KNTC LP 'The great escape' 2023

Album Review

Album: 
KNTC LP 'The great escape' 2023
Artist: 
KNTC
Style: 
ALT PROG ROCK
Date: 
25/05/2023
Reviewed by: 
NOPO

KNTC LP 'The great escape' 2023

Formés en 2017 et après 2 EPs, 'Kinetic' en 2017 et 'Body And Soul' en 2019, sans les voyelles et sans Mathieu (l'ex bassiste), KNTC tique et doit revoir ses plans.
Tant qu'ils sont enfermés, les Lyonnais ne perdent pas la foi et trouvent l'échappatoire avec un full LP 'The great escape'.

Le duo masculin y ramène, à nouveau des cordes, jouées au féminin, pour escalader... plutôt que s'attacher :
Clément Barou : Voix, guitare, claviers, piano, basse
Lucas Biguet-Mermet : Batterie, percussions, chœurs
Hélène Duhesme : Violons
Lucie Large : Alto
Anne-Elisabeth Leroy : Violoncelle
Benjamin Geffen : Percussions électroniques sur 'Colors'

On qualifiera leur musique de prog-metal/alt rock puisant chez Biffy Cliro, Agent Fresco, voier Muse et même (close to the) Dredg, ça tombe bien, j'adore!

Couverture?
Stendhal aurait aimé la silhouette obscure en contre-jour sur un drap rouge froissé. C'est qui? KNTC...

Font pas dans l'originalité avec le premier intitulé 'The arrival'(le single sorti il y a 2 ans déjà), cependant, on s'en fout car l'entrée demeure grandiose.
Alors que le titre débute sur quelques stridences violentées par une basse sévère à la Yes, très vite l'orchestration se muscle avec des instruments qui font front ensemble.
Quelques stop and go et ponts aériens clairsement le champ musical.
Les guitares resplendissent dans leurs zébrures. La voix se marie magnifiquement, portée par une forme d'exaltation.
On perçoit une profondeur tirée par des arrangements plein de majesté. Le break final saccade puissamment.

A capella fragile aussitôt souligné par une 2è ligne vocale pour ouvrir 'Hunting hunters hunting preys' où les cordes vibrent .
Beaucoup de diversité dans le chant : douceur alternant avec granularité et des chœurs en force sur un roulement percussif basse/batterie.
La guitare balance puis déniche un riff accaparant. On panique, on s'essouffle dans une apnée hypnotique.
Conclusion à fleur de cordes tendues rappelant un peu, les derniers instants de 'A day in the life' des Beatles.

Les sticks en cabri sur les cymbales construisent un rythme sautillant. La basse, rectiligne, fixe la colonne vertébrale et ça tient debout.
Un gimmick au clavier s'insère et, plus tard renforce la rythmique avec un son de clavecin.
Euphorique, la voix s'évapore au dessus du refrain de 'Skipping stones'.
J'oublie de le préciser mais partout, les mélodies, aventureuses, vous tiennent en haleine sans vous perdre.

'Duality' tient de l'Art... martial, pourrait-on suggérer au contact du motif prédominant à la batterie.
Les vocaux démarrent en parfum mélancolique et sans force mais ça ne dure pas, ils montent ensuite dans l'émotion.
Les autres instruments se mettent au service du flot avec juste quelques enluminures au clavier et des semis d'accord à la gratte.
L'emphase vient seulement en fin de morceau avec une spirale sensible qui emporte le chant toujours plus haut.

Quelques gouttes de piano à peine effleuré, en boucle, et fond électro grésillant, guident un chant affaibli qui éclaircit sa voix ensuite, parfois bordée de chœurs fantomatiques.
Cabossée, la cadence marque tristement. A mi - morceau, les guitares s'amplifient dans un enivrement délectable et la voix élargit son spectre.
Un son sourd bat et les dernières bulles s'échappent au piano. 'Silence and noise' qu'ils appellent ça humblement!

Un piano sautillant invite des vocaux flâneurs en balade à la Queen où ils rencontrent, en route, un violoncelle éploré.  
'Wrong side of the screen' semble avoir des regrets en fond de gorge, sur un lit de chœurs, et cordes de violon.

Les claquements secs sur les fûts, devant un ronronnement électro, marquent l'ouverture de 'Melatonin'.
En arabesques, tu tourneras ta voix suggère Maitre Yoda.
On égrène alors des cordes de guitares sur un tapis synthétique et des couleurs éclatantes jaillissent!

Un piano aut(r)iste fait des ronds persistant autour d'une voix éthérée et là... Muse. Un peu maniérée, elle prend possession du morceau avec sensibilité.
Quelques percussions électros s'éparpillent le long de coups lents et profonds. 'Voca me', en suspension, apporte un bien être magnétique.   

Le titre suivant s'accorde parfaitement.
Encore un pattern catchy à la batterie avant une voix aux intonations pleines de vibrations robotiques.
Les baguettes rebondissent y compris sur les bordures.
'The architect' construit son vaisseau intersidéral. Il file à vitesse laser ou flotte dans les violons de l'espace qui, au bout et à bout, signent prestement l'arrêt des moteurs.

Ici la voix s'accompagne de claviers légèrement dissonants même si la mélodie de 'Mirrors' nous transporte.
Une basse discrète enveloppe une ondulation synthétique réconfortante qui accentue l'effet d'apesanteur avec un chant du cygne évanescent harmonieusement doublé.

Intro de 'Colors' dans une boucle et des percussions électros, ressentis en frottements frénétiques avant l'arrivée de guitares bien remontées.
On alterne entre balancement caressant et refrain qui bombe le torse avec des vocaux choralisés.
La mélodie se prolonge dans un défilé tournoyant et de vifs fills de batterie mais jamais le fil ne perd.

Sortie en lamento, le léger doigté sur les touches du piano, allié à la voix émoussée et frêle, plombent l'atmosphère du dernier titre 'The great escape'.

KNTC, cinétique, projette des circonvolutions dans l'espace.
Les émotions circulent à travers ces mouvements et synapses pareil à l'exploration de pensées.
On frissonne à l'écoute de ce disque particulièrement vivant, ardent et abouti, une vraie réussite!

 

01-The arrival
02-Hunting hunters hunting preys
03-Skipping stones
04-Duality
05-Silence and noise
06-Wrong side of the screen
07-Melatonin
08-Voca me
09-The architect
10-Mirrors
11-Colors
12-The great escape
Compositions : Clément Barou et Lucas Biguet-Mermet
Enregistrement : Lucas Biguet-Mermet The toolshed studio (Villeurbanne), batterie et piano : Stéphane Piot - Les studios de l'Hacienda
Mixage et mastering : Chris Coulter - Decimal studio (Londres)

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