pour le secouer maladroitement.

Tu souris en faisant un  clin d'oeil à la plus jeune du duo accidentel. 

Filip a sorti un harmonica de sa poche, t'as d'emblée reconnu les premières mesures de ' Roadhouse Blues'  , t'as soupiré de bonheur, à tes côtés, elles sont dix à sautiller sur let it roll, baby roll, c'est parti pour une bonne partie de la nuit.

Jojo, n'a retenu qu'une ligne...  Well, I woke up this morning, I got myself a beer...., il vient d' enfiler la bouteille  numéro 42.

La suivante est moins connue, qu'il dit, 'Tell all the people'  calme quelque peu les esprits, car Jim croone. 

La frénésie revient de plus belle avec ' Touch Me', suivi par ' The Changeling', another bluesy one.

Vibrato, fuzz et chant épileptique, ça sent le souffre.

' People are strange' , Robby Krieger was convinced that the song was a hit upon hearing the vocal melody.

Bien vu, Robby!

Bertolt Brecht + Kurt Weill, ça donne un chef-d'oeuvre, la valse 'Alabama Song' (Whisky Bar).

Folie collective dans le Brussels Bar, même pas peur de mourir, I tell you  we must die, on s'en fout, sers -nous un Scotch!

Basse et batterie en action, on n'a pas entendu l'orage, ni la pluie, Ray pianote en sourdine, c'est ' Riders on the Storm', hurle Christine.

Attrape, Josette, Filip lui lance les maracas, shake them, girl.

Je monte vous rejoindre, elle en fait des tonnes, enlace le chanteur,  l'embrasse, secoue son jouet ( fais pas le con, on te parle des maracas), chante plus faux que  Florence Foster Jenkins, tandis qu' en bas, son compagnon immortalise ce moment de gloire sur son GSM.

Merde, tu te dis, le monde a changé, désormais les groupies ont dépassé la soixantaine, ça craint!

We'll play one more before going back to Bruges.

L'obsédant ' L A Woman', introduit à la slide, achève ce set brûlant. 

Filip, en sueur, se faufile avec peine entre une cohorte de nanas excitées pour regagner les loges, ses copains achèvent le morceau.

Dollarqueen n'est qu'un tribute band, tu peux facilement imaginer ce que Jim Morrison a dû endurer à chaque fois qu'il prenait un bain de foule. 

 

Rappels.

Des requests fusent, non, Manon, 'When the music is over' n'est pas au programme, ' The End', oui.

Après quelques mesures, Hubert, 69 piges, un gars de Morlanwez ( merci, Fred) engorgé jusqu'à la moelle,  pique sa crise, en gesticulant comme une jument taquinée par un frelon d'origine indéterminée, il pousse deux filles qui s'écroulent sur un tonneau sur lequel reposaient trois ou quatre consommations mousseuses, nous sommes six à être arrosés, elle va encore soupirer en te disant tu sens la bière. Etant à peu près tous non belliqueux on ne l'a pas lynché et Dollarqueen a enfilé  un second bis,  'Soul Kitchen'  avant de quitter le podium en souriant.

 

Dollarqueen au Rock Classic Bar, Bruxelles, le 13 novembre 2021
Dollarqueen au Rock Classic Bar, Bruxelles, le 13 novembre 2021
Dollarqueen au Rock Classic Bar, Bruxelles, le 13 novembre 2021