EP - Altered Five Blues Band - ‘Testifyin’

Album Review

Album: 
EP - Altered Five Blues Band - ‘Testifyin’
Artist: 
Altered Five Blues Band
Record Label: 
electric soul/blues
Style: 
electric soul/blues
Date: 
14/04/2024
Reviewed by: 
Preumont Michel

 EP - Altered Five Blues Band - ‘Testifyin’

Blind Pig Records 

 

electric soul blues

 

michel

 Altered Five Blues Band naît en 2002 sous l'identité Altered Five, à Milwaukee , une ville qui a vu naître des gens aussi recommandables que Steve Miller, les Violent Femmes, James Chance, Al Jarreau, The Baroques, Les Paul ou  le fabuleux Spencer Tracy et encore, Reginald Lisowski, le catcheur, connu sous le surnom The Crusher.

Le band débute dans les clubs locaux en jouant des reprises  blues, leur premier album, '  Bluesified' de 2008,  ne contient que des covers retravaillées en mode bluesy , si 'Fortunate Son' du Creedence paraît normal, 'Hot Legs' de Rod Stewart peut surprendre.

Sur ' Gotta earn it ' de 2012, les gars du Wisconsin  introduisent plusieurs compositions de leur plume.

Quatre plaques compètent leur discographie: 2014  Cryin' Mercy  / 2017  Charmed & Dangerous  /  2019  Ten Thousand Watts /  2021  Holler If You Hear Me

Lors de leur passage à La Grande Ourse à Saint-Agathon, en mars 2023, la liste s'arrêtait là, nous sommes en 2024, les gars nominés lors des 44th Blues Music Awards pour 'Song of the Year' de 2023 avec le titre "Great Minds Drink Alike", reviennent avec un cinq titres flambant neuf: ‘Testifyin’!

Témoigner quoi?

Leur attachement au soul/blues généreux et efficace.

 

  1. Don't Tell Me I Can't 03:44
  2. Whiskey Got Me Married 03:51
  3. Brand New Bone 03:18
  4. I've Got The Scars To Prove It 05:10
  5. You Can't Win (If It Ain't Within') 03:38

Line-up: Jeff Schroedl. Electric Guitar ; Jeff Taylor. Lead Vocals ; Mark Solveson. Bass Guitar ; Steve Huebler. Piano/Organ; Alan Arber on drums, soit les gens que les assidus de La Grande Ourse ont pu admirer l'an dernier.

The album has been produced by Tom Hambridge

La pochette, des plus classiques, affiche un cliché, retouché esthétiquement,  du quintet. 

Démarrage en force avec le funky soul blues 'Don't tell me I Can't' pour lequel Max Abrams au saxophone et Julio Diaz à la trompette viennent apporter leur concours et ajouter une touche Muscle Shoals Horns à cette composition à la fois musclée et juteuse.

L'orgue de Steve Huebler et la guitare incendiaire de Jeff Schroedl, qui a écrit le morceau, s'en donnent à coeur joie, la rythmique, bien charpentée, jointoie le mélange, aucune fissure à craindre et puis il y a le timbre déterminant de Jeff Taylor, puissant et chaud à la fois.

Un message?

Faut pas prétendre que je ne peux pas, ça peut prendre la journée entière, mais je vais y arriver, capisce?

Devant le maire: Jeff Taylor, un flacon de Johnnie Walker et une madame dont les jambes ressemblent à celles que tu peux voir sur l'image illustrant ' Legs' de ZZ Top, voilà, en bref l'explication du titre 'Whiskey Got Me Married'.

Un twelve bar  blues vicieux, renforcé par l'harmonica  cinglant et affuté, tel un sabre de samouraï, du légendaire Jason Ricci.

Jeff Taylor  a dû  avaler des litres de pur malt pour disposer d'une tessiture vocale à ce point râpeuse, Big Joe Turner est jaloux.

Petit piano ,lors du démarrage, il est couché sur une rythmique  à 12 mesures typique, faut attendre un peu avant d'entendre Jeff Schroedl placer les stiletto licks dont il a le secret.

Après les anecdotes   boozy,  une histoire d'os,  like a dog with a 'Brand new bone' I can't leave you alone.

Jason Ricci est à nouveau de la partie pour étoffer  ce swampy blues canin.

Fais le beau, toutou, secoue la queue, va chercher le bâton... c'est sûr, il est sérieusement accroc, cette madame  le mène par le bout du nez.

Pas de blues sans  slow assassin, voici  “I’ve Got the Scars to Prove It.”, dominé par l'orgue Hammond de Steve Huebler. 

Jeff Schroedl nous place un long solo fluide nous rappelant le regretté Gary Moore, Jason Ricci quant à lui ajoute une ligne d'harmonica, histoire de camoufler toutes ces  cicatrices psychologiques .

L'autre Jeff gémit à faire pleurer Jacques Brel, ... Non Jef, t'es pas tout seul, mais arrête de pleurer comme ça devant tout le monde... 

Un grand morceau! 

Pour boucler l'exercice,  '  You Can't Win (If It Ain't Within')  déboule à une allure qui a mis tous les radars de la highway en alerte, le baryton du bullfighter impressionne à nouveau, la section rythmique ne tombera pas en panne, autonomie illimitée, Jeff , en mode Freddie King, multiplie les petits soli , et  l'orgue de Steve rappelle feu Gene Taylor, ex Canned Heat, Fabulous Thndebirds,  The Blasters , James Harman... un mec qui a eu la bonne idée d'emmener ses claviers en Belgique pour terminer une vie  bourrée de péripéties.

Cinq titres qui pètent le feu...

 The blues is still alive and well, disait Buddy Guy, il suffit d'écouter l' Altered Five Blues Band pour en être convaincu.