La musique d’Illa est une affaire de métissage. Entre le noir et le blanc des touches du piano sur lequel elle compose tous ses morceaux, l’auteure-compositrice franco-ivoirienne de 23 ans laisse sa voix se promener entre les extrêmes et ne s’interdit rien. Illa grandit loin de sa mère. Pour se construire en tant que femme dans notre société, elle se réfère à celles qu’elle voit à la télévision, dans les publicités, dans les affiches de rue ou dans les films.

Très jeune, elle prête attention aux comportements humains et se pose des questions sur l’amour, la mort, la bonté et parfois la malhonnêteté qui semblent régir la grande majorité des comportements, réflexions qu’elle canalise grâce à sa musique. C’est son père qui lui transmet son amour pour la chanson. Dès son enfance, il lui joue de la guitare, et lui chante des chansons. Pendant 10 ans, elle suit des cours de piano avec un professeur particulier du conservatoire, et apprend en parallèle le chant et la guitare en autodidacte. Très vite, elle compose au piano et se met à faire de ses pensées les plus intimes des poèmes, puis des chansons.

« J’ai grandis en écoutant Bashung, Angus et Julia Stones, Bob Dylan et les autres artistes qu’écoutait ou nous chantait mon père. C’est dans les morceaux les plus bruts que je ressentais le plus d’émotions et proximité avec l’artiste, comme si les mots et les mélodies résonnaient directement dans mon corps. »

Plus tard, elle retrouve cette proximité chez Billie Eilish, Lomepal ou encore Yebba.

Révélée par le dispositif Variation(s) de FGO Barbara (2023), Illa nous touche tant par la douceur de sa musicalité que par la violence des thèmes qu’elle explore.

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