Diamanda Galas , voyage au coeur des enfers !

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About: 
Diamanda Galas , voyage au coeur des enfers !
Artist: 
Diamanda Galas
Date: 
20/04/2016
Venue: 
Handelsbeurs
Place: 
Gent
Your Reporter on the Spot: 
Texte et photos : JP Vanderlinden aka JPROCK THE DARK FEATHER

Mercredi 20 avril 2016 - Handelsbeurs - Gent.
Il est 20h15 et devant une salle bondée une silhouette longiligne toute de noir vêtue s’avance lentement sur la scène pour rejoindre son piano .
Le public retient son souffle et dès les premiers accords et les premiers mots qui sortent de la bouche de l’artiste on est subjugué, envoûté, terrassé.
Car cette artiste c’est Diamanda Gala’s, celle que l’on surnomme la chanteuse des enfers et qui débuta en 1979 au Festival d'Avignon, dans un opéra du compositeur Vinko Globokar, « Un jour comme un autre » avant de devenir cette sublime icône de la musique d’avant-garde que le monde connait.
Artiste, peintre, pianiste de haut vol , soprano, performeuse, Diamanda Galas a su établir des passerelles entre différents publics, rassemblant dans son auditoire gothiques, amateurs de musique classique , passionnés d’avant garde ou fans de rock sombre. Et tout ce petit monde se côtoie ce soir dans la salle gantoise et goûte à chaque son et à chaque note avec passion.
Car assister à un concert de Diamanda Galas est une expérience dont on ne sort pas indemne et qui vous marque à vie. 
Ses textes sont tout à la fois récités, chantés ou criés, dans une construction programmatique inspirée des grands offices religieux.
Ce soir elle débute avec un titre qu'hélàs je ne reconnais pas puis s’attaque au « I Gatti lo Sapranno « de Cesare Pavese avant de nous offrir une réinterprétation troublante du « Fernand » de Jacques Brel. 
Brel que l’on retrouvera aussi plus tard dans son set avec une reprise bouleversante d’ " Amsterdam" . 
Au fil du temps Diamanda Galas s’est forgé une maîtrise impressionnante de sa voix, et passe avec une facilité déconcertante du langage au chant puis au cri le plus strident en quelques secondes, ce qui n’est pas très étonnant lorsqu’on sait qu'elle possède une tessiture de trois octaves et demie.
Durant son set, la dame en noir s’adresse peu au public, plongée sans cesse dans l’instant présent, se donnant corps et âme ( a t'elle encore une âme ?) à son art et s’interrompant juste quelques instants de temps à autre pour boire une gorgée d’eau. 
Sa voix remplit l'espace, c’est sombre, c’est beau, c’est tragique et bouleversant.
Au total elle nous interprétera dix titres dans une performance qui durera un peu moins de septante minutes. 
Certains diront que c’est peu, mais quand l’intensité est à ce point présente il ne lui en faut pas plus pour vous emmener dans les limbes de son univers et vous combler d’aise.
Un seul titre en rappel « Let my People Go « et la grande dame disparaît dans les coulisses sans un mot.
Je reste pantois et heureux d’avoir vécu un tel moment hors du temps. 
A soixante ans Diamanda Galas n’a rien perdu de son art et de son charisme exceptionnel, et dans la salle durant ses chansons on entendait les mouches voler.
Des moments aussi intenses peuvent difficilement être racontés, il faut les vivre puis les garder égoïstement pour soi, cachés au fond de son jardin secret. 
C’est pourquoi ma chronique est assez courte aujourd’hui et inversémment proportionnelle au choc que j’ai vécu, car les mots me manquent...
Après tout si vous en voulez plus à vous de trouver le chemin, mais prenez garde lorsque la dame en noir vous hape au passage d'une performance c’est pour la vie et elle ne vous relâche plus. 
Jamais plus.

Texte et photos : JP Vanderlinden aka JPROCK THE DARK FEATHER

Setlist :
(Unknown)
I gatti lo sapranno
(Cesare Pavese cover)
Fernand
(Jacques Brel cover)
Die Stunde Kommt
O Death
(The Stanley Brothers cover)
25 Minutes to Go
(Johnny Cash cover)
Amsterdam
(Jacques Brel cover)
See That My Grave Is Kept Clean
(Blind Lemon Jefferson cover)
A Soul That's Been Abused
(Ronnie Earl cover)
Encore:
Let My People Go