BSF jour 5 ROOSBEEF, ABEL CAINE, JOE BEL le 18.08.2015.

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BSF jour 5 ROOSBEEF, ABEL CAINE, JOE BEL le 18.08.2015.
Artist: 
ROOSBEEF, ABEL CAINE, JOE BEL
Date: 
18/08/2015
Venue: 
Mont des Arts - BSF
Place: 
Bruxelles
Your Reporter on the Spot: 
Texte et photos : Jean-Pierre Vanderlinden aka JPROCK - THE BLACK FEATHER.

Journée consacrée aux découvertes en ce qui me concerne ce mardi au Brusels Summer Festival.
Sur le coup de 18h30 c’est vers la salle de la Madeleine que je me dirige pour découvrir JOE BEL. 

La jolie lyonnaise semble assez étonnée de la tournure que prend sa carrière. « J’aurais jamais pensé un jour être ici sur cette scène devant vous ! « lance t’elle au public venu l’applaudir.
Sa pop soul teintée de folk est bien agréable et durant les quarante minutes de sa prestation auxquelles j’assiste ( je n’ai pas vu la fin de son set pour cause d' Abel Caine programmé quasi au même moment au Mont des Arts ) elle se montre assez convaincante avec des titres sous forme de ballades mais aussi quelques brûlots soul qu’elle envoie avec plus de fureur épaulée par un batteur et un bassiste-guitariste. 
Joe Bel sera en concert à l’AB le 29 janvier 2016 histoire de nous présenter son premier album attendu fin 2015.
Direction donc le Mont des Arts où se produit Abel Caine en ouverture de la soirée. 
Et une fois de plus les sbires de la sécurité se montrent excessifs et surréalistes en m’interdisant l’accès si je ne leur laisse pas en consigne un mini parapluie qui replié fait à tout casser 20 cm et qu’ils considèrent comme une arme (sic !). 
J’ai beau leur expliquer que je suis chroniqueur que je fais plein de festivals où d’ailleurs ce parapluie m’accompagne toujours et que nulle part on ne m’a demandé de le laisser consigné , le mec n’en démord pas et appelle finalement son responsable. 
« Monsieur ne veut pas me donner son parapluie chef ! « Non, nuance , Monsieur veut bien tout ce qu’on veut sauf si la demande est débile ! 
Finalement il sont quatre autour de moi (on ne sait jamais hein ! ) et c’est lorsque j’évoque les problèmes du frontstage inexistant des photographes accrédités à la Madeleine et autres joyeusetés qui rendent cette année la presse et du public frustrés , certains n’hésitant pas à dire qu’ils n’y remettront plus les pieds, et que je montre sur mon portable le billet que j’ai écrit hier et dans lequel je fais allusion à ces manquements, que soudain, celui qui semble être le responsable change de ton et me dit : « Vous savez c’est pas nous hein, on a des consignes … » tout en redéposant discrètement mon parapluie dans mon sac. 
« Allez, bon concert Monsieur, mais s’il pleut vous ne pouvez pas l’ouvrir hein ! « 
Surréaliste et kafkaïen ! 
Mais de qui se moque t’on ? Il faudra revoir votre copie pour l’année prochaine les gars, assurer la sécurité c’est bien et indispensable au bon déroulement d’un festival, mais faire chier le peuple c’est autre chose !
Jarrive donc finalement face à la scène du Mont des Arts alors qu' ABEL CAINE chauffe un public encore clairsemé.

Nouveau venu sur la scène electro-pop belge et formé par les frères Greg et Micka Chainis le band a sorti un premier EP « Teardrop Eyes « et planche actuellement sur un premier album comme me le confie leur attaché de presse Laurent Walschot qui mêlé à la foule veille au grain. 
Et il faut reconnaître que dans le genre ce n’est pas mal du tout. 
Milann Lafontaine ( guitare-chant ) possède une bonne voix groovy et sensuelle et assure le contact avec le public de manière efficace et sympathique. Quand à Pierrick Destrebeq aux drums et Gorgo aux synthés- machines et beatboxing ils complètent avec talent le line up. 
Avec ses mélodies pop captivantes et dansantes, ses guitares furieuses et ses synthés teintés 80’s Abel Caine est une très bonne surprise, la deuxième de la soirée, qu’il faudra assurément suivre de près.
La soirée découverte a donc bien commencé, mais ce qui va suivre va me laisser K.O. 
Et ce qui suit c’est ROOSBEEF !

A part un titre écouté rapidement sur u-tube je ne connaissais pratiquement rien du band hollando-flamand si ce n’est qu’en son sein officie le guitariste multiinstrumentiste Tom Pintens (ex Moondog Jr, Think of One et Flowers For Breakfast) et que le groupe jouit en Hollande d’une réputation de « meilleur groupe hollandais du moment « . 
Formé autour de la jeune chanteuse-musicienne néerlandaise Roos Rebergen le groupe se compose actuellement outre Tom Pintens de Thys Delbeke à la basse et à la guitare et du batteur hollandais Tim Van Oosten. 
Roosbeef a la particularité d’ écrire des compos chantées en néerlandais ce qui pourrait faire fuir à priori un public francophone un peu obtus, mais que chacun se rassure le chant en néerlandais avec un accent hollandais ça le fait , et ça ne dénote pas plus pour quelqu’un qui ne comprendrait pas la langue que les titres chantés en anglais par la plupart des groupes rock et dont une bonne partie du public comprend que dalle aux paroles. 
Passé donc cette précision adressée purement au public francophone , je dois vous dire que Roosbeef est un des meilleurs bands live que j’ai vu depuis bien longtemps. 
Quelle claque ! 
Roos petit bout de femme sexy et sauvage s’implique à 200% lorsqu’elle est sur scène et captive tous les regards par son interprétation totalement habitée de titres comme « Controleer mij » , « Zatte Liefde » , « Raak mij aan « Sirene « ou « Kalf « du nom de leur excellent dernier album. 
Derrière elle il y a un combo en béton capable de vous emmener dans des délires de sons au bord des larsen et qui envoie le bois comme peu de bands peuvent le faire. 
Tom Pintens est stoïque et efficace, , Thys Delbeke et son visage de christ torturé se tortille sur sa basse ou sa guitare tandis que l’excellent Tim Van Oosten margelle ses fûts avec force et précision. 

Entre puissance et émotion Roosbeef nous bouscule et au fil des minutes séduit un public qui s'étoffe et finit par noircir le site du Mont des Arts.
Et lorsqu’après septante minute d’un gig incroyable de densité le groupe sort de scène presque sans se retourner, on reste là pantois à se dire : putain quel band ! 
La dernière fois que j’ai ressenti une impression pareille ( toute proportion gardée bien entendu) c’était lorsque j’ai vu Patti Smith sur scène lors de son premier concert au Janson… en 1976 !
Alors il n’y a plus qu’à espérer que la presse francophone se réveille un peu et consacre quelques papiers à ce groupe qui en vaut réellement la peine, ce serait dommage qu’il soit catalogué « groupe qui chante en flamand pour le public flamand » et que ça le déserve auprès d’un public rock qui ne demande qu’à l’aimer.
Roos Rebergen est rentrée sur scène en disant « Bonsoir Bruxelles, ça va ? « , un joli effort pour une native de Duiven in Nederland. 
Espérons donc maintenant que mon billet en français ouvre la voie à d’autres et que la Belgique toute entière puisse découvrir ce band incroyable qui le mérite mille fois.
Ce soir le Roosbeef était comme on l’aime : chaud , tendre et saignant !