EP - Repulsive Woman - The Even Hand

Album Review

Album: 
EP - Repulsive Woman - The Even Hand
Artist: 
Repulsive Woman
Record Label: 
minimalist indie
Style: 
minimalist indie
Date: 
29/09/2023
Reviewed by: 
Preumont Michel

EP - Repulsive Woman The Even Hand

cassette - album numérique

 michel 

Pourquoi Millie Lovelock a-t-elle choisi pour son side-project la dénomination Repulsive Woman?

A -t-elle lu les oeuvres de Djuna Barnes , dramaturge, romancière, poétesse  d'avant-garde, et queer, une proche de Scott Fitzgerald, d'Ezra Pound ou de James Joyce,  dépeignant de préférence des figures tragiques et ne dédaignant pas le subversif, son premier recueil, datant de 1915, portait comme titre  'The Book of Repulsive Women'..... ce n'est pas qu'une supposition!

La chanteuse/musicienne de Dunedin ( New - Zealand) était surtout connue comme membre  des groupes Astro Children ou Trick Mammoth.

En tant que Repulsive Woman, elle grave un premier EP 'Relief' en 2019, elle y joue de la guitare, du violoncelle, de la basse, des claviers et chante, l'accompagnent Olive Butler ( violon)  et  Adelaide Dunn qui  produit l'objet , Julie Dunn tient la basse sur scène.

La même année elle s'établit à Manchester et obtient un doctorat en philosophie avant de pondre, pendant l'été 2023,  un second EP: The Even Hand

 Track Listing
 
1. No Flowers
2. If This Is Bright
3. Bird Boned
4.137 Pages 

 All tracks written and performed by Millicent Lovelock.
Engineering by Brooke Singer.
Mastering by Carl Saff.
Album artwork by Tarek Slater ( une splendide photo montrant une jeune personne affichant  un regard absorbé et énigmatique, alors qu'elle tient un chapelet  dans la main droite).

' No Flowers' , la voix fluette de Millie  s'unit à  une guitare acoustique minimaliste, délicatement pincée, pour nous donner une impression de douceur et de mélancolie.

Pas question de s'énerver lorsque les claviers éthérés et la guitare électrique s'invitent au bal, le ton reste bienveillant, Millie a la bonne idée d'ajouter quelques choeurs harmonieux en background  et tout en l'écoutant susurrer sa mélodie, tu contemples une plume, portée par le vent, dessinant de sinueuses arabesques dans un azur bienveillant.

L'orchestration sur  ' If this is bright' est plus luxuriante, sans tomber dans l'excès.

Cordes omniprésentes, en pizzicato ou en legato, percussions appuyées, guitare acoustique et électrique en soutien, le son s'intensifie au bout de trois minutes pour donner un air de symphonie lumineuse à la plage, sans que la voix, angélique, ne parte en vibrato.

Grâce et aisance, Millie semble graviter dans un univers immatériel,  qu'aucun être malfaisant ne peut abâtardir.

Il est question d'un oiseau désossé et effectivement  l'instrumentation qui  habille ( déshabille,) ' Bird Boned' est aussi squelettique qu'un mannequin anorexique.

Il ne faut pas grand chose à Repulsive Woman pour créer une chanson enivrante, digne des meilleures compositions de Mazzy Star, une guitare à peine effleurée, un synthé séraphique, un dulcimer délicat et une voix neutre, et si la guitare électrique gronde timidement en fin de morceau, c'est pour supporter un choeur immaculé.

Dis Millie, que se passait-il dans ta tête pour intituler une chanson ' 137 pages'?

Le titre m'a été inspiré par une collection de livres intitulée The Conversation Books. 

Elle avait pu acquérir la série lors d'un séjour à Bonn.

OK, Millie, mais tu n'as pas indiqué qui en était l'auteur!

Anyway, '137 pages' résumées en moins de quatre minutes, cela donne une plage introspective aux arrangements toujours aussi dépouillés.

S'il fallait apparenter Repulsive Woman à un mouvement artistique, on  opterait pour le pointillisme, le niveau de précision et le souci du détail  sont  élevés, un sentiment d'austérité peut également pointer, mais   le résultat  vaut qu'on prête une oreille attentive à l'approche artistique originale de Millicent Lovelock..