HILLS LIKE WHITE LION - LP "Meander" 2023

Album Review

Album: 
HILLS LIKE WHITE LION - LP "Meander" 2023
Artist: 
HILLS LIKE WHITE LIONS
Style: 
PROG/POST METAL
Date: 
15/07/2023
Reviewed by: 
NOPO

HILLS LIKE WHITE LION - LP "Meander" 2023

HILLS LIKE WHITE LION, tout un programme à parfum poétique. Après un premier jet en 2020, les Autrichiens récidivent, avec grâce, construisant un album prog/post-métal à fourrure soyeuse sans choisir l'extrême.

Bien équipés, ils ont recruté leur Wagner mélomane : Florian Wagner voix et guitare, Alexander Augustin basse, Hannes Lettner batterie.

La pochette, crépusculaire met en avant une lune jaunâtre au milieu de montagnes qui s'apparentent à des volcans brumeux, entre lesquels l'eau trace en méandres.

Oui, il s'agit bien de mé-leau-drame lorsqu'on s'immerge dans cette musique.

7 vagues écumantes (numérotées et intitulées) déferlent.

'Coral', en ouverture, s'étend sur plus de 8 minutes.

Les notes répétitives à la guitare développent un cafard'eau ruisselante de désespoir. La basse gonfle les lamentations dans la voix. La batterie, sèche, vient secouer les gouttes et provoquer la venue de riffs solides. Les instruments s'émulsent et la batterie passe à la double-pédale. On entre dans le métal en fusion avec des éclaboussures death sans lâcher la mélodie accaparante.

Le final bourdonnant plombe un atmosphère humide... ... prolongé avec naturel sur l'intro de 'Maelstrom', morceau qui atteint la même durée.

Après 'Coral', le moral ne s'établit pas au beau fixe, toutefois, quelques clochettes légères se mêlent à des coups tambourinant et des touches au clavier.

Cette ambiance, affligée, continue de nous hypnotiser sans qu'on puisse résister.

On subit, à nouveau des accélérations trépidantes et on s'attend à un écroulement total. Les riffs de guitares viennent déchirer un ciel chargé de nuages tumultueux. Des claviers fantomatiques stoppent alors les vocaux dans leur élan, puis un arpège, giflé à la Charley, libère un orage flamboyant aux pluies diluviennes.

Les 2 minutes stables d''Acedia' soulagent provisoirement sans tomber dans l'exaltation non plus, plutôt dans la contemplation abandonnée, au final, sur un clavier ritournelle.

Le lourd et volcanique 'Black tide' fait la part belle à la basse caoutchouteuse nappée de guitare filandreuse. Le chant demeure puissant et magmatique, s'écoulant chaudement par tous les interstices écartés par des coups puissants à la double-pédale comme un coin pour fendre  l’âme. Un moment atmosphérique ralentit le pouls mais le spleen prend possession de la composition et même du disque entier, un sentiment baudelairien qui tient autant de la rage de vivre que de la morosité. Une preuve avec ce morceau brûlant, tendu, capable de partir en cavalcades puis de s'effondrer froidement avant une nouvelle éruption. Un riff fulgurant lance une rythmique fracassante. En contrepied, le chant se pose, sans nervosité, sur des pointes acérées.

Pendant 3 minutes, 'Cataract' ne faiblit pas et nous emporte en saccades puis soudain on bascule vers une partie plus larmoyante avec une superbe guitare expressive et volubile. Derrière, les roulements de batterie, accompagnant le flot d'un clavier, précèdent un court passage a capella qui annonce le retour de l'ouragan.

L'eau, omniprésente, coule et porte les embarcations sur une rivière de néant 'Nihil', pourtant pleine de poches de sanglots. La gratte zèbre, la basse roule et la batterie cogne en mid-tempo, dans une texture épaississant crescendo et qui s'affale, en bout de course, sur une grosse basse avant les coups de boutoir de la batterie, excédée et enfin une gratte perturbée.

Un riff tellurique nous accueille sur la conclusion 'Mondgrau' à la durée de croisière dépassant, à nouveau, les 8 minutes. On sent des effluves stoner mais décidément l'ambiance se plait sur un post-rock lancinant et envoûtant à la fois. On encaisse parfois des accélérations dignes d'une influence black metal, on attendrait presque des scream écorchés. Des accords nus de guitare gravent un mur de lamentations puis s'interrompent pour relâcher légèrement la pression.

On ressent intensément des rebonds bipolaires passant de courtes euphories à des mélancolies profondes.

Il me semble vraiment difficile de rester insensible à l'expression de ces sentiments accidentés.

On se laisse aisément bousculer, envahir, attendrir et en même temps séduire.

L'interprétation, remarquable, facilite la diffusion d'émotions que des écoutes successives ne font pas disparaitre.

Non, le lion n'est pas mort ce soir!

1.Meander, Pt. I: Coral 08:10

2.Meander, Pt. II: Maelstrom 08:17

3.Meander, Pt. III: Acedia 02:18

4.Meander, Pt. IV: Black Tide 06:12

5.Meander Pt. V: Cataract 07:25

6.Meander, Pt. VI: Nihil 04:38

7.Meander, Pt. VII: Mondgrau 08:52

Music by Hills Like White Lions: linktr.ee/hillslikewhitelions

Production, Mixing and Mastering by Norbert Leitner: www.norbertleitner.com

Artwork by Missfelidae Illustration: missfelidae.com

https://www.facebook.com/HillsLikeWhiteLionsMusic