Singles EP - Miesha & the Spanks

Album Review

Album: 
Singles EP - Miesha & the Spanks
Artist: 
Miesha & the Spanks
Record Label: 
Saved by Vinyl
Style: 
garage
Date: 
15/05/2021
Reviewed by: 
Michel Preumont

Singles EP -  Miesha & the Spanks

 

Label- Saved by Vinyl

 

Il y a plus d'une dizaine d'années, Miesha Louie, une brave fille originaire de East Kootenays, partie tenter sa chance à  Calgary, une ville, nicknamed The Stampede City, située du côté ouest du Canada, peuplée de +/- 1 300 000 âmes , décide de former un groupe garage/punk artisanal.

Ils seront deux au sein de  Miesha & the Spanks, elle recrute une série de batteurs pour se produire où on veut bien les accueillir, avant de jeter son dévolu sur  Sean Hamilton ( ex -Jenny) , qui depuis cinq ans accompagne la madame ( guitariste et chanteuse), désormais mère de deux bébés, dans ses pérégrinations.

La discographie de Miesha la fesseuse et de ses batteurs se chiffrent à quatre LP's,  le premier 'Mmmade For Me' date de 2009, le dernier 'Girls, girls, girls' a vu le jour en 2018.

Très actifs, Miesha and co ont également accouché d'une collection de singles ou de EP's, le mois passé c'est un sept-titres intitulé ' Singles' qui a abouti dans les bacs.

 

Tracklist
A1 Unstoppable
A2 Wanna Feel Good
A3 Mixed Blood Girls
A4 I Want Fire
B1 I Don't Care (I Used To Care)
B2 S.O.S.
B3 We Were Never Meant To Be Along For This Long Together
 
  Produced by Leeroy Stagger
 Performed by: Miesha Louie (vocals, guitar, bass), Sean Hamilton (drums, back-up vocals), some additional guitars by Ryland Moranz
Written by: Miesha Louie, Sean Hamilton
 
 Pour illustrer l'emballage, un cliché du duo en mode Goldfinger. Miesha, pensive et fringuée bling bling reposant un coude sur le crâne, auguste,  de son compagnon au profil aristocratique d'antique statue grecque.
OK, vu le conditionnement tu peux songer à un contenu disco, mais là, Gaspard,  tu t'égares.
 
Allez, envoie la sauce, Miesha!
Yeah, malgré l'enfantement, twins, en plus, I'm ' Unstoppable', rien ne peut m'arrêter , je brûle de l'intérieur, ça fait des mois qu'on vit en état de léthargie, faut se bouger le cul, les gars!
Difficile de trouver titre plus remuant que ce catchy garage/punk/ pop 'Unstoppable' , voix légèrement narquoise, rythme effréné, emmené par un duo guitare/basse implacablement crunchy  et un drumming intense. Un point interroge pourtant, il n'est nulle part question de piano et pourtant il y a quelqu'un qui martyrise gaiement  les touches. 
Tu dis, Martine?
L7, ouais, les Runaways et aussi les belges d' Annabel Lee, hautement jouissif ce titre!
Dans le même état d'esprit, ils embrayent sur  ' Wanna Feel Good'. Pas qu'elle tienne à faire un crochet par Bruxelles pour participer à la Boum 43, à Flagey ou au Bois de la Cambre, fait pas assez chaud pour se faire arroser par les canons à eau, mais faut éloigner la pression, ça fait trop longtemps qu'on nous brime.
L'esprit punk y est, ce track hyper bordélique, porté par une guitare fuzzy à souhait et un chant criard, sent bon le grunge des nineties et risque bien de s'imprégner dans ton crâne pendant un bout de temps.
'Mixed Blood Girls",!
Hé, Miesha,  t'es super bronzée!
Salaud, tu sais bien, j'en ai marre de raconter mon histoire: extrait de l'explication...

"It's (some of) my story as a mixed Secwépemc girl from the East Kootenays. My dark skin and white features left me open to compliments on my 'beautiful tan,' and when they found out it wasn't, I was 'too pretty to be an Indian.' From ballet moms to dudes in bars, I've heard it all.  "But it isn't all skin deep. Being mixed isn't just about appearances and everyone's entitled opinion about them. My story follows where I came from and where I currently stand, distanced from family and culture and often pretty isolated because of it....

Ah, merde, Miesha, on ne connaît rien des Shuswap people à Bruxelles, tu sais, chez nous il y a des Flamands, des Wallons, quatre vingt mille espèces d'allochtones mais très peu de Secwepemc People, sinon on comprend les traumatismes encourus  par ta grand-mère et aussi le message.
 Un single riot grrrl, rentre-dedans, et honnête, destiné à supprimer nos oeillères!
Au Canada, en hiver, ça caille, alors tes moins deux Celsius à Etterbeek, on rigole, Miesha réclame  'I Want Fire....., hey, baby, réchauffe-moi!
Fait chaud dans le garage, on attend la fin de l'hiver et si il faut, à défaut de bûches,  on brûle Jeanne d'Arc.
Le rock, surtout artisanal, tient chaud! 
Tu dis, à court de carburant.
Pas de panique, c'est pas une électrique, 50 litres de super, et c'est reparti pour un high-octane garage rock qui ne descendra jamais sous les 120 miles an hour,  'I Used To Care ( I don't care)'
Oui, attache la ceinture!
Tu sais, j'ai fait un mauvais rêve, j'avais vieilli, mes nichons pendaient, finalement I don't care what you think!
T'as vu Patti Smith, elle assure toujours, mec!
Pas de changement pour la formule:  flaring guitar riffs, un drumming costaud et un chant expressif, les ingrédients adéquats pour bien commencer une journée et supporter la sale gueule et la mauvaise humeur du boss.
I'll send an S.O.S to the world, sauf que le message de Miesha n'a pas été enfoui in a bottle, son 'SOS' a été écrit dans le sable et risque d'être effacé à marée haute, donc tu écoutes d'urgence avant le naufrage!
Dernière salve, ' We Were Never Meant To Be Along For This Long Together', guitare en distorsion, chant tapageur, rage à peine continue, cette dernière plage ne déroge pas à l'intrigue prévue par le scénariste, un garage/ proto-punk sans fioritures qui fait du bien dans un monde désormais vachement  aseptisé.
 
Miesha and the Spanks ou le retour aux sources du DIY  rock, le vrai, le sauvage, celui qui risque de t'exploser en pleine face.