Louien - EP No Tomorrow

Album Review

Album: 
Louien - EP No Tomorrow
Artist: 
Louien
Record Label: 
Jansen Records
Style: 
indie folk
Date: 
15/07/2021
Reviewed by: 
Preumont Michel
Louien - EP No Tomorrow 
 
Jansen Records
 
( Michel) 
 
Avant de débuter une carrière solo sous le patronyme "Louien" ( le surnom donné à sa mère) , Live Miranda Solberg ( de Nesodden, dans le fjord d'Oslo) sévissait en tant que leadsinger, guitarist and composer pour le band d'Oslo, Silver Lining, dont l'album "Heart and Mind Alike" ( 2018) , catalogué Norwegian Americana, avait été encensé, non seulement dans la presse nordique, mais aussi au UK.
Déjà en 2016, le projet Louien avait germé dans l'esprit de Live Miranda, ( fille d'un acteur et musicien, décédé il y a quelques années), à l'époque elle avait sorti une demo sur Soundcloud et conquis le coeur des amoureux de belles voix et de folk serein.
Peu après, elle se produit sous l'étiquette Louien dans les plus grands festivals de son pays natal, les retours de presse sont positifs et tout logiquement , elle enregistre un premier album "None of My Words" en 2019, un disque introspectif et poignant, ayant servi de catharsis après le traumatisme causé par le trépas de son géniteur.
2021, second effort discographique, le 5 track EP “No Tomorrow”.
 
Tracklist:
1. Deep Within
2. Better Woman
3. No Tomorrow
4. Fire
5. Woke Up From The Dead
 
Crédits:
Øyvind Røsrud Gundersen : producer, bass, guitar, percussion, piano , harp + among the guests are Kaja Fjellberg Pettersen, Henrik Lødøen, Øystein Braut, Kristine Marie Aasvang, Signe Marie Rustad , Einar Kaupang.Mikhael Paskalev, Lise Voldsdal, Halvor Falck Johansen, Thomas Langård and Gudmund Bolstad Skjær. 
 
La pochette, dans les tons bleus, affiche une photo de la jeune fille, vêtue à la manière d'une secrétaire BCBG, un genou à terre, mais pas à la façon des footballers de l'Euro, le bras droit est relevé au dessus de la tête, qui repose sur la main gauche.
Elle pose sur nous un regard indécis, qui semble vouloir dire, que me veut ce photographe!
 
Comme une caresse sur ta peau de crocodile, la ballade 'Deep Within' vient charmer tes oreilles.
La slide guitar, câline et sensible ( merci Mikhael Paskalev ), le chant limpide de Live Miranda , les harmonies subtiles vont te faire rêver d'un coucher de soleil romantique sur le lac et si la main de ta petite amie traîne dans l'au tiède, tu risques bien de songer aux tendres jeunes filles, floues, capturées par David Hamilton dans un décor impressionniste.
L'amorce de 'Better Woman' baigne dans les mêmes climats feutrés, portés par des guitares délicates sur lesquelles se greffe le gentil murmure de la séduisante chanteuse. Après une trentaine de secondes, la batterie entre en action et le doux cours d'eau s'agite en flots saccadés.
Pas de panique, ce ne sont pas les chutes du Niagara, d'ailleurs des cordes romanesques viennent tempérer l'enthousiasme fou des percussions et des grattes, et on espère que la demoiselle parviendra à régler les différents existant entre elle et son copain.
Anyway, elle fera tout pour, elle l'affirme...I'd give everything to be a better woman... jamais celle qui a dit oui le jour où tu es passé à la mairie ne t'a tenu une telle promesse!
Le titletrack, ' No Tomorrow', en mode acoustique, évoque la folk des sixties ( Judee Sill, Laura Nyro, Karen Dalton...) ou le mellow pop rock, initié par des groupes tels que les Mamas and Papas ou Joni Mitchell à ses débuts.
Le Laurel Canyon aurait-il émigré vers le Nord de l'Europe?
Fingerpicking précis, vocalises apaisées et cordes Edvard Grieg entament 'Fire', une pièce mystique à écouter dans une cabane au fond des bois, les bûches crépitant joyeusement dans l'âtre.
Sers-toi un verre d' aquavit, ne pense à rien, laisse-toi bercer par le timbre aérien et recherche l'illumination intérieure en expirant lentement et longuement jusqu'à sentir remuer tes entrailles.
Mais, non, personne ne se fout de toi...
T'es pas mort, écoute "Woke Up from the Dead", remue orteils et phalanges , c'est ça, tu vis, jette un oeil dehors et tu verras que le monde a évolué.
Un emballage folk traditionnel: guitare acoustique omniprésente, violons mélodieux, une basse qui pointe le bout du nez à bon escient et une batterie soulignant le propos avec justesse, tout semble couler de source dans la construction de la dernière plage d'un EP qui mérite le détour, particulièrement si tu es branché indiefolk et que tu attends impatiemment un nouvel effort discographique de Cat Power.